« Il
n'y a plus que le régime politique en place pour croire ? et tenter de faire
croire- que l'Etat national n'est pas en danger », a déclaré Ali Benflis, président de Talaie El Houriyet, devant la jeunesse du Parti, à l'occasion de la
célébration de la Fête de la Victoire, hier, à Bouira.
« La
célébration de ce 54ème anniversaire de la Fête de la Victoire ne se déroule
pas, dans des conditions normales, pour notre pays ; elle n'intervient pas sous
les meilleurs auspices pour notre pays ; elle ne se déroule pas, dans un
contexte qui permettrait, à notre pays, de regarder l'avenir sans
préoccupation, sans angoisse et sans inquiétude. Il n'y a plus que le régime
politique, en place, pour croire ? et tenter de faire croire- que l'Etat
national n'est pas en danger, que la Nation n'est pas menacée et que la
stabilité de notre société n'est pas en péril », a déclaré l'ancien chef du
gouvernement, aux militants du parti. Pour Benflis,
en dehors du « cercle étroit du régime politique en place, et de toutes les
clientèles », « toutes les Algériennes et tous les Algériens savent que notre
pays fait face à une impasse politique, qu'il subit une crise économique d'une
gravité, sans précédent, et qu'il réunit tous les ingrédients d'une
déstabilisation sociale dont nul ne peut prédire l'ampleur ou les retombées ».
L'orateur estime que « nous avons le droit et le devoir de nous poser certaines
questions et de les poser, les uns aux autres ». « L'Algérie est, certes, un
Etat indépendant et souverain, mais le peuple algérien est-il, réellement,
souverain et maître de son destin sur sa terre?». Selon lui, « six générations
d'Algériennes et d'Algériens n'ont connu que la longue nuit coloniale. Mais
deux générations d'Algériennes et d'Algériens n'ont toujours pas connu la
République démocratique et sociale, dans le cadre des principes islamiques,
pour laquelle se sont battus ceux qui ont hâté la fin de cette nuit coloniale
et précipité la levée du jour de la liberté ». Il estime que « ces
interrogations » et « les raisons de nos échecs » sont « longues » et « les réponses
à leur apporter seraient plus longues encore. Dans les jours, les semaines ou
les mois prochains, nous aurons l'occasion d'y revenir ». «
Mais pour aujourd'hui, je me limiterai à ce que je considère comme le plus
grand de nos échecs, comme notre plus grand manquement et comme notre plus
grande faillite ; je veux parler de notre échec à répondre aux ambitions de
notre jeunesse ; de notre manquement à lui reconnaître la place centrale
qu'elle doit occuper, dans la consolidation de notre Etat national, dans le
renforcement de l'unité et de l'homogénéité de notre Nation et dans le
développement et la prospérité de notre société ; et de notre faillite à
assurer la mobilisation de notre jeunesse, dans le cadre d'un projet national,
par lequel elle se sentirait concernée et où elle se sentirait une partie
prenante active », dit-il. Il accuse « le régime politique en place » de
vouloir « être le seul détenteur des clefs de l'avenir de notre jeunesse »,
alors qu'elles « devraient être entre les mains de notre jeunesse, elle-même ».
« Et, pire que tout, il transforme la jeunesse porteuse d'espoir, en victime du
désespoir », ajoute, encore, le président de Talaie
El Houriyet.