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Le moins que l'on puisse dire sur les rapports
qu'entretiennent les chefs des deux principaux partis de la mouvance
présidentielle que sont le FLN et le RND, c'est qu'ils sont dénués de chaleur.
Dans leurs relations, il ne peut en être autrement entre Amar Saadani et Ahmed Ouyahia qui
affichent ouvertement leur mutuelle détestation. En maintes occasions, ils
l'ont manifesté par de peu amènes propos de l'un sur l'autre.
Cela étant, l'on se dupe en pensant que les deux hommes qui ne s'apprécient pas n'ont pas d'intérêts liés. Ils en ont au contraire et qui les contraignent à s'échanger des marques de respect n'ayant pour réalité que d'être leur concession à l'impératif s'imposant à eux en tant que chefs des deux partis clés du dispositif politique du régime d'apparaître comme entretenant sinon des rapports d'amitié, du moins une «camaraderie» sincèrement partagée. Saadani et Ouyahia sont sur le même bateau et soumis à l'autorité du même commandant de bord. Ils sont de ce fait contraints de transcender l'inimitié qu'ils se vouent mutuellement et surtout de ne pas la faire déteindre sur les relations des partis qu'ils dirigent. Au delà donc de leur détestation réciproque - mais de l'ordre du personnel -, ces deux responsables partisans sont plus solidaires qu'on ne le pense car se sachant en tant que partie prenante du système et du régime comme étant les cibles des mêmes ennemis et adversaires. Le ciment de leur solidarité est dans leur conviction qu'ils sont condamnés à faire preuve de leur entente malgré ce qu'ils pensent l'un de l'autre. Les ambitions individuelles de Saadani et d'Ouyahia sont secret de polichinelle. L'un et l'autre ambitionnent plus ou moins ouvertement d'accéder à la plus haute fonction étatique. Mais cela n'en fait pas pour le moment politique dans le pays d'irréductibles ennemis et rivaux. Ils ont en effet conscience que ce qui est en jeu dans ce moment est la pérennité même du système qui leur permet d'entrevoir un destin national. C'est à la sauvegarde de ce système que s'emploient les deux responsables partisans, laquelle leur fait obligation de rassembler les rangs de ses partisans. L'objectif est le même pour les deux. Qu'ils ont paru diverger sur la stratégie à suivre pour l'atteindre est secondaire et ne doit pas conduire à les présenter comme engagés dans une lutte qui en fait des ennemis irréconciliables. Le duo Saadani-Ouyahia n'est maître ni de son destin politique ni du cours que pourrait être celui de la succession dans laquelle ils aspirent secrètement avoir le rôle déterminant. Ils n'ignorent pas par conséquent que leur statut actuel et le semblant d'influence politique qu'ils en retirent sont volatiles. En faire des acteurs déterminants capables d'imposer leurs ambitions personnelles et dont la sourde guéguerre est d'une quelconque portée décisive revient à prendre le mirage pour la réalité de ce qui a été arrêté comme devant être l'avenir post-quatrième mandat de Bouteflika. |
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