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Devant certaines carences et faiblesses du système de santé algérien, de
nombreuses personnes souffrant de maladie « lourde » et parfois « complexe » en
Algérie continuent à solliciter les structures hospitalières turques, vu les
moyens dont ils disposent et les coûts qui sont nettement inférieurs à ceux
pratiqués ailleurs en Europe.
Si les services de la sécurité sociale algériens affirment que le nombre de transfert des malades a beaucoup diminué au cours de ces dernières années, certains malades algériens, qui ne sont pas forcément des personnes aisées, n'hésitent pas à solliciter les services hospitaliers turcs à titre privé en collectant de l'argent auprès de la famille, les amis et les proches pour se faire soigner. Le groupe Acibadem Health qui fait fonctionner 18 hôpitaux généraux dotés de tous les services et de 11 cliniques pour soins externes, a accueilli à lui seul, 15.000 Algériens sur un nombre de 50.000 malades étrangers traités, durant l'année 2015. Les patients algériens sont traités souvent dans le domaine de l'oncologie, notamment cancer de l'os chez les enfants, la neurochirurgie pédiatrique et pour la chirurgie cardiaque (complexe). Ce réseau de santé intégré est déjà entré en contact avec les services de la sécurité sociale (CNAS) algérienne dans le but de conclure des conventions pour prendre en charge les patients algériens dans un cadre bien défini. Des discussions ont été engagées pour la prise en charge des malades dans le domaine cardiovasculaire pédiatrique, notamment. L'on apprend qu'il y a eu déjà un accord de principe après que les services de la CNAS ont visité une série d'hôpitaux appartenant au groupe Acibadem. Pour les responsables d'Acibadem, les discussions sont en très bonne voie, en avançant la possibilité de procéder à la signature des conventions dans quelques mois. Le groupe Acibadem Health qui a déjà ses représentations en dehors de la Turquie n'exclut pas d'éventuels investissements en Afrique, notamment en Algérie. «Il nous faut seulement quelques temps pour connaître les besoins de l'Algérie, de s'approcher davantage des autorités algériennes et de nouer des contacts avec le personnel médical», a précisé le directeur des relations internationales, Ilyas Benveniste. Mais, il faut admettre qu'à défaut d'une prise en charge à l'étranger à présent et vu le manque de moyens matériels en Algérie, certains Algériens n'hésitent pas à solliciter les hôpitaux turcs pour se faire soigner, refusant d'attendre la mort sans rien faire. B. Saïd de la wilaya de Biskra que nous avons rencontré sur place, a affirmé qu'il avait trop souffert en Algérie avec sa maladie, pratiquement de 2002 à 2006. « J'avais une cirrhose du foie, j'ai été soigné à l'hôpital Mustapha, mais je n'ai vu aucun résultat au fil des années ». Il a affirmé qu'il a commencé à chercher sur internet les solutions médicales à sa maladie et en faisant une comparaison des prix pratiqués à travers différentes structures de santé étrangères. « Et je suis tombé sur Acibadem ; j'ai opté pour une transplantation d'une partie du foie, un don de mon épouse». Il poursuit : « J'ai fait l'opération pour 1,2 milliard de centimes en Turquie, avec mes propres moyens», dit-il en affirmant qu'il est revenu « aujourd'hui » pour un contrôle. La femme de B. Redouane est un autre exemple qui a choisi de se diriger vers la Turquie pour se soigner. Il précise sur place que sa femme souffrait depuis quelques années d'une tumeur de l'hypophyse. Elle soufrait constamment de la fatigue au point où elle perdait conscience parfois. « Elle avait laissé tomber son travail, elle trouvait du mal à s'occuper d'elle et de ses petits ». B. Redouane avait reconnu que le médecin traitant de sa femme à Constantine était à la hauteur et qu'elle avait tant soutenu sa patiente mais, faute de moyen, « on n'a pas pu diagnostiquer avec exactitude la maladie ». « En Algérie on arrivait juste à situer approximativement le déséquilibre hormonal, le médecin nous a donc orienté vers le groupe Acibadem, compte tenu de la gamme étendue de services de diagnostic et thérapeutiques, dont il dispose, ainsi que des techniques médicales de pointe, de grandes infrastructures et des standards de soins médicaux accrédités par le JCI (Joint Commission International) ». Le Constantinois Redouane a affirmé que sa femme s'est rendue en mai 2014 en Turquie et les médecins ont, en 3 minutes, détecté une tumeur de l'hypophyse. La patiente fut opérée et elle revient en Turquie chaque fois pour des contrôles. Son époux s'est dit satisfait des résultats obtenus et précise que les prix pratiqués sont 5 fois moins chers que ceux pratiqués ailleurs en Europe, notamment en France. Il a affirmé qu'il a été soutenu financièrement par sa famille, ses amis et ses voisins pour pouvoir soigner sa femme en Turquie. Il sollicite l'intervention de l'Etat pour permettre aux cas désespérés en Algérie d'accéder à des soins à l'étranger. Le chef de service radiothérapie du groupe Acibadem, Enis Ozyar a affirmé, lors de notre visite à une série d'hôpitaux, que le groupe compte 17 hôpitaux ( un hôpital dans chaque région en Turquie) et 9 hôpitaux spécialisés dans la radiothérapie avec un matériel high-tech. Il utilise le pet-scan de dernière génération, où il y a augmentation de la précision des traitements pour apporter la dose efficace à la tumeur et au cancer sans léser les organes critiques qui l'entourent. Il a également précisé qu'il adopte dans les hôpitaux de radiothérapie un système combiné en faisant de la radiothérapie et de la chimiothérapie en même temps pour éviter ainsi les déplacements incessants des malades. Le professeur a tenu a souligner que les structures qu'il dirige utilisaient dans un temps passé l'IMRT, une méthode de radiothérapie avancée qui permet aux médecins de se conformer plus précisément à la forme en 3D de la tumeur, utilisant des faisceaux de radiations qui varient en intensité et qui viennent de directions différentes. Mais, précise-t-il, bien que l'IMRT puisse offrir un traitement qui optimise la dose vers la cible et qui minimise la dose vers les tissus sains, elle peut nécessiter des temps de traitement plus longs. La raison pour laquelle, les hôpitaux d'Acibadem utilisent le VMAT, une technique plus efficace et plus rapide. «Elle prend parfois 2 minutes de temps seulement », a-t-il souligné. Une étude sur un cancer fréquent en Turquie et en Algérie Le professeur Enis Ozyar a affirmé lors de notre visite au groupe Acibadem qu'une étude épidémiologique est en cours en France et en Turquie sur le cancer du cavum (rhino-pharynx), particulièrement fréquent en Algérie et en Turquie. Il a affirmé que ce genre de tumeur est très commun en Chine, Maroc, Egypte, Libye, Algérie et Turquie. Il soulignera qu'il est très rare ailleurs notamment en France. «D'ailleurs 70% des cas atteints en France sont des Maghrébins ; ça concerne essentiellement la communauté maghrébine », a-t-il tenu à souligner. Le professeur a expliqué que ce genre de cancer touche des personnes de 10 à 20 ans et plus. Les premiers résultats des études qui sont en cours par des professeurs français, turcs et algériens ont fait ressortir qu'il s'agit à 40% de maladie génétique, résultant de mariages consanguins. Il a annoncé que les résultats de l'étude seront publiés durant l'année en cours. Une référence pour les traitements complexes Acibadem est l'établissement hospitalier privé le plus apprécié en Turquie depuis 1991. Il compte 18 hôpitaux pluridisciplinaires et 13 cliniques de consultation externe. Avec une équipe de 2.600 médecins, 3.500 infirmières et 6.500 administratifs. Il fournit des diagnostics et des traitements complets en employant des professionnels de la santé parmi les plus qualifiés et utilise des équipements à la pointe de la technologie et aux normes d'accréditation Medicare de la JCI. Une référence pour de nombreux traitements complexes (traitement du cancer, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie cardiovasculaire, greffes). Comme il traite des pathologies du rachis (colonne vertébrale). Les prestations d'Acibadem sont 40% moins chers qu'ailleurs en Europe. |
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