L'affaire du match arrêté,
émaillé d'incidents, du 04 mars 2016, entre le CR Village Moussa et l'USM
Annaba au stade du Colonel Amirouche a fait
l'événement cette semaine. Outre la gravité des dérapages qui ont été signalés
au cours de ce match, la Ligue nationale du football amateur (LNFA) présidée
par Ali Malek, s'est vu signifier un désaveu par la commission de recours de la
FAF, ce qui a soulevé la polémique dans les milieux sportifs. En termes plus
clairs, une première sanction prononcée par la commission de discipline de la
LNFA, lundi, a donné match perdu aux deux équipes, qui se sont vues infliger le
huis clos pour le reste du championnat et une amende de 120.000 DA chacune. Or,
cette décision a fait réagir violemment les supporters annabis, qui étaient des
milliers à se rassembler devant le siège de la wilaya mardi matin. Très
excités, les supporters de l'USMAn ont été rassurés
dans la foulée par le vice-président de l'APN, Bahaeddine
Tliba, qui est parti à leur rencontre, leurs
promettant que la Ligue en question allait revoir les sanctions à la baisse.
Cette intervention filmée par des caméras amateurs et relayée dans les réseaux
sociaux a débouché sur un effet de vagues et a suscité les commentaires les
plus extravagants. Il est d'autant inconcevable de constater que lors de l'après-midi
du même jour, la commission de recours de la FAF a décidé de réduire
partiellement les sanctions prises en première instance à l'encontre des deux
équipes. Dans son rapport final rendu public sur le site de la LFP hier, on
peut lire clairement et sans justification réglementaire, que le match CRVM?USMAn sera à rejouer à huis clos sur terrain neutre à
désigner par la LNFA dans un délai n'excédant pas 15 jours et que les deux
équipes écopent de deux matches à huis clos dont deux avec sursis et 240.000 DA
d'amende. Pis encore, cette décision a été prise sans que le délai du dépôt de
recours de 48 heures ne soit respecté et sans attendre le dossier de l'autre
club concerné dans cette affaire. En tout cas, les dirigeants du CRVM, qui
refusent catégoriquement de rejouer le match, dénoncent une ingérence politique
dans les affaires de la Ligue. Et pourtant, les responsables politiques en
Algérie ont de tout temps considéré que le football est un vecteur social. Or,
cette nouvelle affaire risque d'atterrir sur le bureau du TAS tant cette
décision reste incompréhensible. Cette affaire nous rappelle étrangement celle
du match RCK-USMH en 2008, qui avait pollué l'atmosphère sportive et politique
du pays, avant qu'une décision inédite ne soit prise en faisant accéder les
deux équipes en première division. Comme le championnat avait déjà démarré, le
RCK était obligé de jouer des matchs retard en un temps record et n'a pu se
maintenir parmi l'élite.