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Alger Prévention des accidents du travail : la Cnas fait campagne

par Khaled Boumediene

La directrice de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, Mme Tiar Fatiha, a indiqué que cette année, le thème de la campagne de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril, est «Le stress au travail : un défi collectif». S'exprimant lors de son intervention au regroupement des services de prévention des 49 agences Cnas du pays, les 21 et 22 février 2016, à la salle de conférences du centre familier de la Cnas de Ben Aknoun à Alger, elle a estimé que « le lieu de travail est une source importante de risques psychosociaux. Par exemple, le stress, lorsqu'il est intense et qu'il dure, il peut avoir des effets graves sur la santé physique et mentale des travailleurs concernés : hypertension, nervosité, fatigue, dépression?, même s'il n'est pas une maladie en soi, il va falloir le démasquer pour le prévenir. Il faut donc y faire face afin de protéger la santé et le bien-être des travailleurs». Mme Tiar a appelé ses services de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles à mettre l'accent sur les tendances actuelles sur le stress au travail et son impact. «Même s'il n'existe pas de tableaux de maladies professionnelles pour les atteintes à la santé liées aux facteurs de stress, cela ne nous empêche pas à identifier les facteurs à l'origine du stress au travail, qui sont nombreux et évoluent en même temps que le monde du travail. L'impact des risques psychosociaux et du stress lié au travail doit recevoir plus d'attention. Le stress lié au travail est désormais généralement reconnu comme un problème mondial affectant tous les pays, toutes les professions et tous les travailleurs tant dans les pays développés qu'en développement. Il s'agit donc de combattre le risque à la source et agir directement en amont des facteurs de stress pour les éliminer ou à défaut les réduire.

Il faut toute une démarche de prévention collective des risques. Il faut aussi réduire les conséquences du stress sur les personnes», a ajouté la directrice de la prévention. Il faut souligner, dans ce contexte, que les experts internationaux proposent de répertorier les facteurs de stress et de risques psychosociaux plus généralement au travail en six catégories : intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, manque d'autonomie, rapports sociaux au travail dégradés, conflits de valeur et l'insécurité de la situation de travail. Selon eux, face à ces sources de stress, le salarié tente de réagir et de s'adapter.

Trois types d'attitude peuvent être observés : des réactions d'ordre émotionnel, des réactions d'évitement et la recherche de solutions. Si ces réactions se révèlent inefficaces pour les personnes ou impossibles dans l'organisation, l'état de stress devient alors chronique menaçant l'intégrité physique et mentale des personnes. Selon Mme Tiar Fatiha, pour la célébration de cette Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril prochain, qui promeut la prévention des accidents et maladies professionnels dans le monde entier, la Cnas lancera une campagne de sensibilisation visant à centrer l'attention des employeurs sur les risques de la manutention manuelle et mécanique. Les manutentions sont à l'origine d'un tiers environ des accidents déclarés dans les entreprises. Les dangers sont liés à la nature des charges, au nombre excessif de manipulation et au mouvement : torsion, déplacement, soulèvement. Presque toutes les entreprises sont concernées par les manutentions mais les accidents du travail sont particulièrement fréquents dans le secteur du BTPH et activités connexes (postures incorrectes).

Non seulement les risques d'accidents du travail concernent le dos (lombalgie) mais aussi les membres inférieurs (entorses?) ou les extrémités (coincement des doigts?) et le vieillissement progressif des structures ostéoarticulaires qui peut aboutir à une inaptitude professionnelle, ce qui, de par leur fréquence et leur impact, tant médical que socioprofessionnel, constitue un problème majeur de santé au travail.