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Sonatrach 1 : «Avec deux soumissionnaires, le contrat avec Saipem pouvait être annulé»

par M. Aziza

Hocine Chikert l'ex vice-président de l'activité Transport par canalisations, appelé par le juge Mohamed Reggad, le «cerveau de la Sonatrach» a affirmé que c'était lui le concepteur de la R 15 A 408. Une directive Sonatrach et qui a été transgressée par de hauts cadres dans les marchés conclus avec Saipem et Contel Funkwerk. La règle en question, telle qu'elle a été conçue, interdit le recours au gré à gré et la négociation des prix.

Hocine Ckikert était invité à expliquer pourquoi Sonatrach n'est pas soumise au code des marchés publics. Le témoin explique que Sonatrach est une entreprise, à caractère économique, dont les ressources ne proviennent pas du Trésor public, elle s'autofinance. Et d'insister que d'ailleurs, elle obéit à une procédure interne qui est propre à Sonatrach et imposée à toutes ses filiales. Pourquoi Sonatrach transgresse-t-elle son propre règlement ? Chikert fait état de cas d'exception et d'urgence qui se traduisent, parfois, par le pouvoir de dérogation ou par un accord émis, dans les cas d'exception, par le P-DG du groupe.

Il a expliqué qu'il était possible d'annuler le contrat relatif à la réalisation du gazoduc GK3, attribué à Saipem, dans la phase de l'ouverture technique puisqu'ils se sont retrouvés face à deux soumissionnaires, seulement, mais affirme-t-il, le P-DG, a décidé autrement. Il a recommandé, voire ordonné, la poursuite du processus. Il atteste, que l'arrêt du processus en phase de l'ouverture de l'offre technique, n'engendre aucune perte ou dédommagement de Sonatrach à des soumissionnaires. Les avocats de la défense et la partie civile se sont posé des questions sur la gestion de l'argent du groupe pétrolier «vous payez les impôts et comment vous gérez le reste de l'argent qui provient du gaz et du pétrole qui sont en fait la propriété de l'Etat et du peuple ?». Le reste c'est un budget destiné aux investissements de Sonatrach, précise le témoin.

LA MAJORATION DES PRIX ET L'ABSENCE D'EXPERTISE

Les témoins qui ont défilé devant le juge ont, pour la plupart, évoqué une majoration des prix, notamment pour le cas du projet du troisième lot du gazoduc, reliant Hassi R'mel à El-Kala, attribué à Saipem Contracting Algeria, pour un montant de 585 millions USD.

Si Messaoud Yahia, chargé de la maintenance, a précisé que la réalisation du projet GK3 a été surévaluée. Et de préciser que le lot du gazoduc GK3, attribué à Saipem, l'était avec un prix de 2 millions de dollars au kilomètre contre 1, 2 million, au niveau mondial. Hocine Chikert a affirmé, hier, « que les prix de Saipem étaient un peu élevés » en se référant aux prix du kilomètre, pour ce genre de travaux, qui tournaient entre 1 million à 1, 2 million au kilomètre, dans le monde, entre 2007 et 2008. Pourquoi certains disent que c'est trop élevé et d'autres disent un peu élevé ? Chikert Hocine répond « seul un bureau d'expertise peut évaluer, avec exactitude, la majoration des prix ».

Justement, aucune expertise n'a été demandée, ni par Sonatrach qui s'est constituée partie civile, ni même par le Trésor public. Faut-il le rappeler, le représentant du groupe Contel Funkwerk avait déjà précisé, devant le juge, que son entreprise avait recommandé une expertise, mais le juge instructeur l'avait refusée.