La ferme aquacole d'Oued Goussine
dans la daïra de
Béni-Haoua sur le littoral de la
wilaya de Chlef recevra dès le mois de mai prochain ses
premiers alevins après que les huit nasses flottantes eurent été installées. Le
propriétaire de cette unité aquacole M. Mahfoud El-Mokretar a indiqué que « les
installations sont fin prêtes pour accueillir le premier peuplement de poisson
d'eau de mer ». La
capacité de production est de l'ordre de 600 tonnes de
poissons par an. Toutefois, il faut préciser que la production ne sera
prête qu'à l'été de l'année 2017 où le poisson aura atteint sa taille marchande
à savoir plus de 400
grammes la
pièce. Par ailleurs, compte tenu que l'aquaculture dans la wilaya de Chlef est à
ses premiers balbutiements, et surtout que cela nécessite un savoir-faire de
gens compétents, des Italiens et des Tunisiens ont été associés sur le volet
technique pour la
réalisation de ce projet. Faut-il souligner qu'une équipe de
plongeurs qualifiée est indispensable pour ce genre d'activité dont la mission principale
est la vérification et
le contrôle permanent des cages flottantes. Selon M. El-Mokretar, « le modeste
développement de l'aquaculture ne se limite pas uniquement à l'acquisition de
moyens techniques ou financiers mais encore plus à la maîtrise de la technologie aquacole
qui fait défaut à la
formation dispensée dans des institutions spécialisées ». Au
sujet des techniques utilisées à travers le monde, le chef du projet M. El-Mokretar
dira que « l'eau doit être assez profonde pour que la cage en place soit à au
moins 50 cm
du fond et que la cage doit
être placée dans un endroit où le courant est faible et doit aussi être à
l'abri du vent ». Il en est de même pour la nourriture du poison
en cages qui exige un minimum de connaissance en la matière. Selon
notre interlocuteur, « bien nourrir les poissons prend beaucoup d'importance
lorsqu'on pratique la
pisciculture en cages, sachant que le courant peut également
entraîner hors de la cage la
nourriture que vous donnez aux poissons avant qu'ils n'aient eu le temps de la manger toute ».
Par ailleurs, il
faut noter que cette ferme fait partie des 8 autres unités prévues sur le
littoral relevant de la
wilaya de Chlef, qui s'étend sur plus de 120 km. Les sites retenus se
situent au niveau de Béni-Haoua, Sidi-Abderahmene et La Marsa. La production
cumulée de ces huit fermes aquacoles est estimée à
environ 10.000 tonnes par an. Il faut dire que l'élevage de poissons en eau de
mer a été rendue nécessaire par les faibles prises
opérées par les pêcheurs activant au niveau des trois ports de pêche de la wilaya de Chlef en
l'occurrence Ténès, Béni-Haoua et La Marsa. Selon la direction de la pêche et des ressources
halieutiques, « les prises effectuées en 2015 sont estimées à 5 000 tonnes
alors qu'elles étaient de l'ordre de 2 900 tonnes en 2014 ». Faut-il mentionner
que le poisson aujourd'hui est presque inabordable pour les bourses moyennes de
par les prix affichés. La
sardine à plus de 600 da le kilo, le pagre, le merlan, le
rouget ou la chevrette se
négocient à partir de 1 500 DA le kilo. Quant à la crevette royale,
et comme son nom l'indique, elle est réservée à une classe bien spécifique
puisque le prix du kilo varie entre 2 300 et 2 600 dinars. De toute évidence,
il semblerait que seule l'aquaculture est à même de combler le déficit en
poisson dans notre pays pour pouvoir atteindre le ratio de consommation de
poisson minimale, tel que défini par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui le fixe à 6,2
kg/hab./an.