Le conflit qui oppose les employés de la SARL Techno Food de Saf-Saf (commune de Chetouane)
avec la direction de la filiale ENAJUC de Blida, propriétaire du site, amorce
un nouveau tournant. Jeudi dernier, un huissier de justice, accompagné de
gendarmes et d'agents de sécurité, a procédé à la fermeture de cette unité,
d'une superficie totale de plus 16 000 m2, spécialisée dans la fabrication des
conserves de fruits et confitures. Boussaid Khellaf, le gérant de la SARL Techno Food de Saf-Saf, a fait part, hier matin, de son indignation à
notre journal : « Notre unité de fabrication de conserves de produits
alimentaires de Saf-Saf a été fermée suite à une
décision judiciaire datant de l'année 2004, et quelque 17 employés permanents
et une dizaine de contractuels sont mis au chômage par le holding agro-divers
de tutelle, on ne sait pourquoi ! Les responsables de l'ENAJUC de Blida ont
failli à leurs promesses et n'ont pas respecté leurs engagements pour relancer
notre unité, car après la dissolution de l'ENAJUC, un contrat de gérance nous a
été proposé dans le cadre de la cession des actifs de l'entreprise au profit
des salariés conformément à la loi de 1997, dont la facilitation des paiements
sur 25 ans et l'abattement de 15 pour cent de la valeur des actifs. Les mesures
d'accompagnement en faveur des employés n'ont pas été appliquées. Comme mesure
transitoire, on nous a établi un contrat de 3 ans pour l'exploitation de cette
unité par les travailleurs, à raison de 55 millions de loyer par mois, après
que le liquidateur ait vidé toute l'unité de sa logistique, à savoir les
équipements et la matière première.
Mais les responsables successifs de l'ENAJUC n'ont rien fait pour
nous aider à bénéficier des actifs de cette entreprise dissoute sous forme
d'une SARL que nous avons gérée pendant de nombreuses années avec un équipement
vétuste et nos propres fonds. D'ailleurs, entre 2000 et 2010, nous avons payé
presque un milliard de centimes de loyer à l'ENAJUC de Blida. On produisait des
conserves de pruneaux déshydratés et toutes gammes de produits de fruits
pulpes, tels que les pommes, abricots, pêches et oranges. Nous avons fait les
frais de l'insouciance des différents responsables de l'ENAJUC qui n'ont rien
fait pour sauver notre unité de la liquidation pure et simple ». Pour ce
gestionnaire, la fermeture de l'unité Techno Food, qui était en pleine
production, est un coup dur pour les employés, leurs familles et les clients. «
Les deux chaînes de jus en verre et en plastique et les chaudières sont
aujourd'hui interrompues. Dernièrement, nous avons mis en marche une nouvelle
unité de production de frites surgelées. Aujourd'hui, nous lançons un appel
pressant aux pouvoirs publics pour nous trouver une issue à cette situation
pénalisante, d'autant plus que la situation financière de l'unité n'a pas été
apurée », ajoute-t-il.