
Si vous avez
besoin d'être soigné au niveau du service de médecine interne du Centre
hospitalo-universitaire Tidjini-Damerdji de Tlemcen, le plus simple est d'aller
voir ailleurs. C'est la
conclusion d'un malade souffrant de plusieurs pathologies
simultanées qui vient de vivre deux mois de galère et d'abandon au sein de ce
service, qui dispose de quelque 24 lits. Selon des employés, le service de
médecine interne de ce CHU a vu
ces derniers temps le départ de pas moins de neuf médecins spécialistes et
maîtres-assistants. Certains ont rejoint d'autres services des urgences
médicochirurgicales, neurologie, cardiologie et endocrinologie de l'hôpital de
Tlemcen. D'autres médecins sont carrément partis vers le nouvel établissement
public hospitalier de Remchi ou l'hôpital de Sidi Bel-Abbès. Tandis que le chef
de service, Pr. Kendouci Mohamed, est parti à la retraite fin 2015
avec deux autres maîtres-assistants. Cette situation de départ massif de médecins
n'a fait qu'aggraver les choses en matière de prise en charge des patients au
niveau de cette structure très fréquentée. «Ce service de médecine interne
s'est complètement vidé de son personnel médical nécessaire pour assurer une
réelle prise en charge des patients souffrant de rhumatismes, polyarthrite,
diabète, lupus et autres maladies rares. On ne voit pas comment va-t-on pallier
ces départs de praticiens spécialistes et poursuivre le fonctionnement du
service par la prise en
charge de nombreux malades, qui viennent des zones éparses de la wilaya et des wilayas
lointaines du Sud pour se faire soigner ? Des personnes âgées alitées sont
livrées à elles-mêmes à cause de ce déficit de spécialistes», nous dira un
employé de ce service de médecine interne, qui considère qu'«il est
irresponsable de continuer ainsi». Et d'ajouter: «Sans médecins, il n'y a pas
d'hôpital ! Le service de médecine interne a besoin de
grands moyens humains et même matériels pour faire face à l'afflux important
des malades».
Aujourd'hui, il
devient urgent d'améliorer les prestations de soins et développer l'activité de
ce service de médecine interne, qui, il n'y a pas si longtemps, il faut le
souligner, s'impliquait activement dans l'activité pédagogique, l'enseignement
et la recherche.