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« Attendez-vous à
des turbulences en 2016. Mieux vaut une zone de turbulence qu'un crash». Cette
boutade de Boukhatem sous-entend deux faits. Il
serait procédé à un audit sur les états financiers de la commune. Une expertise
sur le sous-recouvrement des recettes par la
trésorerie devrait être communiquée à l'autorité de tutelle. Dans les deux cas,
chacun assumera ses responsabilités.
Jeudi, au cabinet du maire, boulevard la Soummam, ceux parmi certains élus et gestionnaires qui présumaient que la réunion n'allait être qu'une pâle copie des précédentes cessions ordinaires APC emballées dans du papier «bilan annuel» en sont sortis tout désenchantés. Dès la levée d'audience, des prémices de la tournure -préméditée- qu'allait prendre cette séance annoncée sous le thème plutôt stéréotypé : bilan des activités de la commune d'Oran durant l'exercice 2015. D'entrée de jeu, le maire veut savoir si le trésorier communal est là. «Il s'est encore une fois absenté», lui répond-on. «Il vient de sortir en congé, selon l'information que j'ai», lui précise le secrétaire général de la commune, Benaoumer Fakha. Acte en est pris par l'Assemblée. Un peu plus tard, Noureddine Boukhatem, visiblement dépité, fait un lien on ne peut plus clair avec cette énième défaillance de ce responsable et soutient mordicus : «Je suis décidé plus que jamais d'ouvrir la boîte noire du recouvrement communal. Préparez-moi dans les plus brefs délais une série de séances de travail et convoquez-y le trésorier. En ma qualité de premier magistrat de cette ville et d'ordonnateur, je veux voir, au centième de dinar près, combien nous avons recouvré, combien il nous reste à recouvrer et qui nous doit combien». Le SG en prend note et, selon toute vraisemblance, ces points de situation sur la trésorerie communale, exigés par le maire, se feront sous quinzaine, tout au plus. Si le fait que beaucoup d'argent de la commune se trouve hors de ses caisses (non-recouvrement de créances, ressources financières sous-exploitées ou inexploitées, sous-tarification du loyer des baux commerciaux et d'habitation, non mise à jour du sommier de consistance...), soit une évidence qui coule de source, le fait moins avoué en revanche, c'est que l'ordre d'importance de ce déficit est de plusieurs crans au-dessus du niveau présumé (on ne peut pour l'heure que parler d'un niveau flottant en l'absence d'un chiffre précis qui soit institutionnel et donc officiel) des dûs de la municipalité. Et Brahmia Smaïn, qui en connaît un bout sur les arcanes de la finance communale pour être au centre de sa structure organique y afférente, pesait bien ses mots lorsqu'il disait lors de la session : «Avec un tant soit peu d'effort, nous avons pu faire passer la recette générée par le patrimoine communal de 13,9 à 30 milliards. Je suis sûr qu'on peut faire beaucoup mieux. Je suis persuadé que nous y parviendrons car la volonté est bien là». En effet, c'est une question de volonté. Or, rien ne montre que cette bonne volonté est présente chez tout le monde à la municipalité d'Oran. Au contraire, non seulement cet élément moral, moteur de toute action publique, fait défaut chez «certains», mais, bien pis encore, c'est son antonyme, au sens aigu, c'est-à-dire la contre-volonté de changer cet ordre établi qui anime ceux-là mêmes qui ont tout à gagner en conservant cette «amnistie fiscale» qui ne dit pas son nom. Alors, plutôt que de faire le moraliste, le leadership qui prêche la bonne foi dans les rangs de ses troupe, Noureddine Boukhatem, lui, préfère l'action, une feuille de route, pour redresser la situation. Avec, en amont et en aval, une responsabilisation personnelle dont le système de sanctions peut aller de l'administratif au pénal. BUDGET 2015 : 51% DE CONSOMMATION POUR L'EQUIPEMENT Une troisième année du mandat de l'actuelle Assemblée locale élue vient d'être bouclée, que retenir donc du bilan 2015 ? En fait, il ne s'agit-là que d'une autoévaluation provisoire. Car il faut attendre la mi-mars, date de dépôt du compte administratif, pour y voir plus clair. Mais d'ors et déjà, l'équipe de Boukhatem veut faire savoir quel usage a-t-elle fait du reliquat 2014, mais surtout du budget global (BP plus BS) de 2015, de l'ordre de 837 milliards, dont 29% consacrés à l'équipement et 71% au fonctionnement-gestion, qui doit quelque 29,2 milliards au Fonds de wilaya sous forme de subventions et 40,6 milliards au titre de PCD. Ainsi, pour la section équipement du budget communal 2015, on a enregistré une valeur de crédit de paiement de 186 milliards, soit un taux de consommation de 51%. Pour la section gestion, une valeur de crédits de paiement de 651 milliards, soit un taux de consommation de 92%. Conclusion toute sommaire : la commune d'Oran consomme très vite pour fonctionner, mais beaucoup moins vite pour construire et investir. Pour les subventions de wilaya, la consommation a atteint 58% fin 2015, tandis que pour les PCD, le taux de consommation est respectivement de 27% pour les autorisations de programmes (AP) et 100% pour les crédits de paiement (CP). Intéressons-nous plutôt au chapitre équipement et citons à ce propos quelques projets-clés. Revêtement de la voirie urbaine (taux de consommation 71%), réhabilitation du réseau d'assainissement (100%), réhabilitation d'écoles (100%), aménagement urbain (51%), élargissement du 2e périphérique (0%), réhabilitation du conservatoire municipal (89%), aménagement d'espaces verts (66%), entre autres. Des projets réalisés sur subvention de wilaya, on en cite l'achèvement d'aménagement du siège de la Radio El-Bahia, l'annexe administrative de Bouamama, le stade des Amandiers, extension des réseaux d'éclairage de la cité Akid Lotfi et des Castors, aménagement d'au moins une dizaine de sites entre places publiques et aires de détente. Pour les PCD, on note le réaménagement de l'ex-annexe administrative de Sidi El-Houari en bibliothèque municipale, la réalisation d'une antenne administrative à Bouamama, l'aménagement de Akid Lotfi, le revêtement de la voirie de Canastel, le réaménagement du périmètre urbain de la 2e RM, l'aménagement de la route des 2 bosquets menant à l'aéroport, la réfection des avaloirs à travers une dizaine de secteurs urbains, entre autres. |
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