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L'Algérie à la traîne 1.500 greffes rénales en?30 ans

par M. Aziza

Bien que la dialyse se soit nettement améliorée en Algérie en termes de prise en charge contrairement aux années précédentes, la greffe rénale reste cependant timide et très en deçà des besoins. Le nombre des transplantations rénales n'ont pas dépassé les 1.500 opérations depuis la première greffe d'organe effectuée en Algérie en 1986.

Pourtant, le nombre de malades ne cesse de croître d'une année à l'autre. Le président de la fédération des insuffisants rénaux (FNIR), Mustapha Boukheloua, affirme qu'aujourd'hui, 20.000 patients souffrant d'insuffisance rénale sont sous hémodialyse.

Le président du FNIR a précisé que la prise en charge des malades s'est beaucoup améliorée, où pas moins de 18.000 malades sont pris en charge dans plus de 300 centres de dialyse. Il ira jusqu'à attester que tout ce qui se fait en Europe se fait en Algérie.

Il est également affirmé que le coût de la prise en charge des insuffisants rénaux a baissé de 40% depuis que notre pays s'est engagé en 1992 dans la fabrication des consommables de dialyse. Mais, malgré ces avancées, l'Algérie reste à la traîne en matière de greffe rénale, a indiqué pour sa part le porte-parole de la FNIR, Mohamed Boukhors, qui estime que ce retard est dû à une mauvaise gestion de la part du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Il a affirmé dans ce sens que le ministère de la Santé a autorisé la pratique de la greffe rénale dans 12 CHU sur les 14 qui existent. Mais, précise-t-il, « ces hôpitaux sont dépourvus de services spécialisés en néphrologie, mis à part ceux d'Alger ».

Il explique que la greffe rénale se fait dans les services où les chirurgiens pratiquent les opérations de la vésicule et d'autres opérations du genre ; que si le ministère consacre un service dans chaque CHU à la néphrologie, nos chirurgiens pourront effectuer 5 à 6 greffes rénales par jour. Le problème de donneurs vivants ne se pose pas pour le moment, « nous avons un problème de gestion », insiste-t-il.

Idem pour le personnel spécialisé. Il y a eu une seule promotion de médecins spécialistes formés aux techniques de dialyse en 1999. « Depuis, il n'y a pas eu d'autres », regrette-t-il. Pis encore, selon Boukhours, les centres spécialisés sont encadrés aujourd'hui par des médecins généralistes. « C'est ce qui fait que la qualité de la prise en charge n'est pas au top», ajoute-t-il.

Le porte-parole de la FNIR, Mohamed Boukhors, indique que cette année sera l'année de sensibilisation sur l'importance du don d'organes. La fédération organisera dans ce contexte une journée de sensibilisation et d'information sur l'insuffisance rénale, en collaboration avec l'institut médico-chirurgical (IMC), à l'institut national du rein le 19 mars prochain à Blida.

Cette rencontre scientifique sera mise à profit pour évoquer la greffe rénale, notamment la transplantation à partir de morts céphaliques, qui reste quasi rare dans notre pays. Il sera question également de mettre l'accent sur la nécessité de la prise en charge complète de la dialyse péritonéale. Le porte-parole de la FNIR a affirmé que sa fédération introduira une demande auprès de services de la sécurité sociale pour prendre en charge les frais de transport « des poches » des 600 malades de dialyse péritonéale qui se soignent chez eux. Sachant que le dispositif de prise en charge du dialysé comprend aussi son transport gratuit assuré par des sociétés de transport spécialisées.