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Décidée à ne point rester en marge du
processus de développement industriel national et longtemps tributaire du
soutien financier des pouvoirs publics, la wilaya d'El-Bayadh
vient d'enfiler ses bottes de sept lieues pour en finir une bonne fois pour
toutes avec cette mentalité d'éternelle assistée et ce n'est pas une vaine
promesse, confie en exclusivité au Quotidien d'Oran, M. Mustapha Khechiba, directeur de l'industrie et des mines de la
wilaya, aux côtés du directeur des services agricoles, soulignant tous les deux
au passage et d'une seule et même voix, que la wilaya a déjà dépassé le seuil
de sa puberté et doit nécessairement s'assumer toute seule et assurer elle-même
son envol en cette période de vaches maigres en mettant ainsi toutes les
chances de son côté et tout le paquet à la fois pour exploiter les richesses
considérables, voire même inépuisables dont elle dispose. D'emblée, le
responsable du secteur de l'investissement a mis en relief les futurs grands
projets industriels qui verront certainement le jour au cours de cette année
2016, une année charnière pour une wilaya qui a trop longtemps sombré dans un
profond et éternel sommeil. Le secteur privé vient enfin de mettre la main à la
pâte et sort peu à peu de sa torpeur habituelle en jetant les premiers jalons
d'une industrie qui verra le jour dans l'une des trois zones d'activité
industrielles implantées respectivement chacune à El-Bayadh,
Bougtob et El-Abiodh et
pour lesquelles une enveloppe financière d'un montant global de 614 millions de
DA a été mobilisée. L'on saura que la première a été achevée et livré tandis
que les deux dernières ont atteint un taux de réalisation de plus de 50%.
Sourire constamment aux lèvres, visage jovial et angélique, très optimiste en
ce qui concerne l'avenir économique de ces trois zones, le directeur de
l'industrie et des mines nous confirme avec assurance que sur les 217 dossiers
liés à des projets d'investissement déposés par des promoteurs au niveau de sa
direction, 141 ont été retenus, 114 autres arrêtés ont été accordés et 99 ont
eu leurs actes de concession. Mieux encore dira-t-il, 25 activités ont été déjà
lancées et une dernière est entrée dans sa phase productive, outre la création
de trois minoteries, une à El-bayadh bientôt
opérationnelle et les 02 autres connaissent un taux d'avancement très
appréciable. Dans cette même optique, nous ne manquerons pas de noter que sur
les 26 entités économiques prévues dans le cadre de la promotion de ce secteur
vital, il est prévu également 06 unités de fabrication de matériaux de
construction, une unité de transformation de produits plastiques, de deux
hôtels dont l'un «Bournane» haut standing, un
véritable palace de 140 lits vient d'ouvrir ses portes en grandes pompes ce
week-end dernier, de deux briqueteries, qui seront implantées respectivement
chacune à Ghassoul et Ain El-Orak
et dont les promoteurs sont dans l'attente d'un prêt bancaire pour être lancées
et enfin d'un silos de stockage d'aliment du bétail d'une capacité
d'emmagasinement de 10.000 tonnes de céréales et d'une chambre froide de 5.000
m3 à El-Bayadh. Selon le responsable du secteur de
l'industrie, la concrétisation du projet de réalisation de la future cimenterie
d'El-Abiodh Sid Cheikh, prévue pour une production de
1.500.000 tonnes /an, et l'abattoir industriel en voie d'achèvement à Bougtob constitueront à eux seuls le fer de lance de
l'économie locale.
L'on assiste
actuellement à l'émergence, à petits pas mais sûrement, d'un véritable tissu
économico- industriel capable de créer dans son sillage à long et moyen terme
pas moins de 3.000 postes de travail permanents. De son côté, le responsable
des services agricoles s'est longuement attardé sur la promotion du secteur
agricole, arboricole, oléicole, de l'élevage et de ses dérivés et enfin de la
production laitière, cinq créneaux qui sortent chacun leur tête de l'eau après
avoir trop longtemps été confinés à l'autoconsommation locale. la wilaya compte
17.348 éleveurs avec un cheptel ovin estimé à 1.997.000 têtes réparti sur une
étendue steppique de 7.179.000 hectares dont 5.693.495 ha réservés aux parcours,
240.251 ha dans une zone occupée par l'alfa, 550.000 ha déclarés non
productives, 9 235 ha destinés à l'arboriculture avec une production annuelle
de 72.699 quintaux, entre divers arbres fruitiers, 639 hectares de terres
occupées par le palmier dattier à Brezina et Boussemghoun
avec une production brute de 10.300 quintaux de dattes de très bonne qualité, 2
372 hectares seulement pour le maraîchage qui occupe la lanterne rouge avec
divers produits arrière-saison, atteignant globalement 443.763 quintaux, 10 734
hectares pour la céréaliculture avec des pics de production ne dépassant guère,
bon an mal an, 32.458 quintaux, et la palme d'or revient à l'olivier qui s'est
taillé une place de choix depuis son introduction il y a à peine dix années
seulement en milieu steppique avec 631.700 oliviers mis en terre dont 96.410
sont entrés en production avec 9 610 quintaux d'olives et 1 176 hectolitres
d'huile annuellement, ce qui a donné des idées aux oléiculteurs lesquels ont
opté pour la création dans la zone d'activité d'El-Bayadh
d'une unité de production d'huile d'olive, eux qui étaient contraints il y a
très peu de temps, à livrer toute cette production auprès des huileries de
Djelfa. Même l'apiculture a fait un saut quantitatif en passant de 120 quintaux
en 2014 à 180 quintaux en 2015. L'on saura également que l'ensemble des
différentes activités arboricoles et maraîchères de la wilaya engendrent des
bénéfices faramineux d'un montant annuel de l'ordre de 31.360.000,00 DA, tandis
que le secteur de l'élevage, une véritable mine d'or représente à lui seul ( toutes espèces animales confondues) quelque 67.707.
400.000,00 DA de revenus, des sommes colossales qui méritent d'être investies
dans d'autres créneaux, en sus d'une production avicole de 3 061 quintaux de
viandes blanches, de 333.937 q en viandes rouges. Il y a lieu de signaler que
la production laitière dépasse allègrement la barre des 85.690.000 litres de
lait cru, un chiffre qui donnerait le tournis dans une région où l'herbe grasse
et verte est si rare. L'on projette déjà de vulgariser les techniques de
production de la luzerne, du soja puisque les premières tentatives
d'introduction de maïs se sont avérées très concluantes à Tismouline,
Sidi Ahmed Bel Abbes, et à Brezina. Les éleveurs de vaches laitières font d'ores
et déjà face au problème de la collecte du lait puisque l'intégralité de cette
production est livrée aux centres collecteurs de Saïda et de Tiaret et il est
prévu à cet égard la création très prochaine d'une mini-laiterie sur place qui,
nous dit-on, remettrait de l'ordre dans ce secteur. L'on déplore cependant et
avec amertume que le travail de la terre demeure en second plan et fait figure
de parent pauvre dans le monde rural. Des centaines de milliers d'hectares de
terres alluvionnaires, réputées pour leurs très hauts rendements céréaliers et
maraîchers sont laissés en jachères, voire même à l'abandon pendant plusieurs
décennies, notamment à Oued Fallit ( Kheiter), Tismouline, la plaine
d'El Houidh, Timendert, Tigazmine, Sidi Ahmed Bel- Abbes, les monts des Ksours (Daïra de Boualem ) et
pourtant l'eau coule à flots et il suffit de gratter la terre avec son petit
doigt pour qu'elle jaillisse dans le ciel. La wilaya fait également face à un
déficit criard en main d'œuvre agricole qualifiée et expérimentée capable de
prendre à bras le corps ce potentiel de terres fertiles et le directeur des
services agricoles de la wilaya ainsi que celui de l'investissement et des
mines lancent un appel pressant à tous les investisseurs publics ou privés,
soucieux de faire fructifier ces terres et de participer à l'effort national
d'autosuffisance alimentaire lancé par le gouvernement, que toutes les
facilités d'accès à ces terres et d'octroi de machines et d'équipements
agricoles adéquats leurs seront accordées pour peu qu'ils se manifestent. Des
terres qui ont donné récemment une production de 150 quintaux de maïs à
l'hectare, de 650 autres en pommes de terre, de quoi susciter de nouvelles
vocations. A Dhayet El Bagra,
non loin du barrage gorgé de carpes et de maquereaux pesant plus de 40 kg
l'unité, une riche plaine alluvionnaire, arrosée par les eaux du barrage de l'Arouya, il est prévu la création de périmètres agricoles de
10.000 hectares de terres pour les 1.900 jeunes issus des centres de formation
et l'exploitation au profit de futurs investisseurs,de
plus de 127.000 hectares de terres agricoles. Sur un autre registre, le
directeur des services agricoles évoquera une production de 24.600 quintaux de
laine de mouton et de 2.500 autres dits de premier choix, «Oubar»
de chameau qui vaut son pesant d'or et de 300.000 quintaux en peaux ( ovins et autres ). A ce titre, il est prévu la création de
deux unités de collecte de peaux et de tannage à El-Bayadh,
car la production locale prend le chemin des manufactures de la maroquinerie et
la fabrication de chaussures de luxe à base de peaux de bovins installées en
Italie. Des potentialités énormes, des atouts, des gisements miniers
inexploités, qui feraient pâlir d'envie nos voisins mais hélas peu d'idées pour
faire de cette région un véritable Eldorado maghrébin mais il n'est jamais trop
tard pour commencer, dit un vieil adage, à condition de faire fléchir et de
réussir à faire revenir à de bons sentiments, certains pontes et élus locaux de
la région, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, sans même y
réfléchir par deux fois, qui s'opposent farouchement à la distribution de ces
terres aux non résidants dans ces vastes espaces agricoles du sud de la wilaya.