
La triste nouvelle a mis en émoi toute la
ville de Tiaret : le dernier compagnon du chahid Ali Maâchi, El Hadj Mohamed Maghraoui,
s'est éteint, samedi soir, à l'âge de 89 ans, entouré de sa famille et de ses
proches. L'une des figures les plus emblématiques et valeureux enfant de l'antique
Tihert, quoique affaibli par l'âge, El Hadj Mohamed Maghraoui,
l'allure altière et la démarche résolue, tenait à sortir de chez lui, ces
derniers temps, pour voir ses amis et proches, « comme s'il voulait dire au
revoir à toute une ville qui l'a aimé et respecté, jusqu'à son dernier souffle
», commente ému El Hadj Khaled, l'un de ses amis proches. Célèbre accordéoniste
de la non moins prestigieuse troupe musicale « Safir Ettarab » de l'hymne assassiné, le chahid
Ali Maâchi, le défunt était un compagnon et ami
proche de ce dernier, entré dans la légende pour sa composition de morceaux de
musique d'anthologie, comme «Ya ness Aamhou», «Angham El Djazaïr, ou encore «Ya babor».
Poète émérite à ses heures, et ciseleur
doué du beau verbe, El Hadj Mohamed Maghraoui était,
aussi, un militant de toutes les bonnes causes, fonctionnaire à l'APC de
Tiaret, au sortir de la longue nuit coloniale. Homme de théâtre et son célèbre
rôle dans la pièce « Si Belgacem El Bourgoisi », le
défunt avait, également, fait partie de la lyre tiarétienne
et les Scouts musulmans algériens dont il fut le mentor de plusieurs
générations. Homme d'une culture encyclopédique, discret, affable et proche des
simples gens, la disparition de l'une des têtes de pont de la capitale des Rostémides a suscité un profond émoi à Tiaret, et partout
en Algérie où El Hadj Mohamed Maghraoui était connu
et aimé.