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chiffres édifiants ont été donnés hier par un responsable au ministère de
l'Intérieur sur les finances des communes. Et l'état de délabrement de beaucoup
d'autres, du fait de faibles rentrées fiscales. D'abord, M. Kerri
Azzedine a confirmé un fait que tout le monde
connaît, les communes d'Algérie les plus riches sont celles installées sur la
bande nord du pays, à forte concentration urbaine, d'industries. Les recettes
fiscales des communes gérant ces zones d'activités industrielles et
commerciales, comme les ports et les complexes industriels, y compris leurs
sièges, sont faramineuses. Oran, Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa
sont ainsi, avec les communes de Hydra, à Alger, et celle d'Alger centre, qui
compte dans son portefeuille le port d'Alger et le terminal à conteneurs de DPW
(Dubaï Port World), parmi les plus riches du pays. Pourtant, cette richesse,
qui se calcule sur des milliards de dinars par an, ne semble pas avoir amélioré
autant la gestion des services communaux comme la réfection de la voirie, l'AEP, la collecte des ordures et plus globalement les sièges
d'APC et la bonne gouvernance avec un accueil
irréprochable des administrés, y compris ceux qui participent à la richesse de
ces APC. Là, rien n'a changé, et l'amélioration du service public au niveau des
communes et les prestations en termes de prise en charge des besoins des
citoyens restent modestes, sinon médiocres. Ce n'est donc pas étonnant que des
communes moins nanties, à vocation plutôt agricole, n'arrivent pas à offrir un
service public à leurs administrés à la hauteur de leurs espérances. Elles sont
plus de 900 ces communes qui vivotent grâce à la solidarité du fonds mis en
place à cet effet, car elles sont sans ressources. Et plus de 50 sont classées
?'très pauvres''. Pourtant, des gisements fiscaux importants qui peuvent être
générés par les activités liées à l'agriculture sont à
portée de la main des édiles locaux. La bonne gouvernance et l'exploitation de
gisements fiscaux nouveaux doivent être encouragées dans ces milieux ruraux
qui, pourtant, approvisionnent les grandes villes en produits agricoles et les
nourrissent. Parler en réalité de communes pauvres, c'est ne pas envisager des
solutions à mettre en place pour leur permettre d'avoir leurs propres
ressources pour financer leur développement, sinon assurer les services de base
comme l'AEP, les routes, l'assainissement. Certes, le
ministère a mis en place un Fonds de solidarité et de garantie, issu des FCCL,
pour rééquilibrer les choses, mais il est grand temps que les communes, plutôt
les élus locaux, travaillent plus pour générer de nouveaux gisements fiscaux,
de recettes pour prendre en charge les besoins de la collectivité. Il est pour
le moins suicidaire de poursuivre dans cette voie consistant à attendre les
subsides de l'Etat pour viabiliser une ruelle, colmater des nids-de-poule ou
amener l'eau et l'assainissement dans les nouveaux quartiers périphériques des
grandes unités urbaines. C'est en fait aux communes, aux collectivités locales
d'aller vers de nouvelles ressources financières en générant une forte activité
industrielle, agricole, commerciale par une plus grande intelligence dans la
gestion du portefeuille foncier urbain et agricole, la création de zones
d'activités, etc. Aujourd'hui, les communes, sauf pour une infime partie
d'entre elles, n'ont plus le droit d'attendre la manne de l'Etat pour acheter
un camion-benne pour la collecte des ordures ou attendre des mois la signature
d'un marché pour refaire la voirie. L'assistanat est révolu et les administrés,
qui paient leurs impôts dont la taxe foncière et d'habitation, sont en droit
d'attendre mieux sur le front de la bonne gouvernance des communes.
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