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Une
médiation française pour tenter d'apaiser la tension qui règne entre Ryadh et Téhéran sera proposée, avancent des sources
médiatiques françaises, par le président Hollande à son homologue iranien
Hassan Rohani qui effectuera une visite officielle à
Paris le 27 janvier.
Depuis la conclusion de l'accord qui a mis fin à la crise irano-occidentale provoquée par la question du nucléaire iranien, Paris multiplie les gestes en direction de Téhéran en signe de sa volonté de normaliser et de réchauffer les relations franco-iraniennes. Mais si les Iraniens ont pris acte de cette volonté française et se sont déclarés disposés à instaurer un partenariat franco-iranien, il y a encore loin pour que Téhéran fasse fond en une médiation française dans le conflit l'opposant à Ryadh. Ce qui n'est pas un tort tant Paris s'est ostensiblement rangé du côté de l'Arabie Saoudite et démontré ainsi la persistance de son parti pris anti-iranien qui dans les négociations sur l'accord pour le nucléaire s'est exprimé avec une intransigeance et une arrogance que les dirigeants iraniens ne sont pas près d'oublier. L'on prête à François Hollande de vouloir opérer à un repositionnement de la politique française dans le monde arabe et au Moyen-Orient qui la ferait moins suiviste de celles menées par l'Arabie Saoudite et Israël. Les observateurs pensent en avoir décelé l'amorce dans l'attitude française devenue moins catégoriquement exigeante sur la question du départ du président syrien Bachar El Assad que refusent tout aussi catégoriquement ses alliés iraniens. Ils présagent que c'est parce que François Hollande a l'intention d'aller plus loin dans le repositionnement français sur les dossiers chauds moyen-orientaux qu'il s'apprête à procéder à un remaniement gouvernemental qui verrait Laurent Fabius quitter le Quai d'Orsay pour la présidence du Conseil constitutionnel français. Si Hollande envisage effectivement de réviser la politique et les positions françaises pour ce qui touche aux questions se posant au Moyen-Orient, le départ de Fabius de la tête de la diplomatie française s'impose en effet. Le personnage a imprimé à cette diplomatie un activisme à la fois anti-iranien et anti-russe qui a fait de la France l'allié inconditionnel des pétromonarchies et encore plus inconditionnellement de l'Etat israélien dont les intérêts nationaux coïncident avec ceux de ces dernières. Il n'est par conséquent pas l'acteur idoine susceptible de mener une médiation entre l'Iran et l'Arabie Saoudite totalement neutre sachant l'a priori anti-iranien qu'il cultive. Même son départ du Quai d'Orsay ne sera pas suffisant aux yeux des Iraniens pour accepter la médiation que leur proposerait le président français qu'ils n'ont pas beaucoup entendu sur les provocations qui ont émané de la part de l'Arabie Saoudite contre leur pays. Bien qu'elle s'en défende, la France est perçue comme ayant fait choix d'être aux côtés des pétromonarchies dont les agissements dans la région découlent de leur peur obsessionnelle de l'Iran, que conséquence de leurs agissements le Moyen-Orient est en proie au chaos. Cela n'a pas été motif pour Paris de marquer ses distances avec ces pétromonarchies aventureuses. De la proximité franco-saoudienne qui ne se dément pas encore le président Rohani en fera probablement argument pour décliner poliment une médiation française qui ne peut faire abstraction des liens spéciaux et lucratifs que Paris a tissés avec Ryadh. |
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