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Les grandes puissances et l'ONU se sont entendues pour
relancer des pourparlers de paix sur la Syrie sans préalable ni condition d'une
partie ou d'une autre appelées à participer aux négociations. D'intenses
tractations se sont déroulées entre elles et les protagonistes syriens pour que
ces derniers s'assoient à la table de négociation sans émettre de demandes de
la sorte.
Mais si le gouvernement syrien et une partie de l'opposition ont convenu de s'abstenir d'en formuler, les groupes de cette opposition qui ont créé à Ryad en décembre 2015 un Haut comité de négociation (HCN) ont quelques jours avant l'ouverture des pourparlers programmée par l'ONU comme devant avoir lieu vendredi 29 janvier, fait savoir que le HCN ne participera à ces pourparlers qu'à la condition que leurs exigences « humanitaires » soient satisfaites. Lesquelles sont que cessent les bombardements contre leurs positions et que l'accès à celles assiégées par les forces gouvernementales soit possible. L'attitude de cette frange de l'opposition syrienne n'a pas influé sur la décision de l'ONU d'ouvrir hier vendredi les pourparlers de paix. Il le fallait pour faire comprendre à cette opposition syrienne qui est sous la coupe de l'Arabie saoudite et de la Turquie qu'elle n'est plus en position d'imposer ses conditions et doit se conformer au consensus international intervenu sur un règlement politique du conflit syrien. En fait, le HCN et ses protecteurs saoudiens et turcs campent dans l'exigence et le préalable pour tenter de retarder l'entame de négociations qu'ils savent intervenant dans un contexte où le rapport de force avec le régime syrien et ses alliés leur est défavorable et donc qu'il leur est quasiment impossible d'en obtenir les concessions qui rendraient réalisable l'agenda qu'ils ont pour la Syrie. Ils ont mis en avant leurs exigences « humanitaires » en tablant que cette sorte de conditions leur vaudra le soutien de la communauté et de l'opinion internationale effarée par la tragédie qui se déroule en Syrie et leur fera oublier que c'est leur intransigeance qui en est responsable pour une bonne partie. Ils en attendent également que prises en compte, leurs effets contrebalanceront ceux des victoires que les forces du régime engrangent contre leurs partisans armés depuis l'intervention à leur côté de l'aviation russe. L'absence du HCN aux pourparlers sous l'égide de l'ONU n'apparaîtra en réalité que comme la preuve du refus par l'Arabie saoudite et la Turquie de négociations de paix qui ne conforteront pas à tout point de vue leurs visées et objectifs dans le conflit syrien. Visées et objectifs qui se moquent de ce à quoi aspire le peuple syrien. Ce n'est donc pas tant sur les marionnettes réunies par Ryad dans le HCN que la communauté internationale doit faire pression, mais sur l'Arabie saoudite et la Turquie qui les manipulent et leur dictent leur conduite. Moscou et Washington ont apparemment convenu d'agir dans ce sens en unissant leurs efforts. L'on comprend alors pourquoi tant à Ryad qu'au sein de ce HCN l'on récrimine contre les Etats-Unis accusés de « lâchage » de la cause qu'ils défendent : la chute par tous les moyens de Bachar El Assad et de son régime. La pression doit néanmoins s'accentuer pour contraindre le HCN et ses protecteurs à se faire à la nécessité de pourparlers de paix. |
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