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La
capitale belge a été plongée, hier mardi tôt dans la matinée, dans l'horreur
des attentats terroristes. Plusieurs explosions, dont deux à l'aéroport
international Zaventem de Bruxelles et une à la station de métro de Maelbeck, ont fait selon un bilan provisoire rendu public
vers 14 heures, 34 morts et au moins 198 blessés. Plusieurs autres explosions
avaient été rapportées par plusieurs sources, mais non confirmées
officiellement. A Bruxelles, c'est la panique générale, la population a été
appelée à rester confinée chez elle, à éviter les déplacements, et tous les
moyens de transports, dont l'aéroport et le métro, ont été fermés par mesures
de sécurité. Le procureur fédéral de Belgique a indiqué qu'au moins deux
attentats ont été perpétrés, dont une explosion à l'aéroport, «probablement
provoquée par un kamikaze», selon lui et une autre à la station de métro de Malbeck. Mardi matin, peu avant 8 heures, une ou deux
explosions ont d'abord retenti à l'aéroport international de Zaventem. Des
témoins ont indiqué qu'elles ont été entendues près de la porte d'embarquement
des vols vers les Etats-Unis. Il y aurait eu plusieurs victimes dans ces deux
explosions. Le bilan fait état de 14 morts et plus de 92 blessés. Des tirs
auraient d'abord été entendus dans le hall des départs de l'aéroport
international de Bruxelles, avant que ne retentissent deux explosions, ont
indiqué des témoins cités par l'agence de presse Belga. Selon la Radio télévision Belge (RTBF), une kalachnikov a été
retrouvée dans le hall des départs de Zaventem et des armes auraient été
également découvertes dans le bâtiment de l'aéroport de Zaventem, selon Belga,
mais sans confirmer l'information. Des blessés sont sortis de Brussels Airport, victimes de bris de vitres, ?'une partie du faux
plafond du hall des départs s'est effondrée'', indique un témoin, alors qu'un
autre raconte qu'''il y avait beaucoup de poussière. Le terminal pour partir
vers les États-Unis a été soufflé par les explosions''. L'aéroport
international de Bruxelles a été fermé, et les vols déroutés vers les autres
plateformes, y compris l'aéroport français de Lille. Sur place, une grande
confusion régnait, selon des images de télévisions, qui montraient des
voyageurs regroupés sur le tarmac et près des pistes, au pied des avions, alors
qu'à l'intérieur tout était flou par un épais nuage de poussière, des
structures de murs et de plafonds pendaient devant des voyageurs et des
hôtesses de l'air qui attendaient d'être évacués. Puis, la seconde explosion,
vers 9h11, est entendue dans une station de métro du quartier européen de
Bruxelles, à Maelbeck. L'attentat a fait selon un
bilan provisoire 20 morts et au moins 106 blessés, dont 24 personnes gravement
brulées. Là aussi, il y avait plusieurs victimes, prises au piège à l'intérieur
d'une rame.
Selon la STIB, la société de transports bruxelloise, l'attaque a eu lieu dans un «ancien métro composé de trois voitures», juste après le démarrage en direction d'Arts-Loi. C'est dans la seconde voiture qu'a eu lieu la déflagration, alors que celle-ci se trouvait encore le long du quai. Le conducteur a immédiatement stoppé le convoi et a évacué les autres voitures. D'autres explosions ont été rapportées dans un premier temps mais non confirmées à ce stade, alors que la situation dans cette station serait ?'chaotique''. Le centre de crise confirme que l'explosion rue de la Loi est liée à la neutralisation d'un colis suspect. Le bilan est de 34 morts et plus de 198 blessés, toujours selon un état provisoire établi par les secouristes. ?'Nous redoutions un attentat, et c'est arrivé'', a indiqué le Premier ministre Belge C. Michel. Hier en fin d'après-midi, ces attentats n'avaient pas encore été revendiqués, selon le procureur fédéral de Belgique. Bruxelles en état de choc Bruxelles est en état de choc, car aucun attentat terroriste n'a été d'une telle ampleur, même après l'opération de ces derniers jours pour l'arrestation d'un groupe terroriste au quartier Forest de la banlieue bruxelloise et celle d'Abdeslam Salah, qui serait impliqué dans les attentats de Paris en novembre dernier. La capitale belge est pratiquement bouclée par un dispositif de sécurité renforcé par le déploiement de militaires, alors que l'enquête sur ces deux attentats a été entamée, même si le nombre de victimes est susceptible d'évoluer. L'enquête est ?'toujours en cours'', et les autorités craignent qu'il y ?'ait encore des personnes dans la nature'', a indiqué le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, interrogé par la RTBF. ?'On craint toujours qu'il y ait des personnes dans la nature'', a-t-il ajouté. Ce double attentat terroriste qui a visé l'aéroport international de Bruxelles et une station de métro intervient quatre jours après la fin de la cavale d'Abdeslam Salah, soupçonné par la police française d'avoir participé aux attentats de novembre dernier à Paris. Et ces deux attentats terroristes pointent le curseur sur la piste des djihadistes du réseau belge de Molenbeek. Selon la presse belge qui cite des sources sécuritaires, ?'Salah Abdeslam était parvenu à réintégrer une cellule terroriste, qui s'était procuré des armes et semblait prête à passer à l'attaque.'' Cité par l'Express, Claude Moniquet, expert et ancien membre de la DGSE, affirme qu'il est «possible que l'interpellation de Salah ait accéléré ces attaques, mais elles n'en sont pas à l'origine.'' Ces attaques ont par ailleurs provoqué un relèvement de l'alerte antiterroriste à son niveau maximal, le niveau 4, une fermeture de l'aéroport jusqu'à nouvel ordre, une suspension du trafic des réseaux de transports à Bruxelles, et le renforcement de la surveillance des centrales nucléaires. En France comme dans d'autres pays européens, des mesures exceptionnelles ont aussi été prises avec un relèvement de la sécurité dans les aéroports. |
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