Disparu le 21 février dernier à l'âge de 89 ans, un vibrant hommage
a été rendu ce week-end à El Hadj Mohamed Maghraoui,
l'un des derniers compagnons de l'hymne assassiné, le chahid
Ali Maâchi. En effet, organisé à l'initiative du
maire de Tiaret, l'hommage, organisé au centre d'études khaldouniennes,
a tenu à décorer symboliquement la famille du défunt, célébrissime
accordéoniste de la non moins célèbre troupe musicale «Safir
Ettarab». «Il était d'une droiture et d'une intégrité
morale exemplaires», ont témoigné, émus, ses amis venus pour assister à cet
hommage. Fonctionnaire de l'administration locale au sortir de la longue nuit
coloniale, El Hadj Med Maghraoui était aussi l'un des
membres fondateurs des Scouts musulmans algériens (SMA), en compagnie de ses
deux frères, Larbi et Touhami. Le défunt était aussi
et surtout un homme de l'art des planches, qu'il a marqué de son empreinte
indélébile pendant très longtemps. Tout le monde garde encore le souvenir
ineffaçable de son rôle dans la pièce «Le bourgeois gentilhomme», une pièce
adaptée par son compère Mekki Benaouda.
Homme aux talents multiples, Ammi Mohamed vouait une passion sans limite à la
chose culturelle jusqu'à son dernier souffle. Entré dans la légende pour sa
composition de morceaux de musique d'anthologie, comme «Ya ness
Amahou», «Angham El Djazaïr» ou encore «Ya babor», El
Hadj Mohamed Maghraoui était aussi un poète émérite,
ciseleur doué du beau verbe.
Mentor de plusieurs générations, tout Tiaret se souviendra pour
longtemps de cet homme d'une culture encyclopédique, discret, affable et proche
des simples gens. Sa disparition avait suscité un profond émoi à Tiaret et
partout en Algérie où El Hadj Mohamed Maghraoui était
connu et aimé.