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LA MARSA: Le Fonds de développement de la pêche et de l'aquaculture en question

par Bencherki Otsmane

L'annexe de l'INSPA (Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture d'Alger) de la ville d'El Marsa, située à l'extrémité ouest du littoral de la wilaya, a organisé dernièrement une cérémonie de remise de diplômes à une dizaine d'aquaculteurs.  La formation ouverte aux détenteurs du niveau de la 3e année secondaire s'étale sur une année à l'issue de laquelle le stagiaire apprendra les rudiments de l'aquaculture. Dans une allocution prononcée en cette occasion, M. Abed Abderrahmane, directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Chlef, a indiqué que huit projets aquacoles sont enregistrés au niveau du secteur dont deux sont sur le point d'être opérationnels, parmi lesquels celui implanté dans la commune d'Oued Goussine dans la daïra de Béni-Haoua, qui rentrera au cours de cette année en production. Il devra produire pus de 60 tonnes de poissons par an. Les six autres fermes aquacoles seront implantées à Sidi-Abderrahmene (quatre) et El Marsa (deux). Outre la résorption relative du taux de chômage pour une région où l'activité tourne principalement autour de la mer, et dont le DPRH fait état de plus de 5.000 emplois (directs et indirects) qui seront créés à travers l'aquaculture, ces investissements seront de nature à relever sensiblement la production piscicole à Chlef, estimée à près de 3.000 tonnes en 2014, a ajouté ce responsable. Cependant, conscients que le secteur de l'aquaculture ne peut se développer sans l'accompagnement des banques dans la réalisation des différents projets, les pouvoirs publics ont institué le FNDPA (Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture) pour justement garantir les prêts octroyés par les banques, principalement la BADR. A ce propos, cette cérémonie de remise de diplômes a été l'occasion pour le DPRH de pouvoir expliquer les objectifs, les conditions et modalités de souscription au Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture (FNDPA). Lors de son intervention, M. Abed Abderrahmane, directeur de la pêche, a annoncé que ces nouvelles mesures visent avant tout la couverture totale des crédits alloués par la BADR (Banque de l'agriculture et du développement rural), par le FNDPA au profit des aquaculteurs et des pêcheurs. Le DPRH a dévoilé que trois (3) crédits sont offerts aux professionnels de la pêche. Il s'agit en premier lieu d'un crédit de 3 millions de dinars octroyé dans le cadre de la campagne de la sardine qui s'étale du mois de mai à celui d'octobre. Le délai de remboursement est fixé à une année. En deuxième position, il y a le crédit à l'investissement. Généralement, ce crédit de 7 millions de dinars est destiné pour la réhabilitation de la coque des navires de pêche, de la remotorisation et de l'achat d'équipements de sécurité et de détection de poisson (sonar). Un apport initial de 30% du montant du crédit est toutefois exigé au demandeur. La durée de remboursement est de 7 ans. Enfin, le troisième et dernier crédit, dit d'exploitation, est réservé aux aquaculteurs pour l'achat d'alevins, d'aliments et de prendre en charge la masse salariale des ouvriers qui travaillent dans les fermes aquacoles. La durée de remboursement est fixée à 24 mois, soit deux années. Toutefois, précise M. Abed Abderrahmane, si les objectifs du FNDPA sont le soutien à la promotion, l'exploitation et le développement des activités de pêche et d'aquaculture ainsi que des sinistres qui leur sont liés par des mesures incitatives et des avantages financiers et fiscaux, ceux qui en peuvent en bénéficier doivent répondre à des critères, à savoir être propriétaire du bateau de pêche, que ce dernier (le bateau) ait au moins 20 ans d'exploitation en sus de caractéristiques techniques telles que la puissance du moteur qui doit être supérieur à 80 chevaux et que l'embarcation mesure plus de 6 mètres. Le DPRH a abordé également un autre domaine ou le FNDPA intervient qui est celui des assurances. Selon M. Abed Abderrahmane, « la situation précaire dans laquelle se débattent les pêcheurs depuis plusieurs années, particulièrement en matière de remboursement des frais médicaux ou l'octroi d'une indemnité lors du repos biologique, période à laquelle la pêche est interdite, a été l'une des préoccupations du ministère de tutelle et de ce fait, le FNPDA permet enfin d'y remédier. A l'issue de l'intervention du DPRH, un débat s'est instauré permettant aux présents de mieux s'informer sur le FNDPA. A noter également que la présence de deux experts du bureau français Vérital, en l'occurrence MM. Hocine Gouasmia et Mohamed Nabil Mazi, divisionnaires coordinateurs de la division marine, a été d'un grand apport aux professionnels de la pêche et de l'aquaculture sur des questions relatives aux assurances et à la classification des embarcations de pêche. A ce sujet, on apprendra que le métier de la pêche qui demeure le plus dangereux enregistre chaque année plus de 24.000 décès par an, selon l'OMI (Organisation maritime internationale). M. Gouasmia a indiqué que notre pays compte 4.720 embarcations de pêche de 12 mètres avec 61% de petits métiers, 27% de sardiniers, 11% de chalutiers et enfin moins de 1% pour les thoniers. D'où l'importance, dira-t-il, d'acquérir une formation solide dans le domaine de la pêche et surtout consulter des experts dans la conception et la construction des bateaux de pêche conformément aux standards internationaux. Il faut noter que la société de droit français Vérital, qui a une antenne au niveau d'Alger, délivre des certificats de classification des documents exigés par les compagnies d'assurance.