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Les Algériens, au même titre que les Marocains, ne pourraient plus
prétendre au droit automatique d'asile en Allemagne, les deux pays étant
considérés comme «sûrs» par Berlin.
Ainsi, l'Algérie et le Maroc devraient rejoindre les pays des Balkans occidentaux dans la liste des pays dits sûrs et dont les ressortissants ne pourraient, en conséquence, plus obtenir le statut de réfugié en Allemagne. Les statistiques de décembre ont montré une forte augmentation du nombre d'Algériens et de Marocains entrant en Allemagne pour y déposer une demande d'asile, alors qu'ils étaient minoritaires par rapport aux Syriens, aux Irakiens et aux Afghans. Si la décision concernant les Algériens et les Marocains n'a pas encore été prise officiellement, la chancelière allemande, Angela Merkel, a estimé que «les perspectives de séjour pour ces réfugiés sont bien moindres que celles par exemple des Syriens et des Irakiens». Les immigrés illégaux payent donc les conséquences directes des événements violents de la nuit du Nouvel an à Cologne. La police dénombre 379 plaintes liées à ces agressions dont environ 40% ont un caractère sexuel. Les suspects sont principalement des «demandeurs d'asile» ou des «immigrés en situation illégale» originaires en grande partie d'Afrique du Nord, a précisé la police locale. Une précision suffisante pour Merkel, obligée de réagir sur ce dossier après avoir été critiquée sur sa politique de l'accueil des réfugiés. Comme premières mesures, elle a décidé de durcir dorénavant le régime d'expulsion des demandeurs d'asile ou réfugiés condamnés en justice, même lorsqu'il s'agira de sursis, et parlé d'un «devoir d'intégration» pour les immigrés. «Si les réfugiés ont commis un délit », cela doit « avoir des conséquences, cela veut dire que le droit de séjour doit s'arrêter s'il y a une peine de réclusion, même avec sursis », a-t-elle déclaré. La loi allemande n'autorise l'expulsion d'un demandeur d'asile qu'après une condamnation à au moins trois ans de prison, à la condition que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d'origine. Le gouvernement allemand tend, par petites touches, à rendre le pays moins attrayant aux yeux des candidats en provenance du Moyen-Orient, d'Afghanistan ou d'Afrique du Nord, et enfin d'en écarter les ressortissants des pays dits sûrs. La situation pour Angela Merkel est d'autant plus délicate que les migrants continuent d'arriver en nombre, entre 3 et 4.000 par jour, après avoir enregistré 1,1 million de réfugiés en 2015. Elle doit aussi faire face à une instrumentalisation des incidents de Cologne par le mouvement islamophobe Pegida qui cherche à récupérer le mécontentement de la population en manifestant dans le centre de la cité rhénane aux côtés d'autres groupuscules d'extrême droite comme Pro-NRW. Elle doit également composer avec le reste de l'Europe notamment avec les pays de l'Est qui refusent son idée de quotas de répartition au sein de l'UE tandis que la Turquie, la porte d'entrée des réfugiés à l'Europe, ne fait pas trop d'efforts pour juguler ces flux, selon Bruxelles. Si, en 2012, seulement 590 demandes d'asile ont été introduites par des Algériens auprès des autorités fédérales allemandes, en 2014, ce nombre augmente à 2.300, faisant de l'Allemagne, pour la première fois dans l'histoire des itinéraires migratoires des Algériens vers l'Europe, leur première destination d'asile. |
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