Les hausses des tarifs des transports en commun sont «inévitables»,
s'accordent à dire les organisations syndicales des transporteurs. Une
majoration moyenne de 50% devrait être effective au courant de ce mois de
janvier, soutiennent des délégués des transporteurs privés tout en estimant que
ces hausses sont «nécessaires» pour compenser la révision à la hausse des prix
des carburants. «Il y aura nécessairement une répercussion de l'augmentation
des prix des carburants sur les tarifs des transports en commun. Une réunion
sera organisée au courant de cette semaine pour débattre de cette question.
Nous allons procéder à une étude approfondie de l'évolution des dépenses des
transporteurs (carburant, dépenses quotidiennes, pièces détachées, salaires
personnels...) avant de fixer les nouveaux prix. Il y aura des hausses
raisonnables des tarifs», confie ce syndicaliste du bureau régional Ouest de
l'Union nationale des transporteurs (UNAT). Du côté de l'Union générale des
commerçants et artisans algériens (UGCAA), on estime que la répercussion des
hausses des prix des carburants sur les tarifs des transports en commun est
«nécessaire». Toutefois le SG du bureau local de cette organisation syndicale
assure que les hausses seront «étudiées». «Il y aura des hausses des tarifs des
transports en commun qui ne devront pas dépasser les 50%, soit 5 dinars pour le
transport urbain et 10 dinars pour le suburbain. Les nouveaux tarifs seront
décidés en commun accord avec le ministère des Transports. Nous avons
recommandé aux transporteurs de surseoir aux hausses des tarifs jusqu'à fin
janvier. Une réunion est programmée au courant de cette semaine pour trancher
sur le taux des hausses», précise ce syndicaliste.
Concernant les propositions formulées par des organisations syndicales
des transporteurs privés et qui ont été envoyées au ministère de tutelle, on
apprend que le ministère des Transports a rejeté ces propositions de hausses
qui varient entre 10 dinars pour le transport urbain, 20 dinars pour le
suburbain et entre 50 et 100 dinars pour le transport inter-wilaya.
Une source du ministère de tutelle a cependant souligné que des études seraient
menées sur le terrain pour fixer les nouveaux tarifs des transports en commun.
Les usagers des transports en commun sont ainsi en sursis jusqu'à la fin
janvier en cours. Le secteur privé représente un taux de 90% du trafic du
transport urbain en Algérie contre 10% pour le secteur public. A l'exception de
la capitale où le transport en commun est dominé par l'ETUSA,
le transport urbain de toutes les autres grandes agglomérations du pays est
confié aux opérateurs privés. Les délégués de ces derniers avaient exigé des
compensations fiscales au gouvernement pour faire face à la révision à la
hausse de leurs charges, mais les pouvoirs publics ont préféré, selon un
délégué des transporteurs, faire la sourde oreille.