Cette fois, l'annonce de la reprise des chantiers des mosquées et zaouias découle de source autorisée et officielle. En
effet, à la conclusion de l'entretien que nous avons eu avec lui, hier
mercredi, le directeur de l'organisme de gestion et d'exploitation des biens
culturels protégés (OGEBC) de Constantine, M. Zakar Abdelouahab, a certifié que « la reprise du travail dans
les chantiers des 12 mosquées et des 7 zaouias
situées sur le rocher de Constantine va reprendre très prochainement. Nous
avons gagné la bataille réglementaire et il nous reste celle qu'il faut engager
avec les bureaux d'études pour les obliger à déposer les dossiers complets des
entreprises de réalisation auprès de la commission du marché qui se réunira
prochainement », a indiqué notre interlocuteur. Ce dernier nous apprendra que
cinq chantiers, comme celui de Djamaa El-Kébir et
celui de la partie basse de Souika tenu par les
Ukrainiens, n'ont jamais arrêté. Et que les chantiers du site archéologique de Tiddis et du tombeau de Massinissa, celui de Sidi M'hamed Leghrab vont également
reprendre très bientôt. Interrogé sur les entreprises qui ont arrêté le travail
parce que le paiement des factures leur a été refusé par le Trésor pour manque
de pièces essentielles dans les dossiers, le directeur de l'OGEBC,
avant de répondre directement, a préféré revenir en arrière pour faire
l'historique du programme. « Après une année de travail, a-t-il commencé à
expliquer, des réserves ont été émises par le comité des marchés,
principalement sur les bureaux d'études étrangers qui étaient en groupements
minoritaires avec les Algériens. L'autre réserve concernait le type de
groupement (solidaire, conjoint, etc.). Ce dernier point a été réglé par le
ministère des Finances qui nous a autorisés à faire des groupements conjoints.
En ce qui concerne l'agrément des bureaux d'études étrangers, cette réserve
faisait suite à une doléance de l'ordre des architectes algériens qui avait
estimé que ces étrangers devaient avoir un agrément provisoire. Nous avions
démontré que tout ce raisonnement ne tenait pas, car il ne s'agit pas de
constructions nouvelles, ni de production architecturale, mais de restauration,
c'est-à-dire des travaux à entreprendre sur des constructions anciennes pour
leur faire reprendre leur qualité première. Et nous sommes arrivés à convaincre
le Premier ministre qui a demandé une réunion tripartite entre le ministère de
l'Habitat, celui de la Culture
et celui des Finances. La réunion a confirmé ce que je viens de dire ».
Selon M. Zakar, il fallait tout simplement
appliquer les lois et les textes relatifs au secteur de la culture et non pas
ceux concernant le ministère de l'Habitat. « La restauration ce n'est pas de la
production », a-t-il dit en soulignant que la règle de 51/49 a été appliquée
aux étrangers. Il soutiendra également que le savoir-faire dans la restauration
de monuments anciens n'existe pas en Algérie et le pays a besoin d'au moins une
trentaine de bureaux d'études de ce genre. Et pour aller plus vite,
manifestation CCCA 2015 oblige, il a été fait appel à ces étrangers pour se
mettre en groupement avec des Algériens dans le but d'un transfert de
technologie. « Et une fois ce savoir-faire assimilé par les Algériens, ce
seront eux, et uniquement eux, qui seront sollicités à l'avenir », a considéré
le directeur de l'OGEBC en déclarant que les 26
marchés concernés sont passés en commission de marché. Il y a quelques-uns qui
ont encore besoin de quelques réserves à lever (des mises à jour de documents,
comme par exemple les réquisitions qu'il faut changer car elles ont une durée
de validité de 6 mois seulement. « C'est à cause de cela que les entreprises
sont à l'arrêt », a affirmé M. Zakar.