Le nombre de cas de la fièvre boutonneuse méditerranéenne a presque
doublé en 2015 par rapport à l'année 2014. C'est ce que fait ressortir le bilan
du service de prévention de la direction de la santé. Selon le Dr Haci Faiza, chargée de la
communication au niveau de la DSP,
« 87 cas fièvre Boutonneuse Méditerranéenne ont été enregsitrés
en 2015 contre 49 en 2014 ». La fièvre boutonneuse méditerranéenne est une
maladie infectieuse due à une bactérie qui est transmise par des tiques de
chiens. La piqûre de tique n'est pas toujours remarquée car elle est indolore
et les tiques se fixent souvent à l'aisselle, au creux axillaire, derrière
l'oreille ou dans les cheveux. Il s'agit généralement d'une infection connue en
Algérie et dans le bassin méditerranéen, dont le principal vecteur reste le chien.
Selon une étude effectuée au CHUO il y a quelques années, à Oran, en plus de
l'augmentation de l'incidence de la maladie, l'émergence de formes sévères et
malignes depuis l'an 2000 a
été observée. Le Dr Haci a saisi cette occasion afin
de mettre l'accent sur la nécessité de la lutte contre les chiens errants. « IL
faut lutter contre cette maladie en abattant les chiens errants car la
transmission se fait directement par les tiques de chiens. Il fait aussi
soigner et bien contrôler les chiens domestiques », a-t-elle ajouté. La fièvre
boutonneuse méditerranéenne (FBM) est endémique dans la région ouest d'Algérie.
La maladie survient en été comme dans différentes régions du monde. Après six à
sept jours d'incubation silencieuse, l'infection génère un syndrome grippal
brutal associant fièvre à 39
°C, céphalées intenses et photophobie ainsi que des
douleurs musculaires et articulaires. L'éruption ou exanthème apparaît entre
deux et quatre jours au niveau du tronc et évolue par poussées vers les
membres, d'abord maculeuse (plane) puis papuleuse (légèrement surélevée au
toucher) avec parfois des hémorragies cutanées punctiformes. Elle s'accompagne
d'infections conjonctivales. Dans la wilaya d'Oran, la prolifération des chiens
errants devient de plus en plus inquiétante. Les décharges «publiques
surveillées » et « sauvages » sont les principaux vecteurs des maladies
transmissibles par les chiens et autres rongeurs qui y prolifèrent. Les
quartiers d'Oran se dégradent de jour en jour et sont de plus en plus sales. Les
citoyens manquent de civisme et jettent leurs ordures n'importe où. Certaines
bennes à ordures ont été saccagées et ne disposent plus de couvercle. Les
morsures occasionnées par les animaux errants sont aussi fréquentes et
inquiètent. Un total de 4.000 cas de morsures chaque année et les enfants y
sont les plus exposés. Une enveloppe budgétaire de près de 500 millions de
centimes est débloquée chaque année par la DSP dans le cadre du programme de la lutte
antirabique. Un budget qui pourrait être injecté dans d'autres projets de
développement du secteur et l'amélioration de prestation au niveau des
structures de santé, si le problème des animaux errants a été sérieusement pris
en charge par les différents services concernés et à leur tête les services communaux.