La grippe
saisonnière semble prendre racine et se propager dans les grandes
agglomérations du pays. Sept (7) cas de décès ont été enregistrés récemment à
Djelfa, Bordj Bou Arréridj
et Tlemcen à cause de la grippe saisonnière, ont confirmé hier (samedi) des
sources du ministère de la
Santé. Tout en avançant dans ce contexte que «la
qualification de la cause de ces décès reste liée toutefois aux résultats des
analyses des laboratoires». Ce n'est pas encore une «franche» alerte au sujet
de l'installation de la grippe saisonnière en Algérie, mais cela en a tout
l'air. En tout cas, il faudrait prendre au sérieux cette sévère grippe
saisonnière qui a, déjà, fait plusieurs victimes en plusieurs endroits, d'est
en ouest, sur le territoire national. Le ministère de la Santé, à travers un
communiqué rendu public, hier, adopte un ton rassurant en soulignant que les
décès «sont survenus notamment chez des sujets âgés exposés aux risques de
formes graves de la grippe saisonnière», mais on sait pertinemment que
certaines victimes, dont la prise en charge sur un plan médical n'a pas été
engagée avec célérité, étaient jeunes et ne présentaient pas d'antécédents de
maladies graves. L'épidémie de grippe saisonnière «a atteint son pic» qui a
coïncidé avec les mauvaises conditions météorologiques, marquées par une baisse
sensible de la température, favorable à une circulation plus accrue des virus
grippaux saisonniers, a encore expliqué le communiqué du ministère de la Santé. Ajoutant
dans ce cadre que cette situation épidémiologique s'est traduite notamment par
«la survenue de cas sévères de grippe saisonnière hospitalisés dans les
différentes unités hospitalières mises en place, à cet effet, depuis le mois de
novembre 2015». Il y a lieu, aussi, d'affirmer que les frissons de la grippe
saisonnière aigue se font toujours sentir au sein de la population
constantinoise. Trois malades, âgés de 24, 42 et 50 ans, qui présentent tous
les symptômes de complications dues à une «grippe saisonnière aigue», se
trouvent hospitalisés dans le service de réanimation médicale du CHU Constantine depuis 4
jours pour l'un d'entre eux, 6 jours pour un autre et 10 jours pour un
troisième, a indiqué le professeur Boudehane, chef de
service réanimation médicale. Joint, hier, au téléphone, le professeur Boudehane nous a confirmé que ces
trois cas sont, effectivement, pris en charge par les soins de ses services,
tout en soulignant que leur état de santé est «stationnaire». «Ce n'est pas alarmant»,
a-t-il rassuré. Les patients sont originaires de Constantine, l'un de Sidi Mabrouk, un autre d'Aïn S'mara et le troisième habite au centre-ville, a-t-on encore
appris à ce sujet. Bien sûr, un seul cas de malade présentant les symptômes de
la grippe (forte fièvre, difficultés respiratoires, maux de tête, mal de gorge,
toux sèche) pousse les services spécialisés à sonner l'alerte, mais cela ne
veut pas pour autant dire qu'il faut semer la zizanie et la psychose au sein
des citoyens, rappellent des sources médicales. Les mêmes sources insistent
également à conseiller à la population de se faire vacciner, tant la période de
vaccination se prolonge jusqu'au mois de mai. Notant dans ce sillage que
l'Algérie a lancé sur le marché quelque 2,5 millions de doses de vaccin
antigrippal et que les services de santé ont mené de vastes campagnes de
sensibilisation auprès de la population, notamment les personnes vulnérables
atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et celles ayant atteint
un âge avancé, pour les amener à recourir à ce vaccin, remboursable par la
sécurité sociale. En tout cas, c'est le seul moyen efficace pour éviter
d'attraper ce virus qui ne manque pas d'évoluer chaque année vers une nouvelle
forme, toujours plus résistante et à chaque fois plus dangereuse quant à ses
retombées sur la santé des personnes, notamment celles présentant des
déficiences immunitaires ou celles qui ne sont pas prises en charge assez
rapidement. Et il y a, bien sûr, d'autres règles d'hygiène à respecter pour éviter
d'attraper la désormais «version 2016» du virus H1N1, en l'occurrence se laver
les mains régulièrement, éviter le contact avec des personnes malades et
prendre toutes ses précautions dans les endroits publics, surtout par ces temps
où la maladie sévit à une échelle assez importante.
Pour mémoire, un
foyer épidémique de la grippe saisonnière aigue, enregistré au mois de décembre
dernier, dans la wilaya de Tébessa, a provoqué le décès d'au moins 7 personnes,
et au mois de janvier dernier, une autre victime a été enregistrée au CHU de
Constantine. Et, selon le professeur Boudehane, à la
suite des résultats des analyses effectuées par l'Institut Pasteur, 2 autres
cas de décès récents, au quartier El Djedour, sont
dus au virus de la grippe saisonnière aigue, alors qu'on soupçonnait que des
produits douteux (spéculations à propos de la pizza, l'eau potable et les
brochettes), consommés par les victimes, étaient à l'origine d'une
toxi-infection mortelle.