
Deux éléments
importants sont apparus cette année dans la prise en charge des cancéreux au
centre hospitalo-universitaire Dr. Benbadis de
Constantine : la mise en place de la salle de consultations pour le cancer du
sein, structure qui fonctionne déjà depuis une vingtaine de jours, et la tenue
dans les services concernés d'un registre des statistiques du cancer à l'instar
de ceux tenus depuis longtemps déjà à Sétif et à Alger. Ces deux éléments vont
contribuer, dans une large mesure, à la lutte contre ce fléau, ont considéré
les spécialistes de la question, notamment le professeur Mme Djamaa, chef du
service de radiothérapie au centre anti-cancéreux (CAC) de l'hôpital. Ces
informations ont été données hier au cours de l'émission « Forum » de la radio
régionale de Constantine qui a invité aussi à l'antenne une spécialiste du
diagnostic médical, en l'occurrence Mme Karima Benahcène qui est également la coordinatrice des
consultations du cancer dans la nouvelle salle en question. Ainsi, si les
statistiques officielles et précises des maladies du cancer sont promises dans
un avenir proche grâce au nouvel registre qui sera tenu dans cet établissement,
Mme Benahcène s'est contentée de dire que, sur la
base de données relevées à partir des registres de consultation, « une femme
sur 10 dont l'âge dépasse la quarantaine, est atteinte du cancer du sein » dans
la région de Constantine. « Mais leur prise en charge est désormais facilitée
grâce à la mise en place de cette salle de dépistage au CHUC », n'hésitera pas
à témoigner cette spécialiste, et Mme Djemaa avec, ainsi que beaucoup
d'auditrices.
Les auditeurs
sont intervenus par téléphone pour poser les problèmes récurrents qu'ils ont
constaté au CAC quant aux insuffisances dans la prise en charge des cancéreux à
cause de l'insuffisance de médecins et de personnel paramédical, ainsi que du
manque de médicaments, Mme Djemaa, absente du plateau et intervenant par
téléphone, a reconnu le manque signalé et a répondu néanmoins que cette carence
est compensée par le travail assidu du personnel du service qui œuvre 12h par
jour, de 7h du matin à 19h. Quant à l'espacement des rendez-vous pour les
séances de radiothérapie, ce professeur a estimé qu'il y a un léger mieux
depuis la mise en fonction des trois accélérateurs au CAC. « Il y a aujourd'hui
une grande différence avec la situation des années 2012/2013 où les rendez-vous
allaient jusqu'à 94 mois ! Maintenant, ils vont jusqu'à trois mois au grand
maximum. Les appareils travaillent à grand régime et en 2015 nous sommes
arrivés à approcher le chiffre de 2000 séances de radiothérapie, exactement
1996. « Ce qui est énorme ! », estima Mme Djemaa. Cette dernière a souhaité
l'achèvement, au plus vite, des travaux d'extension du CAC pour permettre à son
service de travailler à l'aise pour accueillir les malades qui continuent à
affluer de tous les coins du pays : d'Alger aussi bien que de Tizi-Ouzou et
Bejaia et du reste des wilaya de l'Est au nombre de 17. « Mais depuis la mise
en service des centres de Annaba, Sétif et Batna, a-t-elle dit, la pression
commence à se desserrer sur nous. En ce qui concerne la prévalence du cancer
chez les femmes et chez les hommes, la responsable du CAC a affirmé que ce
fléau est en constante augmentation à Constantine, surtout le cancer du sein et
du col de l'utérus chez la femme. Pour les hommes, c'est le cancer des poumons
qui est le plus fréquent à cause du tabagisme. Viennent ensuite la prostate et
le col du rectum.