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L'audience des accusés dans l'affaire Sonatrach
1 a débuté
hier dans l'après-midi. Le premier à être appelé à la barre est Mohamed Réda Djaffar Al Ismail. Le
principal accusé dans cette affaire, l'ex-PDG de Sonatrach
Mohamed Meziane, sera, selon le juge, le dernier à
être auditionné «car il est concerné par tous les marchés frauduleux
contractés».
Mohamed Réda Djaffer Al Ismail, patron de la société Contel Algérie, inculpé selon l'arrêt de renvoi pour dilapidation des deniers publics, abus de fonction et blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui, a nié en bloc les charges retenues contre lui. Il a relaté, à la demande du président de l'audience, son parcours professionnel et le parcours de son entreprise, en affirmant qu'il était parmi les premiers investisseurs algériens ayant créé un groupement d'entreprises. Il dira que Contel Algérie a été créée en 2001, et compte tenu de l'expérience de son entreprise dans le domaine de la sécurisation des sites sensibles et l'importation des équipements de télésurveillance et de contrôle, elle a pu décrocher des marchés avec une entreprise allemande, auprès du ministère de la Défense. Il a précisé que son entreprise Contel en partenariat avec l'entreprise allemande TPI, a déjà installé des cameras de surveillance à l'hôpital Aïn Naadja. Contel et l'entreprise allemande ont également équipé la base de commandement de Beni Merad. Il a affirmé que plusieurs banques algériennes ont bénéficié des services de son entreprise de 2001 à 2004, il cite entre autres la BNA et le CPA. Interrogé par le juge sur le montant le plus élevé des marchés avant de décrocher un marché auprès de la Sonatrach, le mis en cause affirme que le marché le plus important ne dépassait pas les 2 milliards de centimes. Le juge l'interroge «est-ce que vous ignorez que dans le code des marchés publics, si le montant du projet dépasse un certain seuil, il faut qu'il y ait un appel d'offre ouvert ?». Car le projet contracté avec Sonatrch est très important. Le mis en cause a affirmé qu'il «ne connaît pas les dispositions du code des marchés publics». Le président de l'audience lui repose la question autrement «avez-vous un juriste dans votre entreprise ?». Il répond par la négative. Interrogé sur sa relation avec les deux fils de l'ex-PDG de Sonatrach, il affirme que Mohamed Réda Meziane est son ami. «Nous avons fait le lycée ensemble», dira-t-il. Et que c'est Réda Meziane qui a proposé à Mohamed Réda Al-Ismail de créer une entreprise de transport de carburant, en 2004. Mais, celui qui s'est associé avec lui, en 2005, était le frère Faouzi Meziane «car Mohamed Réda Meziane était en France». Il continue en précisant «mon premier contact avec l'entreprise Sonatrach a eu lieu le 3 novembre 2004 où nous avons, en partenariat avec TPI, fait une présentation de nos techniques en matière de systèmes d'alarme et de surveillance». Il précisera qu'il avait juste demandé au fils de l'ex-PDG de Sonatrach comment rentrer en contact avec l'entreprise, ou plutôt les démarches à suivre pour avoir un rendez-vous. «Avez-vous créé l'entreprise de transport parce que vous saviez que vous alliez avoir des marchés à Sonatrach, puisque Mohamed Réda Meziane est votre ami ?, demanda le juge à l'accusé. Et c'est à ce moment-là que Maître Mustapha Bouchachi intervient pour demander au juge de ne pas précipiter les faits et de ne pas aller directement aux conclusions. «Laissez mon client raconter tout ce qu'il a sur le cœur, il ne faut pas oublier qu'il est détenu depuis six ans», lancera la robe noire. Le juge lui répond qu'«il a tout le temps pour vider son sac». Le mis en cause revient pour affirmer qu'en 2008, il avait créé Contel Holding SPA avec les deux frères Meziane, holding qui regroupe une entreprise d'agriculture, des gisements miniers et de construction. Il dira que son entreprise a créé 200 emplois et a payé 900 millions de DA d'impôts. Il lancera que «l'entreprise algérienne n'a pas le droit de s'épanouir en contractant des marchés avec des grandes entreprises algériennes ? Je ne savais pas que les choses vont se terminer comme ça». «Personne ne peut prédire l'avenir». Dans la matinée, le juge, Mohamed Reggad a détaillé «le plan de l'interrogatoire» devant la défense et l'auditoire en précisant que le premier groupe est composé de 8 accusés. Il s'agit de Mohamed Reda Djaffer Al Ismail, Hassaim Mustapha et Cheikh Mustapha, l'ancien vice-président de la Sonatrach, Boumediene Belkacem, les deux fils de l'ex-PDG de Sonatrach, Bachir Faouzi Meziane et Mohamed Réda Meziane et enfin l'ancien PDG du Crédit populaire algérien (CPA), El Hachemi Meghaoui et son fils Yazid Lyès. Le représentant du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, Mathias Berling, qui avait un souci de visa devait arriver hier soir car, il devait être auditionné avec le premier groupe. Les auditions des trois autres groupes, scindés par marché, sont programmées l'une après l'autre. Des auditions qui seront couronnées par l'audition du principal accusé, Mohamed Meziane, l'ex PDG de Sonatrach. Pour rappel, les mis en cause dans cette affaire sont inculpés, selon l'arrêt de renvoi, de malversations dans la passation de marchés publics liés à l'équipement des structures opérationnelles de Sonatrach en systèmes d'alarme et de télésurveillance, décrochés par Contel Funkwerk Plettac, le projet du gazoduc reliant le champ gazier de Hassi R'mel à El-Kala dans la wilaya d'El-Tarf, sur 784 km, attribué à Saipem et la réhabilitation du siège de Ghermoul. |
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