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Avant l'annonce de son contenu, le président de Talaie
El Hourriyet, Ali Benflis,
avait déjà annoncé son rejet total de la révision constitutionnelle. Une
position confirmée hier, après l'annonce par Ahmed Ouyahia,
des détails de cette révision, lors d'une conférence de presse, accompagnée de
la publication du projet.
Dans un communiqué rendu public, hier, Benflis rappelle qu'il avait refusé «par deux fois» de participer aux «consultations organisées au sujet du projet de révision constitutionnelle», «parce que je n'étais, absolument, pas convaincu de la justesse de la démarche adoptée». «Je n'entendais pas être un faux-témoin et je n'entendais pas commettre le crime de faux témoignage, contre mon propre pays, en lui faisant croire qu'une révision constitutionnelle suffirait à le faire sortir de l'impasse politique totale, dans laquelle il se trouve», explique-t-il dans le communiqué. Selon lui, une «institution présidentielle illégitime» n'a pas le droit de «prendre l'initiative d'une révision constitutionnelle», tout comme un «Parlement, tout aussi, illégitime» et un «Conseil Constitutionnel aux ordres». «J'ai exprimé ma conviction que la crise de régime à laquelle le pays est confronté est d'une telle gravité et d'une telle ampleur qu'une révision constitutionnelle serait de nul effet, sur les perspectives de son règlement. A travers ce constat, j'ai voulu signifier que le mal profond dont souffre le pays, n'a pas pour origine la Constitution mais le système politique, lui-même, un système qui sacralise ou violente la Constitution, à sa guise», ajoute le communiqué de l'ancien chef du gouvernement. Ali Benflis ne voit pas la nécessité d'une révision constitutionnelle et lui préfère une «transition démocratique graduelle, ordonnée et apaisée dont l'élaboration d'une nouvelle Constitution ne serait qu'un élément et qu'une étape». Sur le contenu du projet de révision constitutionnelle, Benflis estime qu'il y a eu «près de cinq années de perdues» pour «un résultat aussi dérisoire». «Près de cinq années de perdues, pour le pays, juste pour permettre à un régime politique, d'avoir sa Constitution qui ne sera pas celle de la République et qui, en tout état de cause, ne lui survivra pas. Près de cinq années de perdues pour le pays, alors que restent intactes la vacance du pouvoir, l'illégitimité des institutions et l'accaparement du centre de la décision nationale par des forces extra-constitutionnelles qui sont au cœur de la crise de régime d'une exceptionnelle gravité dont le pouvoir politique, en place, s'obstine à détourner les regards de nos concitoyennes et de nos concitoyens qui n'en sont pas dupes», ajoute le communiqué. |
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