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Alors que le chef de la police algérienne s'est déplacé en Allemagne,
dans le sillage du Premier ministre Sellal, pour
s'enquérir de l'expérience de la
Polizei, notamment en termes de
formation, d'entraînement et de lutte contre la criminalité, un véritable coup
de tonnerre s'est produit dans l'affaire des agressions du Nouvel an survenues
à Cologne.
Des violences, dont près de 45 % sont à caractère sexuel, imputées dans un premier temps à des réfugiés issus des pays de l'Afrique du nord. L'enquête de la Police allemande a fini par relativiser les condamnations gratuites émises contre les réfugiés faisant d'un sordide fait divers une affaire politique. Ainsi, très vite après les faits, des sources policières anonymes, probablement proches des milieux de l'extrême droite allemande, avaient indiqué dans les médias que la plupart des agresseurs étaient des réfugiés venus de Syrie et récemment arrivés en Allemagne. Pourtant, l'enquête démontrera que très peu de ces migrants, demandeurs du droit d'asile sont impliqués dans ces agressions sexuelles alors que la plupart des personnes impliquées dans ces actes sont Algériens et Marocains. Selon le rapport détaillé de la police, 58 suspects ont été arrêtés dont 25 Algériens, 21 Marocains et 3 Tunisiens. A cette liste s'ajoutent trois Allemands et 2 Syriens. Quant aux autres, ils sont originaires d'Irak, de Libye, d'Iran et du Monténégro. Quelques-uns sont mineurs, a ajouté la même source alors que certains des accusés sont connus des services de police. Selon la justice allemande, plus de 300 personnes en lien avec ces agressions ont été interrogées et plus de 590 heures de matériel vidéo visionnées ainsi que 1,1 million de mouvements par données téléphoniques analysées. Le nombre de plaintes enregistrées lors de ces événements est de 1054 dont 454 cas font état de violences sexuelles tandis que 600 autres sont liées à des faits de délits et de vols. La grande majorité des infractions a eu lieu entre 23h00 et 1h00, et autour de la gare. Quant à la visite du directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, elle a concerné, selon un communiqué de la DGSN, plusieurs structures de police spécialisées dans la formation et d'autres relevant de la police scientifique et technique ainsi que les services spécialisés dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. L'expérience allemande, indiquera le DGSN, sera d'un apport considérable pour la police algérienne «en matière de préservation de la sécurité et de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes». Les deux parties avaient signé, mercredi dernier, une déclaration commune affirmant leur intention d'intensifier et de renforcer leur coopération dans les domaines de la prévention et lutter contre le crime transfrontalier, la cybercriminalité, la contrebande, la production et la commercialisation de stupéfiants et psychotropes. Elle englobe également la consolidation de la coopération en matière de lutte contre le trafic de biens culturels et œuvres d'art volées, outre la lutte contre la falsification de documents et de monnaie. Rappelons que lors de la dernière rencontre de Sellal avec la Chancelière Merkel, la question du rapatriement des clandestins algériens présents en Allemagne a été débattue. Ces expulsions ont été sévèrement dénoncées par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) qui rappelle que le nombre des Algériens expulsés d'Europe a clairement atteint un seuil effrayant avec 7 835 personnes en 2015. Houari Kaddour, le Secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH condamne la façon «inhumaine» de la déportation et des mauvais traitements subis par les Algériens, s'interrogeant, par ailleurs, sur le silence des autorités algériennes. |
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