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Dans
le contexte actuel de résurgence de la menace terroriste dans la sous-région sahelo-maghrébine et le chaos qui règne en Libye, devenue
un terreau fertile pour toutes les tendances terroristes dont Daech, la 4ème session du dialogue stratégique entre
l'Algérie et les Etats-Unis sera focalisée, essentiellement, sur ce dossier.
Cette rencontre, qui va se tenir en Algérie, sera orientée vers les questions de sécurité, a annoncé, hier, le président du conseil d'affaires algéro-américain Smail Chikhoune, qui a indiqué, à la Radio nationale, que la délégation américaine sera conduite par le Secrétaire d'Etat John Kerry. Au menu de cette session, il y aura, donc, les questions politiques, la situation sécuritaire, dans la sous- région, la lutte contre le terrorisme, mais aussi, le développement des relations et les échanges économiques, les relations culturelles, entre les deux pays. Ce dialogue stratégique a été instauré, en 2012, à Washington où s'est tenue la première réunion. La deuxième session s'est tenue, à Alger, en avril 2014, et la 3ème session à Washington, également en avril 2015. La 4ème session devrait se tenir en principe, très prochainement, à Alger, même si M. Chikhoune n'a pas avancé de date, pour cette session. Pour préparer cette rencontre, Thomas Shannon, adjoint de John Kerry, a effectué, fin février, une visite à Alger où il a examiné avec des responsables algériens « la coopération forte » entre les deux pays, notamment, dans la lutte antiterroriste. Le dialogue stratégique a été élevé, en 2014, au niveau des ministres des Affaires étrangères des deux pays. « Cela veut dire qu'il y a plus d'échange et de coopération, un intérêt à aller vers ces discussions, pour la stabilité dans la région, et qu'il faut accroître la coopération », estime M. Chikhoune, qui a, également, rappelé que les discussions se poursuivent pour l'instauration d'une zone de libre échange. Une délégation algérienne, représentant les ministères du Commerce, de l'Industrie et des Mines, s'est rendue à Washington où elle a discuté de l'Accord commercial TIFA, et d'ouvrir des négociations pour la mise en place d'une zone de libre échange algéro-américaine. Mais, selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain, la règle des «49-51» bloque les investissements américains, en Algérie. «Les Américains attendent une amélioration de cette formule et plus de facilités à l'investissement. On espère une révision qui va permettre aux PME américaines de s'implanter en Algérie », a-t-il souligné. Par ailleurs, le projet de création d'un pôle de bio-technologies, en Algérie, par les Etats-Unis, a été mis en place, hier à Alger, après cinq ans de maturation, a annoncé M. Smail Chikhoune. « On arrive à la concrétisation de ce projet. C'est un programme étalé jusqu'à 2030, pour la création d'un pôle de bio-technologies », a-t-il ajouté, rappelant que « ce projet a démarré en 2011, il y a eu un flottement durant quelques années. On concrétise, aujourd'hui, la feuille de route. » Le président du Conseil d'affaires algéro-américain a indiqué que : « l'idée est d'attirer, en Algérie, les investissements dépensés par les laboratoires pharmaceutiques dans le monde, d'arriver à capter une partie des 130 milliards de dollars investis dans le monde pour les médicaments. » Selon M. Chikhoune « l'Algérie devrait être le 4ème pôle, après Boston, Singapour et Dublin, pour attirer ces investissements », car les laboratoires pharmaceutiques dépensent 80% pour la recherche-développement, dont l'innovation dans la recherche des molécules. « L'Algérie va offrir un ?hub' pour ce pôle bio-technologique aux étudiants et créer une synergie, entre incubateurs et entreprises », a-t-il dit. Pour lui, l'Algérie devrait, avec la mise en place de ce pôle de bio-technologies avec le Etats-Unis, attirer au moins 10% des 130 milliards de dollars, dépensés dans le monde pour la création et la fabrication de molécules. « Il y a près de 150 entreprises qui fabriquent du médicament, en Algérie, et il s'agit de développer la recherche, d'ici 2030, pour que l'Algérie fabrique et développe ses propres molécules, et les mettre sur le marché international », relève t-il. Les Etats-Unis ont mis en place, par ailleurs, plusieurs projets de partenariat dans le domaine économique, en Algérie, dont un investissement de 130 millions de dollars pour le développement de la pomme de terre, à Mostaganem. « Les Américains sont présents, sur le marché algérien, notamment dans les Mines où ils peuvent jouer un rôle important dans la production de phosphate, l'or, le diamant, le zinc. C'est le moment d'aller vers ces ressources naturelles, comme le secteur minier, qui a un potentiel extraordinaire », estime M. Chikhoune. Et ce projet de bio-technologies « va faire attirer un peu plus d'investisseurs américains » sur le marché algérien. Il a, par ailleurs, relevé que la méconnaissance du fonctionnement du marché américain fait que les produits algériens qui entrent aux Etats-Unis, sont accompagnés du paiement de taxes, alors qu'il y a un programme fédéral doté de 130 millions de dollars qui prend en charge ces taxes. « 4000 produits algériens peuvent entrer aux USA, sans payer de taxes, on va faire des rencontres de vulgarisation pour faire connaître ce programme et pénétrer ce marché, sans payer, de taxes. » Quant à l'Open sky, « on l'espère, car il y a un flux d'hommes d'affaires, dans les deux sens », a-t-il espéré, avant de souligner qu' « il nous faut, donc, cette ligne directe, qui va faciliter l'exportation, dont les produits agricoles. » Les Etats-Unis sont le 6ème fournisseur de l'Algérie, avec un volume de 2,710 milliards de dollars (5,26%), et 7ème client avec seulement 1,9 milliard de dollars (5,3%), en 2015, selon les Douanes, loin derrière l'Espagne (6,56 mds de dollars), l'Italie (6,67 mds de dollars) ou la France (4,92 mds de dollars). |
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