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Malgré une décision de justice: Les étudiants en ingénierie du transport maintiennent leur grève

par A. Mallem

« Nous allons déposer plainte auprès de la police contre l'automobiliste agresseur qui a percuté et blessé cinq de nos camarades grévistes», nous ont annoncé, hier, les étudiants en ingénierie du transport du pôle de Zerzara, dépendant de l'Université des ?Frères Mentouri', qui en sont à leur troisième semaine de grève, pour réclamer la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique. «Une grève menée dans l'indifférence des autorités universitaires concernées», affirment-ils.

Toutefois, en guise de contact et de communication, les grévistes, qui empêchent, tout accès à leur faculté, ont eu à subir, avant-hier, lundi, le contact rugueux du véhicule d'un particulier qui a percuté et blessé cinq étudiants. Les étudiants blessés, qui à la tête, qui à l'oreille et qui à l'œil, ont été évacués par la police, au Centre hospitalo-universitaire de Constantine et ils sont retournés, lundi soir, dans leurs chambres de la cité universitaire, ont indiqué nos interlocuteurs. Ces derniers ont signalé, aussi, que, sur plainte de l'administration universitaire, onze de leurs camarades grévistes, essentiellement des garçons, «qui ont été pris au hasard» parmi les grévistes, ont comparu, hier, devant le juge du Tribunal administratif de Sidi Mabrouk et ce magistrat leur a intimé l'ordre d'arrêter la grève et libérer le passage à la faculté.

Après plusieurs tentatives, nous avons réussi, hier, à prendre attache avec un responsable, au rectorat de l'Université Mentouri. Et ce dernier a consenti à s'exprimer, seulement, sous le couvert de l'anonymat. Bien au fait du dossier, ce responsable nous a expliqué longuement, la situation de ces étudiants qui réclament la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique en disant : «Nous avons pris contact avec eux et leur avons expliqué que la Fonction publique n'a rien à voir la-dedans, et ce, tout en leur affirmant, en substance, que la reconnaissance de leur diplôme est déterminée par d'autres facteurs et suivant une procédure spécifique. Le doyen de la faculté des Sciences et de la Technologie lui-même, a voulu dialoguer avec les grévistes, mais sans résultat». Toutefois, souligne notre interlocuteur, «je dois vous informer que, aujourd'hui, mardi, nous avons reçu une correspondance du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), affirmant que l'intégration du diplôme de l'ingénierie de Transport est en préparation. Et c'est, à cette fin que demain, mercredi, une délégation de ce département se déplacera au MESRS, pour participer au règlement de ce problème». Il a affirmé, ensuite, que la position des grévistes leur est insoutenable en ce sens, qu'ils sont en train de fermer tout un groupement universitaire qui comprend d'autres sections non concernées par ce sujet : ingénierie civile, ingénierie mécanique, électronique, électrotechnique, etc., qu'ils ont prises en otages.

«C'est ça le problème», a-t-il considéré, en ajoutant que «les grévistes ont refusé d'organiser, avec le rectorat, des rencontres plus explicatives et demeurent sur leur position, refusant de lever la grève». Lundi, ils ont été «sommés par la justice de libérer le passage, mais ils n'ont pas obtempéré». En ce qui concerne l'automobiliste qui avait forcé le barrage, il voulait aller au bureau de la Sécurité sociale pour se faire rembourser des factures de médicaments, mais il a été empêché. Et la confrontation avec les grévistes n'a pu être évitée.