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Budget primitif 2016 de la commune d'Oran : La lourde facture du fonctionnement

par Houari Saaïdia

Avec une facture de fonctionnement très lourde, mais qui n'est pas forcément incompressible comme veulent le faire croire certaines analyses erronées, la ville d'Oran a toutes les peines du monde à équilibrer son budget et à optimiser l'équipement et l'investissement. Avec des dépenses qui, malgré les efforts, restent encore loin de la rationalisation préconisée, des recettes fort disproportionnées avec les ressources propres, le budget communal qui oscille autour de 800 milliards ne répond plus aux besoins d'une cité métropolitaine. Il n'y a pas péril en la demeure, certes, mais l'équipe de Boukhatem sent le danger se rapprocher. Ce n'est pas l'intuition du conseil municipal, ce n'est pas non plus un scénario qui ressort d'une étude-projection. Ce sont les faits, les vicissitudes de la gestion quotidienne et la tendance des évènements sur la scène qui le prédisent. Il y a urgence de revoir le système archaïque et inefficace de la trésorerie communale et de mettre à niveau la régie afin d'améliorer les recettes. L'effort ayant permis le passage de 13 à 30 milliards au courant de l'exercice budgétaire 2015, n'est qu'un petit pas en avant. Le parcours est si long, hérissé de difficultés. «Je suis décidé plus que jamais d'ouvrir la boite noire du recouvrement communal. Préparez-moi dans les plus brefs délais une série de séances de travail et convoquez-y le trésorier. En ma qualité de premier magistrat de cette ville et d'ordonnateur, je veux voir, au centième de dinar près, combien nous avons recouvré, combien il nous reste à recouvrer et qui nous doit combien », affirmait sur un ton coléreux Noureddine Boukhatem, jeudi 7 janvier, lors d'un conseil de l'exécutif communal. C'est la bonne démarche, en effet. Avant tout acte, toute intervention, il faut bien diagnostiquer la situation. Mais dans les plus brefs délais.

91 MILLIARDS POUR L'EQUIPEMENT

Ainsi, sur les 501 milliards de cts dont est doté le budget primitif (BP) 2016 de la commune d'Oran, seulement 91 milliards, soit 19%, sont consacrés à l'équipement et l'investissement. Ce total de crédits retenus à cette section est réparti sur 11 divisions. La DVC est pourvue de 15,6 milliards, la DTNM 32,6 milliards, la DAS 300 millions, la section culture 1,2 milliards, la section sports 1 milliard, la DHA 5,9 milliards, la DUP 12,7 milliards, la DPE 12,4 milliards, le secrétariat général 1 milliard et la DAE 1,2 milliard. Intéressons-nous aux divisions porteuses d'opérations qui ont un impact direct sur la ville et les citoyens. Pour la DVC, il est question de 6 chapitres : éclairage public et mobilier urbain lumineux (3,4 milliards), réhabilitation de la voirie urbaine (3,2 milliards), aménagement de trottoirs (3 milliards), renforcement du réseau d'assainissement (1,4 milliards), réhabilitation de la signalisation des carrefours en feux tricolores (2,6 milliards) et installation de panneaux directionnels et caissons lumineux (2 milliards).       Pour la DTNM, il s'agit de 10 chapitres : réhabilitation des établissements scolaires (4 milliards), étanchéité et ravalement des écoles (4 milliards), revêtement en BP des écoles (2 milliards), réalisation de blocs sanitaires aux écoles (1,5 milliard), extension de l'état-civil et l'EMEC pour la pompe funèbre et le service de mariage (3,6 milliards), réhabilitation des bâtiments communaux (5,8 milliards), aménagement urbain (4 milliards), aménagement des garderies (900 millions), réalisation et réhabilitation de nouvelles délégations communales (5,5 milliards) et aménagement de stade city à Akid-Lotfi (1,3 milliards). Pour la DHA, on note 3 opérations : acquisition d'équipement d'hygiène et d'assainissement, acquisition de véhicules utilitaires 2 milliards et acquisition d'engins (2,4 milliards). S'agissant de la DUP, 3 opérations sont inscrites : étude et suivi des projets (3,6 milliards), aménagement urbain (3,6 milliards) et réhabilitation du cinéma Marhaba (5,5 milliards). La DPE, quant à elle, prend en charge 4 opérations sur BP 2016, à savoir : aménagement et équipement des espaces verts (3,4 milliards), revêtement en BI du tronçon Sheraton-El Morchid (5 milliards), aménagement urbain (3,8 milliards) et préparation de la 9ème édition des floralies (2,5 milliards).

REPARTITION DU BP SUR LES 12 SECTEURS URBAINS

Par ailleurs, le total des crédits retenus sur le PB 2016 au titre du fonctionnement des 12 secteurs urbains, d'une valeur de 14,4 milliards, est réparti comme suit : Sidi El-Houari (11,6 milliards), El Emir (12,3 milliards), Sidi El Bachir (12,4), Seddikia (13,1 milliards), El-Makkari (13,2 milliards), Ibn Sina (14 milliards), El-Hamri (11,5 milliards), El Othmania (10,8 milliards), El Badr (12,1 milliards), Bouamama (11,2 milliards), El Menzah (11,7 milliards) et El Mokrani (10 milliards).

Il faut savoir que le BP 2016 de la commune d'Oran s'élève à 501 milliards de cts, dont 410 milliards consacrés au fonctionnement (81%) et 91 milliards à l'équipement (19%). Sur les 410 milliards réservés au fonctionnement, 157 milliards sont mis à part pour faire face à la masse salariale, sachant que la commune compte 5.350 salariés titulaires, 401 agents saisonniers, 900 contractuels, 80 agents de sécurité, 75 chauffeurs contractuels, 680 gardiens, le reste des saisonniers dans les différentes divisions: DVC, DPE, DHA..., soit au total 8.860 salariés. Il faut également relever un déficit assez important en budget d'équipement, de l'ordre de -83 milliards (91 milliards en 2016 contre 174 milliards en 2016), sachant par ailleurs qu'en 2015 un montant global de 37,3 milliards a été octroyé au titre de subvenions aux différentes entreprises publiques, EPIC de la wilaya et autres actions sociales.