C'est la plus grande demande de logements enregistrée
ces quatre dernières années. Les dossiers déposés dans les 32 communes ont
atteint 90.000, soit 10% de la population de la wilaya, selon le premier
responsable de l'OPGI, M. Moulhi Omar. A Boumerdès, en plus de la demande classique dite de logement
social destiné à venir à bout de la crise du logement, il y a le programme de
résorption de l'habitat précaire (RHP) et l'éradication des chalets construits
au lendemain du séisme de mai 2003 estimés à 12.600 unités implantés dans 93
sites. Comment faire face à cette demande ? M. Moulhi
est revenu sur l'initiative présentée par ses services à Mme Zerhouni, wali de Boumerdès,
depuis un mois « pour faire face à cette demande et mettre fin à la crise du
logement au plus tard en trois ans ». Les concepteurs de cette approche
estiment qu'aujourd'hui une offre brute de 27.000 logements existe. 7600 unités
sont prêtes à la distribution, le reste enregistre un taux d'avancement estimé
entre 40 et 60% dans les nouveaux pôles urbains. La stratégie consiste, relève
M. Moulhi, tout d'abord à filtrer les demandeurs de
logements grâce au fichier national du logement. «Cela permettra en effet
d'instaurer l'équité dans l'attribution des logements sociaux et l'octroi de
toute forme d'aide étatique». «Un fichier informatisé contient tous les noms
des personnes ayant bénéficié de logements subventionnés par l'Etat et les noms
de ceux qui ont perçu des aides financières dans le cadre du programme de l'autoconstruction (les zones rurales) et ceux qui ont
décroché une aide auprès de la Caisse nationale du logement (CNL)». « Une fois
cette opération achevée, nous tablons sur une élimination variant entre 25 et
30% de la demande». Ainsi, si le projet soumis au premier magistrat de la
wilaya est approuvé, des réunions de coordination seront entamées pour éclairer
le citoyen de la nouvelle orientation.
Concernant les occupants des 12.600 chalets, le
directeur de l'OPGI dira que « 97% des sinistrés ont été relogés, le reste sont
les résidents de la cité Oasis de Bordj Menaiel et de
la cité 11 Décembre de Boumerdès ville qui ont opté
pour rester sur place en attendant de récupérer leurs logements». Et les
occupants actuels ? M. Moulhi précise que ces
derniers ont occupé ces chalets après leur libération par les premiers
occupants et sont classés comme cas sociaux. Certains chalets ont vu transiter
trois à quatre familles depuis janvier 2004. Enfin, la direction de l'OPGI a
introduit une requête auprès de l'exécutif de la wilaya pour le retour de la
conciergerie, afin de procéder à la maintenance des cités et s'enquérir des
doléances du résident tout en faisant l'intermédiaire entre le loueur et
l'occupant. D'un autre côté, devant le phénomène de sous-location des logements
sociaux par les bénéficiaires à des tiers, M. Moulhi
indique qu'une opération d'identification des occupants des logements sociaux
sera lancée incessamment. Car, « l'Etat loue le logement social à 1.650 DA,
alors que le bénéficiaire qui n'est que locataire le sous-loue entre 16.000 et
20.000 DA». «Là aussi, nous allons assainir », conclut notre interlocuteur.