Le directeur de
l'hydraulique de la wilaya de Tlemcen, Meksi Abdel-kader, a indiqué jeudi dernier, lors d'une brève
entrevue avec notre journal, que ses services appliquent à la lettre les recommandations
stratégiques résultant du regroupement des directeurs de l'hydraulique des 48
wilayas, tenu les 16 et 17 janvier 2016 à Alger. Selon Meksi,
ces recommandations s'articulent autour de quatre actions importantes : la
maturation des projets et la rigueur dans la gestion des finances et autres
investissements hydrauliques, l'amélioration du service public de l'eau, la
réduction des fuites et une meilleure mobilisation des ressources en eau, et
l'examen de la question des grands consommateurs sans toucher au petit
consommateur. «Désormais, nos services œuvreront à améliorer la maturité des
études de projets d'investissements avant leur lancement afin d'en éviter les
surcoûts et réduire les délais. Nous allons surtout travailler pour de
meilleures conceptions de maturation et un meilleur suivi des projets
d'hydraulique. Le manque de maturation des projets et ses répercussions
néfastes, les réévaluations constantes des coûts et les rallongements des
délais ont d'ailleurs été relevés par le ministre dans son intervention devant
les directeurs de wilaya. L'amélioration du service public de l'eau est aussi
notre cheval de bataille, car la ressource existe mais on doit bien la gérer et
optimiser son usage. Il ne faut pas oublier que tous les intrants qui rentrent
dans la production de l'eau connaissent une hausse, ce qui se répercute sur le
coût de l'eau. Actuellement, le mètre cube de l'eau est vendu à 18 DA alors
qu'il revient à l'Etat à 80 DA. Il y a donc un écart important entre le coût de
revient et le prix de vente du mètre cube d'eau. Les gestionnaires de l'eau
(Assemblées communales, ADE?) doivent aussi pour leur part réduire les fuites
de cette ressource et surtout généraliser le comptage pas uniquement dans les
zones urbaines mais aussi dans des zones rurales. L'ADE doit intervenir
efficacement pour réparer les fuites, d'autant plus qu'elle dispose de
matériels de TP pour le creusement des fouilles et tranchées et la rénovation
des canalisations d'eau. La police des eaux doit, elle aussi, jouer son rôle.
Il faut revoir également la question des grands consommateurs sans toucher aux
petits consommateurs que sont les citoyens, d'autant plus que les activités
économiques se diversifient de plus en plus et la consommation d'eau aussi», a
expliqué le directeur de l'hydraulique de Tlemcen. Par ailleurs, la direction
de l'hydraulique de Tlemcen est en train de développer un système qui puisse
pallier les pannes pouvant arriver dans l'une des stations de dessalement d'eau
de mer de Honaïne et Souk Tleta.
«C'est suite aux orientations de Monsieur le wali, qui veille personnellement
sur la stabilité de la distribution de l'eau dans tous les coins de la wilaya,
et l'alimentation des populations locales du sud de la wilaya en eau potable,
nous sommes en train de réaliser une interconnexion des anciens systèmes de
distribution d'eau provenant des forages et barrages et Chott Gharbi aux
systèmes de dessalement», a-t-il ajouté.
Enfin, la dernière
action consiste, selon Meksi, à affecter l'excédent
des quantités d'eau mobilisées à l'irrigation des terres agricoles et leur mise
en valeur. «Il nous faut surtout s'inscrire dans la politique du programme qui
se propose de mettre en valeur 1 million d'hectares de terres irrigués, qui
vise à donner un nouveau souffle au secteur de l'agriculture en tant que levier
de développement de l'économie nationale. Aujourd'hui, près de 4.500 hectares
sont financés dans le périmètre irrigué de Maghnia.
Un autre programme concernera près de 9.000 hectares de terres dans le
périmètre de Tafna-Isser et 3.000 autres hectares à
Béni-Bahdel dans la daïra de Béni-Snous».