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Généralisé en 2011, le système LMD
(licence - master-doctorat), a cumulé à ce
jour plus d'un million de diplômés. Le ministère de tutelle lui a consacré deux
jours pour en évaluer les différentes étapes.
Son évaluation passe par l'examen de quatre problématiques pour lesquelles la conférence nationale a ouvert dans l'après-midi d'hier des ateliers au Palais des nations après lecture en plénière des rapports des commissions. Il s'agit de « l'amélioration de la qualité des formations supérieures », « la relation université-secteur économique », « gouvernance » et enfin, « vie estudiantine». La conférence est organisée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en présence d'invités venus pratiquement de l'ensemble des secteurs d'activités avec en prime les partenaires socioéconomiques. Cette catégorie d'acteurs est précisément concernée par les évolutions que doit enregistrer le système LMD pour qu'il puisse répondre aux exigences de l'économie nationale et parallèlement aux besoins du marché du travail. « L'université algérienne s'est engagée dans des réformes avec comme premier souci la valorisation du capital humain afin qu'il réponde aux exigences actuelles de la société », a dit le ministre de tutelle à l'ouverture des travaux de la conférence nationale aux universités. L'objectif fixé selon lui par l'introduction du système LMD dans les universités algériennes est de « répondre à la demande pressante du secteur économique et social en diplômés qualifiés et de se hisser au niveau des standards internationaux». Pour ce faire « des programmes ont été établis et suivis, notamment en ce qui concerne l'amélioration de la qualité des formateurs et l'introduction des formations professionnalisantes», note-t-il. Il est demandé aux partenaires socio-économiques de «s'engager plus concrètement dans l'élaboration des programmes et dans la prise en charge des stages et des thèses de doctorat de nos étudiants ». Cette relation université-entreprise laisse dire au ministre qu'« elle facilitera le transfert des résultats de la recherche scientifique et du développement technologique vers le secteur socio-économique. Relation qui sera renforcée à l'avenir « grâce aux dispositions de la nouvelle loi d'orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique qui prévoit « le soutien de l'Etat à l'entreprise innovante qu'elle soit publique ou privée ». Hadjar a rappelé que « le système LMD a été lancé durant l'année universitaire 2004-2005 dans 10 établissements pilotes qui regroupaient un effectif global de près de 7000 étudiants». Il a été généralisé à l'ensemble des établissements universitaires en 2011. Il en est sorti à ce jour, toujours selon le ministre, 1.015.400 diplômés. Une première évaluation du système a été faite en 2007 au cours d'un colloque international qui a permis d'«apprécier le chemin parcouru au bout de trois années de son implémentation et identifier les dysfonctionnements, afin d'y apporter les correctifs nécessaires », a déclaré le ministre. S'en est suivie, en 2008, une évaluation d'étapes à travers l'organisation des assises nationales de l'enseignement supérieur. Le ministre reconnaît que « le système LMD a montré quelques dysfonctionnements dans son application à l'exemple de la pléthore de licences qui était à l'origine d'une mauvaise visibilité de ce diplôme au niveau des secteurs utilisateurs ». Ce qui a nécessité, a-t-il dit, « une révision des programmes de formation à travers la mise en place des socles communs pour la 1ère et la 2ème année de licence et rapprocher, par la même, les programmes de la 3ème année des spécialités voisines». Le nombre de licences a ainsi baissé de 5000 à 176 seulement. Hadjar apprend à l'assistance qu' «une opération similaire est en cours d'application pour les diplômés de master dont le nombre avoisine les 5000 intitulés et ses résultats seront connus prochainement ». Autre lacune « l'application des textes organiques (qui) est différenciée d'un établissement universitaire à l'autre, pour cause, explique-t-il, d'ambiguïté ou mauvaise compréhension de la part de certains responsables». Il a exhorté l'assistance à «proposer des correctifs qui permettront d'améliorer le LMD ». Le responsable du secteur a qualifié l'encadrement pédagogique de «facteur clé de la réussite de la réforme». Il a fait savoir que « le nombre des enseignants permanents en fonction est passé de 25.229 en 2005 à 53.622 en 2015, soit un accroissement de près de 113%». Ce qui donne, explique-t-il,« un taux moyen d'1 enseignant pour 22 étudiants alors qu'en 2005, il était d'1 enseignant pour 29 étudiants». Il avoue cependant que « le taux d'encadrement dans certaines filières comme les langues étrangères, reste en deçà de la moyenne nationale puisqu'il est d'1 enseignant pour 32 étudiants ». Les pôles d'excellence (écoles hors universités) détiennent, eux, le meilleur taux d'encadrement à raison, a-t-il précisé, « d'1 enseignant pour 13 étudiants ». Le nombre des enseignants de rang magistral a lui aussi augmenté pour passer de 4.124 à 11.378, « soit un taux de croissance de 176% ». Les femmes enseignantes occupent par ailleurs « 43% des postes aux universités puisque leur nombre est passé de 8.593 en 2005 à 22.956 en 2015 ». CONSTITUTIONNALISATION D'UN CONSEIL NATIONAL SCIENTIFIQUE Le ministère de tutelle œuvre, selon son premier responsable « à introduire des programmes de formation à l'intention des enseignants nouvellement recrutés ». Programmes qui se dérouleront durant la première année de fonction de l'enseignant et, dit le ministre, « englobent des cycles de formation sur les objectifs de ce système et sa philosophie ainsi que sur les textes qui organisent le LMD et les concepts en relation avec l'enseignement des modules et la fonction pédagogique en général». Il a fait savoir aussi que «des partenariats universitaires ont permis d'apporter un soutien aux établissements algériens ayant entrepris un travail de réorganisation de l'architecture des études universitaires, l'approfondissement du système LMD et l'aménagement des programmes par l'introduction de la professionnalisation dans les cursus nouveaux ou rénovés». Des programmes d'appui à la formation de formateurs ont été exécutés durant ces 10 dernières années, dont le « programme national exceptionnel » qui a mobilisé 4.200 bourses de doctorat pour les étudiants majors de promotion». Autres échanges, « plus de 1500 accords inter-universitaires internationaux ont été signés ces deux dernières années », indique Hadjar. Il ne manquera pas d'évoquer la décision dans la nouvelle Constitution de création d'un Conseil national de la recherche scientifique et des technologies chargé de promouvoir la recherche nationale dans les domaines de l'innovation technologique et scientifique, proposer les mesures permettant le développement des capacités nationales de recherche en développement et d'évaluer l'efficience des dispositifs nationaux de valorisation des résultats de la recherche au profit de l'économie nationale dans le cadre du développement durable». Durant l'année en cours, le ministère prévoit d'organiser deux autres rencontres, l'une consacrée à la recherche scientifique, la seconde aux œuvres universitaires. |
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