|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le
Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) continue à
défendre le secteur, en justifiant l'état d'anarchie qui règne dans nos
hôpitaux, notamment du point de vue sécuritaire et de l'hygiène, par la
précarité de l'emploi contractuel.
A cela s'ajoute l'introduction de l'activité complémentaire qui a fragilisé davantage le service public à la faveur des lobbies du secteur privé et les cliniques privées. Ces dernières qui préfèrent recruter un personnel expérimenté du secteur public à mi-temps que de recruter des professionnels de la santé à plein temps, vu les coûts. Telle est la réponse de Lyes Merabet à une question sur l'état catastrophique des structures de santé publique, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de son syndicat. Merabet a annoncé que la dernière mouture de l'avant-projet de loi de réforme du secteur de la santé qui sera débattue, durant cette session de l'APN, fait état de l'abrogation de l'activité complémentaire dans le secteur public. Lyes Merabet a souligné qu'il y a un article dans cette dernière mouture qui bannit formellement cette activité, en interdisant au personnel du secteur public d'exercer parallèlement dans le secteur privé. C'est simple, le personnel médical doit soit choisir d'exercer dans le secteur public ou bien dans le secteur privé. Un pas, selon Merabet, qui permettra un meilleur contrôle du personnel et une meilleure prise en charge des malades qui se soignent dans le secteur public. Pour rappel, dans la première mouture de cet avant-projet de loi, il a été institué au profit des fonctionnaires de la santé une activité complémentaire durant les week-ends et après les heures légales du travail dans les établissements publics de santé. Un article qui a été contesté par les praticiens de la santé qui ont relevé une certaine ambiguïté. L'autre point qui n'est pas encore réglé est lié à la régularisation du personnel des corps communs. Lyes Merabet a affirmé que le médecin ne peut pas être au four et au moulin. « Nous avons besoin d'agents d'accueils, des femmes de ménages, des chauffeurs et des agents de sécurité formés et qualifiés», a-t-il souligné. Et d'affirmer que le secteur public de la santé fonctionne aujourd'hui avec 30 000 agents qui travaillent sur la base d'un contrat horaire. Des contractuels qui perçoivent jusqu'à nos jours un salaire mensuel qui ne dépasse pas les 10 000 Da par mois. «La majorité sont recrutés sans qualification et sans avoir la chance d'être formés». Le même intervenant s'est interrogé : comment peut-on demander à un agent d'accueil qui perçoit un salaire de 10.000 Da de recevoir des dizaines et des centaines de malades avec un sourire ? Il a affirmé que Djamel Ould Abbès s'était engagé en 2012 à régulariser 50 % des contractuels et en promettant de régulariser le reste en 2013, quand il était à la tête de département de la santé. «Ce ministre a fait beaucoup de promesses mais sans les concrétiser, il est parti sans avoir régularisé les contractuels», a-t-il regretté. Le SNPSP s'engage à défendre le secteur de la santé publique. Son conseil national a mandaté l'exécutif du bureau national pour engager une concertation avec tous les acteurs concernés par le projet de la loi sur la santé. Le syndicat a demandé à ses adhérents, à la société civile, aux professionnels de la santé et notamment les parlementaires d'engager un débat responsable autour du projet, qui sera probablement soumis au débat à l'APN, lors de cette session de printemps. Le syndicat continue de réclamer le rattachement des caisses d'assurance-maladie au secteur de la santé. Une proposition qui a été catégoriquement rejetée par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Le SNPSP regrette le fait que les autorités aient décidé de revoir la loi de la santé datant de 1985, sans réviser en même temps les lois de l'assurance-maladie de la sécurité sociale, qui, elles, datent de 1982. Les praticiens de la santé ont fait état de l'avancement de négociation avec la tutelle après une réunion les ayant regroupés avec le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. Lyes Merabet a affirmé, dans ce sens, que le ministre s'est engagé à prendre en charge la revendication des diplômés de doctorat en pharmacie et de doctorat en médecine dentaire. Il a promis d'accorder une formation complémentaire pour l'alignement des anciens diplômes. Et le positionnement du doctorat sur la grille des salaires des fonctionnaires. Et d'ajouter qu'après avoir eu des garanties pour que le syndicat ne demande pas une indemnisation pour l'évolution des grades, le ministre s'est engagé à la préservation de l'ancienneté dans le grade de principal pour les praticiens médicaux. Il s'est engagé également, selon Lyes Merabet, d'assainir la situation financière en rapport avec l'intégration dans les nouveaux grades, en considérant la date d'effet à partir du mois d'août 2015. Le président du SNPSP a précisé que le ministre s'est engagé à régler ces points d'ici le mois d'avril, en laissant en suspens la revendication relative au statut particulier. |
|