La zone
d'extension touristique tombe en décrépitude, au fil des jours et ce, à la
faveur de l'avancée effrénée de la bidonvilisation, sous toutes ses formes, au
vu et au su de tout un chacun. Le regard de l'automobiliste de passage, dans
cette zone, est vivement agressé par l'alignement de masures hideuses qui
s'étend, insidieusement, au bord de la mer et dont certaines, visibles à l'œil
nu, ont été construites, ces dernières années, à proximité de la route, reliant
le village de Cap Falcon à la petite localité des Coralès.
Blotties les unes contre les autres ces masures, érigées en parpaing et la tôle
ondulée, s'alignent contre le mur d'un ancien établissement commercial à
l'abandon. En contrebas, c'est un véritable bidonville, qui ne cesse de
grossir, au point de recouvrir presque tous les récifs en monticule, tapissant
le rivage. La plage de cette petite baie n'existe, malheureusement, plus. Le même
triste constat est relevé en aval du prestigieux phare de Cap Falcon, juste
derrière une cité de logements LSP. En effet, ce regroupement de baraques, dont
la naissance date de quelques années, à peine, s'est étendu, avec le temps et
la passivité de tout un chacun, pour recouvrir une grande superficie de cette
zone rocailleuse qui surplombe la mer et offre, au regard du contemplatif, des
vues imprenables ayant inspiré jadis les confectionneurs des cartes postales.
«Ce n'est plus une zone touristique mais plutôt une zone bidonville» a fait
remarquer, avec une pointe de dépit, un habitant du village de Cap Falcon,
abordé à ce sujet par ?Le Quotidien d'Oran' avant de renchérir «aller voir à la
Madrague aussi. C'est flagrant. Des masures ont constitué un véritable
village». Au cœur de Cap Falcon, deux bidonvilles sont nés, près de deux
décennies auparavant, dans un ancien camp de toile et dans l'ex- centre de
colonie de la Sonelgaz. (Information donnée par ?Le
Quotidien d'Oran'). En tout, ce sont soixante-quatorze familles qui vivent dans
ces lieux, à l'intérieur de baraques rudimentaires où il n'existe, aucune
commodité et moins encore d'une hygiène de vie. Dix-huit familles (18)
sinistrées ayant été recasées, à titre provisoire, tentent de survivre cruellement,
depuis, dans des conditions de vie, affreusement, rudimentaires dans un
ex-camping de toile situé sur la principale rue dudit village. Les habitants de
cet infâme regroupement de masures appréhendent, avec une grande anxiété, la
saison des pluies, synonyme, pour eux, des sempiternelles vagues d'inondations
et d'un large éventail d'autres contraintes. «Nous vivons, dans le pire des
calvaires depuis notre recasement, dans ces lieux où mon père est décédé, après
avoir lutté contre une maladie engendrée par ces effroyables conditions de vie.
A ce jour, tous les responsables concernés qui se sont succédé, n'ont jamais
tenu leurs promesses de relogement», a expliqué, au «Quotidien d'Oran', avec
une pointe de dépit, non dissimulée, Haddou Houari,
père de quatre enfants dont l'aîné est âgé de dix-sept ans «Des années durant,
presque régulièrement, les représentants des dix-huit familles se rendent, le
jour de réception à la daïra d'Aïn El Turck pour exposer leurs doléances. Tous les responsables
locaux sont au courant de notre situation mais malheureusement, ils oublient à
chaque fois de nous inscrire dans les listes des bénéficiaires des quotas de
logements. Des familles qui sont venues bien après nous à la Madrague, ont été
relogées et pourtant elles n'ont pas bu, autant que nous, le calice jusqu'à la
lie », a renchéri notre interlocuteur. Notons qu'un grand nombre de riverains
ne cesse de revendiquer une véritable prise en charge de ce phénomène, qui
porte lourdement atteinte à l'environnement dans cette région côtière.