« Nous sommes en grève depuis maintenant 15 jours et personne ne nous accorde la moindre attention », nous ont déclaré, hier, des étudiants en ingénierie de transport de l'université des frères Mentouri de Constantine. Et de raconter que leur seule revendication est que leur diplôme de fin d'études soit reconnu par la fonction publique. « Nous menons un cycle d'études de 5 années qui nous conduit directement au chômage ! », s'est exclamé un étudiant. « Il est vrai que plusieurs de nos camarades ont bien tenté d'intégrer la sûreté nationale à la recherche d'un emploi comme policier, malheureusement pour nous, les responsables de cette institution nous ont répondu que notre titre ne figure pas dans la nomenclature des diplômes prévus par la fonction publique et que, de ce fait, ils ne peuvent pas répondre favorablement à nos candidatures. D'autres ont tenté leur chance ailleurs, par exemple à la direction des transports, mais leurs demandes ont rencontré la même difficulté. Sauf dans le secteur privé où un nombre infime a réussi à s'insérer », soutiennent-ils.

L'année dernière, ces étudiants ont organisé de nombreux mouvements de protestation et des grèves, mais à leur grand désappointement, ils n'ont obtenu aucun résultat probant. L'air abattu et se plaignant d'être fatigués de courir partout, ces étudiants indiqueront encore que durant tout ce temps où ils sont en grève, aucun responsable de l'université ne s'est enquis de leur situation, « et ce, en dépit du fait que nous avons procédé à la fermeture de toute la faculté à Zerzara ». Ils finiront néanmoins par reconnaître que le secrétaire général de l'université est venu les voir un jour pour leur demander d'arrêter la grève et de patienter encore une quinzaine de jours, le temps de voir l'arrivée d'une instruction de la fonction publique les concernant. « Mais échaudés par les promesses similaires qu'ils nous avaient faites l'année passée et qu'ils n'ont pas honorées, ont-ils rétorqué, nous avons rejeté sa proposition et nous continuons à observer la grève ».

Il y a maintenant cinq ans que cette filière a été créée au niveau de l'université des frères Mentouri de Constantine et elle est enseignée au niveau de la faculté des sciences et de la technologie qui se trouve abritée dans le bloc pédagogique de Zerzara, au niveau du département ingénierie de transport. «A noter que nous avons actuellement 5 promotions, jusqu'au master 2», ont-ils tenu à compléter. L'effectif actuel des étudiants qui sont inscrits dans ce département atteint le chiffre de 800 selon nos interlocuteurs. «Et ils sont tous en grève», précisent-ils. Sans faire de bruit, car elle se déroule dans un silence quasi total, la grève des 800 étudiants de l'ingénierie de transport est entrée ces derniers jours dans sa troisième semaine. Nous avons tenté hier d'entrer en contact avec le recteur de l'université des frères Mentouti, le docteur Abdelmadjid Djekoune, mais sans résultat. Toutefois, il faut relever que la revendication des étudiants dépasse le cadre de l'université.