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TENES: Les produits métallurgiques importés dominent l'activité du port

par Bencherki Otsmane

Le port de Ténès a enregistré au cours de l'année écoulée (2015), un trafic global de l'ordre de 1.375.717 t contre 1.264.916 t en 2014 soit un écart positif de 8,76%. Les principaux indicateurs de gestion de l'entreprise portuaire de Ténès, arrêtés au 31 décembre 2015, contenus dans un document qui nous a été remis, font ressortir que les prévisions ont été atteintes. Par les chiffres, l'importation de produits métallurgiques se positionne en première place avec 956.338 t. Ce sont les métaux ferreux (fer, rond à béton, fil machine et fer divers) qui sont les produits les plus importés avec 870.734 t. Au deuxième rang, on trouve les produits agricoles avec un volume global de 183.465 t avec notamment le bois (140.046 t), le blé (39.473 t), la nourriture pour animaux (3.834 t) et enfin les animaux vivants (112 tonnes). Viennent ensuite en troisième place les importations de minéraux et de matériaux de construction avec un cumul au 31/12/2015 d'un volume de 98.023 tonnes. Exclusivement destinés à l'usine céramique de Sidi-Akkacha (Ténès), il s'agit des produits tels que l'argile, le kaolin, le feldspath, le ciment ou la chamotte. Les produits pétroliers occupent la quatrième place avec 75.990 t. L'avant-dernière place revient aux marchandises diverses avec 35.137 t dont les panneaux mélaminés avec 29.899 t. Enfin, au dernier rang des importations figurent les engrais et les produits chimiques avec 26.793 tonnes. Il faut souligner que la courbe de l'évolution de l'activité du trafic portuaire a été ascendante depuis 2011, soit 901.073 tonnes pour atteindre 1.375.747 t en 2015. En termes de chiffre d'affaires, la progression a suivi la même tendance puisqu'il est passé de 437.728 millions de dinars en 2011 à 1.188.667 millions de dinars en 2015. A noter que le nombre de navires ayant accosté au port de Ténès demeure relativement stable par rapport à l'année 2014 avec 323 bateaux contre 329 en 2015. Cependant, il paraît important de souligner que tous les navires qui accostent au port de Ténès avec à leurs bords différentes marchandises repartent vides, ce qui témoigne d'une région qui ne fait qu'importer mais point d'export, à l'exception des produits sanitaires fabriqués par l'usine céramique de Ténès qui partent par route en direction de la Tunisie.

Par ailleurs, pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante en matière de manutention, l'entreprise portuaire de Ténès a fait l'acquisition de quatre grues pour un montant de 320 millions de dinars, de quatre chariots élévateurs de 15 tonnes chacun pour 80 millions de dinars, d'un camion nacelle pour huit millions de dinars, d'un barrage flottant pour un montant de quinze millions de dinars et enfin d'un remorqueur de 40 tonneaux. Ce navire de remorquage qui a coûté à l'entreprise portuaire la bagatelle d'un milliard de dinars, devra être livré cette année. A ce sujet, El-Hadj Asnouni P.D.G de l'EPT nous a indiqué que «ces nouvelles acquisitions nous permettent de nous auto suffire en matière d'équipements de manutention. A noter également que 35 millions de dinars sont affectés pour une opération d'aménagement des bâtiments abritant les différents services de l'entreprise.

Par ailleurs, compte tenu de la crise qui touche de nombreux secteurs d'activité, et à la suite de l'instruction N° 14 du 5 janvier 2016 émanant de la direction générale des douanes dans laquelle les produits tels que le ciment et le rond à béton sont soumis désormais à des restrictions quantitatives, le port devra réorienter ses activités sachant que le fer à béton représente à lui seul 70% du trafic global du port. A ce sujet, le PDG du port nous a révélé que « vu que le trafic du port est constitué principalement de métaux ferreux (fer rond à béton) soit 956.338 tonnes importées sur un volume global de 1.375.717 t ; et compte tenu de la dernière directive du ministère des Finances limitant l'importation de ce matériau, nous sommes contraints à redéployer nos activités pour pouvoir y faire face ». De toute évidence, ce défi doit être relevé au risque de voir les 445 travailleurs de l'EPT rejoindre le rang «des chômeurs».