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«Aucun être ne
mérite qu'on se soumette à ses désirs pour quelque faveur. Pareille tentative
diminue notre intérêt porté à la religion. L'être humain est incapable de nous
offrir le moindre objet. Sans avoir été mandaté par celui qui nous a façonnés
et de terre sculptés*.»
Ces mots annoncent solennellement la sentence, faisant le procès des gens tout le temps accrochés aux basques des puissants. Ou même à ceux donnant cette impression, sans autre intérêt que celui d'éduquer l'être humain, en lui montrant le bon chemin à prendre et la meilleure action à entreprendre. Plutôt se fier à Dieu qu'à ses saints ou représentants, dit encore la sagesse populaire. Le compter sur soi n'est-il pas la meilleure manière de couper court avec tout probable ou supposé parrain ! Prendre tout le temps un avocat commis d'office ou se faire agréer parmi la valetaille d'une quelconque gouvernance mènent souvent vers une véritable impasse. Et comment faire lorsque le Roi n'est plus là ? A tout Seigneur tout honneur ! Mais lorsque la dignité du serviteur est en réel danger, la relation ne garde plus les mêmes apparats et surtout intérêts, ne donne plus les mêmes chances de continuer à reproduire les schémas ou mouvements précédents ou antérieurs. Et si l'interruption de la relation s'inscrit dès le départ dans cette logique, autant en prévoir à l'avance son inévitable issue. La retenue comme solution radicale ne s'impose-t-elle pas de force ? Force est de constater ou de reconnaitre que notre classe politique se détourne de cette pourtant noble sagesse. Même si l'humanité dans globalité ou généralité s'en offusque et les désavoue ou les désapprouve ! Ce qui importe ou compte désormais le plus pour ces gens-là est de mieux ou bien vivre au présent ! Quitte à le réaliser sur l'autel de la dignité ! Aux dépens de leur humilité ! Ces nouveaux comportements sont vraiment choquants, plutôt bien vexants pour ceux qui s'en revendiquent ou s'y adonnent, toute honte bue ! Un cran dans la prévarication des mœurs et des valeurs humaines a déjà été franchi. Se soumettre ou se démettre est cette « manière de faire » très en vogue au sein de notre administration. L'humeur du chef ne vaut-elle pas plus que la règle de droit ? N'est-elle pas celle qui la supplante à tout moment ? S'écarter de la sorte vis-à-vis des qualités et valeurs humaines, pourtant reconnues depuis des lustres déjà à la société Algérienne, n'est autre que cette façon pour le moins assez opportuniste de tout détruire de notre morale citoyenne et patrimoine culturel, dès lors qu'en contrepartie, l'on obtient en échange quelques prébendes, venant enrichir notre situation sociale ou matérielle du moment, celle subordonnée à notre statut de commis de l'état ou « d'élu très controversé de la Nation ». Un changement comme subit ou brusque dans nos attitudes nous commande désormais de ne plus rester si attachés à nos vieilles pratiques et très traditionnelles habitudes, souvent très contrariés par ces nouveaux résonnements qui nous font perdre la tête et le bon sens de la vie des êtres humains. Incompréhensibles sont désormais nos comportements humains du moment ! A force de jouer au saoul, on le devient ! Forcément? et sans raison?! Sans même avoir à ingurgiter la moindre goutte de vin?! Ou à en dépenser le tout insignifiant sou pour ! C'est-à-dire : bien gratuitement et très distraitement ! Cela se fait dans notre état d'âme d'êtres humains plutôt inconscients de ce que nous faisons, ou,à tort, nous négligeons ! Sinon dans l'enfer ou aux fins fonds des tréfonds de notre subconscient qui nous rend si évanescents dans notre statut de véritables innocents ! Sans l'effet magique ou parfois tragique du plaisir éphémère de l'élixir de Bacchus, notre monde, comme tout le temps pris au piège du vertige ou très saoul de son état, vire soudain au rire, à la furie du fou-rire, au véritable délire ! Seulement, une fois réveillés de notre profonde somnolence et enfin revenus à nous-mêmes ou reconquis par notre vaillante conscience ou sain esprit, voilà que les dégâts se trouvent subitement être malheureusement trop importants à réparer et que la situation est des plus compliquées et surtout difficiles à pouvoir convenablement gérer ou éventuellement redresser ! Passer si allègrement et très rapidement d'un état de véritable extase à celui de cette anxiété qui semble s'installer pour toute une éternité, sans raison, sans transition ni halte ?de courte durée soit-elle- semble conditionner nos réflexes et comportements, ne sachant, bien évidemment, s'il s'agit de ces farces de la vie qui durent indéfiniment dans le temps ou alors de ces vérités qui nous prennent si étrangement à la gorge et dont on trouve vraiment du mal à pouvoir nous en accommoder dans nos attitudes et comportements quotidiens ! Un besoin pressant, jamais innocent, d'alliance ou d'appartenance ?même celle contre-nature- nous guide dans nos comportements et autres mouvements avec le responsable, le gouvernant, de manière à être le premier sinon parmi les mieux en vue à porter devant tout le monde allégeance au chef, le défendre même s'il est dans le tort, l'adouber même si tout en lui nous dicte à le fuir, le flatter sans raison autre que celle qui nous permet d'en tirer profit et d'accéder à ses faveurs, grâce et largesses. Se ranger du côté du plus fort du moment est-il devenu un impératif de comportement humain auquel font appel les partis qui prêtent allégeance au pouvoir afin que cela devienne une qualité citoyenne, une « constante nationale » à laquelle doit s'identifier la société Algérienne ? Combiner ensuite mensonge et ruse, fausses promesses et vains ou peu convaincants justificatifs, invectives et jurons à l'endroit de tout cri revendicatif ou voix discordante, menaces de disparition de la nation associée ou en concomitance avec le statu quo de la gouvernance actuelle du pays dans tout discours politique n'est-il pas un indice qui incite à l'ennui, à la rébellion politique et au ras-le-bol généralisé de la population ? Se réfugier dans des faux-fuyants ou se pavaner dans de faux-semblants, se préparer toujours à ces fuites en avant, se tenir prêt à tout revendiquer pour soi au sujet des valeurs républicaines tout en travaillant en coulisse à les rendre plutôt caduques ou inopérantes, est cette autre gymnastique politique que nous imposent des comportements nouveaux de nos commis de l'état et gouvernants des temps présents. En somme, tout dans notre vie emprunte à l'art du théâtre les menus mouvements de sa mise en scène naturelle. Sans avoir à modifier la moindre forme de ses images ! Sans avoir à recadrer une quelconque séquence ! Sans avoir à codifier et hiérarchiser la chronologie des actes de la pièce qui se joue à l'air libre et tout naturellement ! Sans avoir surtout à improviser quoi que ce soit ! Tout est, en fait, à son état très naturel ! Très professionnel ! Prêt à l'emploi, et de suite !Immédiatement ! Le côté burlesque de la vie ne laisse personne indifférent. L'humour prend le dessus sur toute autre considération. Du malaise presque généralisé est donc né aux forceps cette philosophie de prendre désormais la vie du bon côté. Pour des esprits épris de bon sens, du moins ! On apprend donc à nous contempler dans un miroir sans penser à casser cette glace qui nous répercute cette souvent mauvaise image de nous-mêmes ! Des OVNI tirés sur le volet de la société civile animent à coup de déclarations publiques tonitruantes, mensongères et rampantes nos débats politiques sclérosés ou insipides. Des énergumènes venus on ne sait d'où montent à présent au créneau, bombant le torse et promettant l'enfer à l'opposition, faisant décaler les besoins de la population au tout dernier plan ou chapitre de leurs préoccupations. Ils sont nombreux à monter sur scène, en autoproclamés mécènes, ceux qui énormément dans notre quotidien nous gênent, distillant leurs discours obscènes, titillant à l'envie cette fibre qui ne répond plus qu'à la peine pour leur répliquer par notre répugnance quant à leur présence autour de nous ou dans la haute cour de ceux qui sous-traitent leurs laborieuses, grossières et injurieuses paroles. Tels des oiseaux de mauvais augure, ils sont les premiers à nous colporter ou annoncer, enveloppée dans leur philosophie de nos tuteurs éternels et obscurs discours, la mauvaise nouvelle, tissée de leur fibre politique ou imposée de l'extérieur, celle qui fait d'eux des sauveurs en puissance d'une situation qu'ils ont eux-mêmes créée, se rapportant à un systèmedont ils sont les véritables pions et qui tient en otage la république. Semblables à des sangsues, ils continuent à tout le temps aspirer à grosses pompées et interminables gorgées les ressources du pays à l'insu de son pauvre peuple, lui, promettant, en plus, des jours meilleurs si celui-ci venait à leur faire encore confiance en restant sage et très gentil dans son comportement et ses mouvements. Champ théâtral à ciel ouvert, le quotidien de l'Algérien n'est devenu qu'une chaine ou suite d'actes et de pièces assez parfaitement menés sur le plan technique et purement artistique pour défier les plus aguerris de la profession, tant les styles comme les rôles virent au ridicule ou tout simplement tournent au drame ! Ce sont bien souvent ces mêmes acteurs de notre vie politique qui nous reviennent si souvent avec d'autres programmes, idées défendues, mais aussi ces rôles nouveaux à jouer devant un public médusé, ne sachant plus où se placer le pauvre, se croyant par contre devant la scène d'un théâtre très naturel ! Aujourd'hui le peuple Algérien perd vraiment la tête ?mais aussi la raison !- face à ce que lui déballent ces tout médiocres acteurs, grands serviteurs du régime en place, ne pouvant bien malheureusement discerner dans leurs masques et paroles le vrai du faux, le subtil de l'inutile, le signe pesé de la chose osée et vraiment dosée, l'acte bien pensé de la promesse insensée, le dire juste du mentir-vrai ! A tour de rôle, et de passe-passe, il apparaissent, souriant ou trainant visiblement cet air très préoccupé ou inquiet, sur les écrans de nos télés, celles surtout privées, pour ne pas avoir à nous priver de la primeur de leurs nouvelles pièces à jouer dès le lendemain à guichets fermés et dans la fermeté absolue ou due à de vraies comédies à élever au rang des grands discours politiques, afin de nous berner avec et de nous tenir à l'écart de nos réels besoins quotidiens. Sans la moindre gêne, ils excellent dans cet art très dangereux de dire une chose et de faire son contraire, de défendre aujourd'hui une thèse et demain son opposée, de se mettre du côté de celui-ci pour ensuite se ranger du côté de celui-là, hier encore vivement critiqué, de se prononcer en faveur d'une solution pour juste après changer carrément d'opinion ! Très souvent, ils innovent en tenant à la fois de tenir deux raisonnements contradictoires, et forcément déballer deux langages différents au sujet de la même chose, très souvent même sans que leur conscience ait à en subir le moindre soubresaut, la toute logique convulsion politique attendue ou supposée ? Se considérant être seuls sur un terrain politiquement plutôt désert, ils sont si diserts en insolents acteurs de la basse communication qu'ils nous tapent vraiment sur les nerfs avec leur discours flâneur, trop haché, sidéral, voulu impérial, mais très banal et surtout « bancal » ! Tout heureux de leur pourtant piètre statut de faire-valoir d'un régime vieillissant, agonisant et finissant, ils s'offrent la partie vraiment belle en tirant à boulets rouges sur tout ce qui bouge dans l'autre camp, souvent très persuadés que ce si supposé docile ou indolent citoyen les laissera tout faire de ce qu'ils désirent entreprendre, car celui-ci ayant depuis très longtemps déjà divorcé à jamais avec la politique du pays, plutôt très préoccupé par les aspects matériels de la vie en société. Quand le champ politique fait dans l'indigence due à la pauvreté de la matière pour ne satisfaire à aucune exigence au plan de la communication correcte et honnête, il est évident que le discours ne peut plus jouer son rôle à hauteur de la mission qui lui est dévolue pour des raisons en rapport avec le désintérêt presque total affiché à son égard par les citoyens. Tout spectacle sans intérêt ne peut accrocher un quelconque public à son écho. En politique, lorsqu'on atteint les limites de sa réelle projection ou celle de ses compétences, on doit plutôt penser à se retirer sur la pointe des pieds, pour éviter l'humiliation et la huée ! « Ils sont beaucoup qui ont flatté le peuple sans l'aimer », disait Shakespeare, en parlant de ces apprentis-orateurs au service de leurs maitres-chanteurs. A vouloir longtemps surfer sur une Histoire qui appartient pourtant à tout le peuple, aux fins d'une subtile instrumentalisation, ils n'auront fait que reconduire cette idée du privilège des survivants de pouvoir disposer du privilège des morts. Car le récit de reproduire l'histoire de cette manière-là part d'une mauvaise foi. Ou d'une mauvaise intention : celle qui aide à construire une vérité qui ne suffit de ne jamais révéler le caché. De plus, notre Histoire est enseignée dans le but de légitimer un pouvoir qui dure dans le temps. « Je suis républicaine. La chose publique m'importe et le pouvoir du peuple, basé sur le bon sens, pour moi veut dire quelque chose. Et encore à mon âge, je lui prête ma voix quand je pense être utile à sa cause », devait écrire, dans ce sens, Danielle Mitterrand, comme pour situer sa participation à la question politique et à la chose publique**. (*) ? Paroles de l'Imam Ali Ibn Abi Taleb, quatrième Calife de la religion Musulmane. (**) ? Le Livre de ma mémoire ? Danielle Mitterrand ? Folio ? Gallimard ? 2007. |
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