Branle-bas de combat, hier, sur le plateau de Aïn
El Bey. A la première heure de la matinée, les équipes de démolition de l'APC d'El-Khroub étaient sur
place, accompagnées dans leur tâche par les gendarmes et d'autres services de
la daïra et la wilaya. Il s'agit d'une seconde opération de démolition menée
sur le site en question, dont l'emplacement se trouve à proximité de la ville
universitaire, non loin de l'aéroport Mohamed-Boudiaf.
La décision de démolition de 4 bâtisses et d'une vingtaine d'autres en voie de
réalisation (encore à l'état de plateforme) est « motivée par le fait du
caractère agricole du terrain, donc, non constructible, en plus d'être situées
dans le périmètre de l'aéroport, considéré comme zone rouge », comme l'a
souligné le P/APC d'El-Khroub, Abdelhamid
Aberkane. Joint, hier, au téléphone, M. Aberkane avouera que c'est toujours « douloureux d'engager
pareilles opérations ». Souvent, dira-t-il, on rencontre d'énormes difficultés,
à commencer par la location des bulldozers. « Les propriétaires de bulldozers
refusent de louer leurs matériels lorsqu'il s'agit d'opérations de démolitions
par crainte de détérioration de leurs biens, car on ne peut jamais prévoir les
dégâts qui peuvent surgir sur le champ d'action », révèlera notre
interlocuteur. En tout cas, dira M. Aberkane, « c'est
une affaire de principe. C'est une bataille contre l'anarchie urbaine qu'il
faut mener continuellement pour sauvegarder l'avenir du pays, ses terres
agricoles notamment ». Et, au sujet de cette intervention, le P/APC d'El-Khroub, reconnaîtra que « l'impunité » encourage les
gens à revenir à la charge et construire sur des terres agricole où il y a eu
déjà une première opération de démolition. Pour rappel, la dernière fois, une
seule bâtisse n'a été touchée par la démolition en raison de la présence de ses
occupants, des enfants notamment, qui se sont réfugiés, voire barricadés au
dernier étage, empêchant les agents de la raser par crainte de commettre des
dégâts humains. Hélas, cette bâtisse restée debout a, certainement, poussé
d'autres à revenir à la charge. Hier, donc, le climat sur le site était très
tendu et les propriétaires semblaient bien préparés pour riposter à toute démolition.
Plusieurs d'entre eux, munis de bidons d'essence, ont menacé de s'immoler par
le feu en cas d'intervention des services de l'ordre. La journée sera longue et
périlleuse. Enfin, M. Aberkane a lancé, aussi, qu'il
s'agit là « de grosses fortunes qui utilisent les terres agricoles ».