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Avec un peu de sagesse et une dose de circonspection,
faire la fine bouche
face à la brochette des
décisions de sevrage gouvernementales n'est pas indiqué. En soi la volonté de contraindre la population à consommer
algérien plus qu'elle n'est décision patriotique relève du bon sens et de la rigueur élémentaire.
Mais revenir à cette culture de grands-mères suppose
que l'on produise quelque chose à mettre sous la dent ou à défaut sur le
marché. Vivre de dattes et de petit-lait n'est pas conforme avec Google et
Twitter et la viande
fumée n'est plus qu'un lointain souvenir de la préhistoire.
Mais il demeure évident que pérenniser l'importation des vis et des clous s'inscrit comme une insulte à un demi-siècle d'indépendance et ne pas en produire est un blasphème. Et quand faire du feu est une invention de l'homme des cavernes, ne pas maîtriser la fabrication d'une allumette devient un délit de civilisation. Lorsqu'une bouteille d'eau coûte plus cher qu'un jerricane d'essence, il faut bien s'interroger sur le fondamental d'un modèle de consommation qui force un pays à marcher sur la tête. On ne peut tromper tout le monde. Le peu local qui est prétendu offert à la population n'est que la retouche de ce qui est fait ailleurs et le gargarisme de ce qui est étalé ne s'est pas tout à fait détaché des gobelets, des bassines et des pots de chambre. Le tout formulé en plastique avec une gaucherie monumentale. Comme ne s'est pas du tout détachée cette culture gouvernementale de toujours parer au plus urgent tantôt avec le serrage des ceintures et tantôt avec le déferlement des cargaisons de bananes et de noix de coco. Consommer national obéit à un long cheminement intelligent de la gouvernance. Fermer les frontières nécessite d'abord l'ouverture de toutes les portes du savoir et du savoir-faire. Imprégner une haute culture saine de la compétition et de la compétitivité pour ne pas confondre une citrouille avec un melon et un savon avec un morceau de fromage. |
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