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Peugeot, Nissan, Fiat : Les promesses de Bouchouareb pour 2016

par Yazid Alilat

La loi de finances 2016 a pris des mesures pour renforcer l'économie nationale et améliorer le climat de l'investissement et encourager les nouvelles entreprises industrielles dont celles de montage de voitures en Algérie, comme elle a soutenu les secteurs de la santé et de l'éducation et les subventions directes qui ont atteint 184 milliards de dinars, en hausse de 7,5%, ce qui représente 10% du PIB. Il a également rappelé que 40% du budget de l'Etat est dédié à l'investissement public, s'interrogeant où se situe la crise sachant que les recettes pétrolières se sont rétractées de 60%. Il a, par ailleurs, estimé «inconcevable et inacceptable la demande des partis de l'opposition adressée au chef de l'Etat de ne pas signer la loi de finances 2016, car si tel était le cas, toutes les entreprises publiques vont être paralysées dès le 2 janvier prochain». Il a appelé les partis de l'opposition à ne pas considérer «politiquement» l'article 66 de la loi de finances 2016, relevant que c'est le même article de la loi de finances complémentaire de 2009. «Les mêmes partis qui ont voté pour cet article en 2009 le récusent maintenant», a-t-il dit, avant d'expliquer qu'il (l'article 66, NDLR) a été tiré de la loi sur l'investissement. Pour lui, «l'année 2015 a été celle de l'approfondissement des réformes économiques et de la réévaluation de la gestion du secteur public, comme elle a été celle «de la dépénalisation de l'acte de gestion». Sur ce dossier, il a annoncé que la nouvelle loi sur l'investissement sera présentée à la commission des finances du parlement au mois de janvier prochain, outre la loi sur les PME. Il a par ailleurs expliqué que le chiffre d'affaires de 90% des entreprises publiques, qui sont de taille moyenne, ne dépasse pas les 2 milliards de dinars et la plupart sont en difficulté financière. «Le partenariat évoqué dans l'article 66 concerne l'investisseur algérien installé en Algérie et dont la participation au capital de l'entreprise ne dépasse pas les 6%, alors que celle de l'entreprise ne dépassera pas les 34%», indiqué M. Bouchouareb, qui a rappelé que l'investisseur étranger «est toujours soumis à la règle des 49/51%». Il a également rappelé aux partis de l'opposition qui l'ont accusé d'ouvrir le capital des entreprises publiques à l'oligarchie qu'il n'a, depuis sa nomination, «ouvert le capital d'aucune entreprise» publique. Il s'est pour autant interrogé «comment l'Algérie va acquérir la technologie dans un partenariat gagnant-gagnant.» Le ministre de l'industrie et des mines a, par ailleurs, rassuré les partis politiques que «la vente de Sonatrach ne peut se faire par aucune autorité, excepté le président qui a les prérogatives des décisions stratégiques, l'article 17 de la Constitution étant clair.» Il a d'autre part annoncé un programme d'urgence pour réhabiliter et rénover la société nationale des véhicules industriels (SNVI) avec un coût d'un milliard de dinars, et dont la dette est de 1,5 milliard de dinars, affirmant également que l'Etat a repris le complexe d'El Hadjar en déboursant cependant un milliard de dollars.

L'ANNEE DE PEUGEOT EN ALGERIE

Le ministre de l'industrie a également souligné que l'Algérie va réaliser son autosuffisance dans la production du ciment à partir de septembre prochain et entamera dès 2017 ou 2018 l'exportation de ciments. Les mêmes prévisions optimistes ont été relevées pour l'acier avec l'entrée en production du complexe de Bellara, outre le complexe d'El Hadjar et celui de Tochiali avec une production globale de 9 millions de tonnes à la fin de 2017. Dans le même contexte, il a indiqué que l'Etat a consacré 12 milliards de dollars pour réhabiliter les grands complexes industriels, et, outre les complexes SNVI et El Hadjar, il y a «le complexe textile de Relizane qui va offrir 10.000 postes de travail en partenariat avec Levy Strauss.» Le ministre de l'Industrie et des Mines a, par ailleurs, relevé que «nous ne sommes pas encore prêts pour exporter en Afrique», démentant dans la foulée «des investissements à Detroit», aux Etats-Unis. M. Bouchouareb a également abordé le secteur de l'automobile, indiquant que le dossier «Peugeot sera clos définitivement en janvier prochain.» «Le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue français Manuel Valls vont signer un protocole d'accord pour la réalisation de l'usine de montage en février prochain lors de la tenue de la haute commission mixte algéro-française.» Il a, en outre, indiqué que l'italien Fiat compte installer une usine de montage de voitures à Annaba. «A partir du 2 février prochain, il n'y aura plus d'agent agréé de vente de voitures sans partenariat avec le constructeur», a également relevé le ministre selon lequel «le nouveau cahier des charges a permis à l'Algérie d'économiser 2 milliards de dollars dans la facture des importations de véhicules.» «L'année 2016 sera marquée par l'entrée en production en Algérie de plusieurs marques, dont Iveco à Bouira, outre Hyundai et Peugeot et une marque chinoise à Temouchent, en plus du franco-japonais Nissan», ajoutant que l'Algérie compte produire à moyen terme 200.000 voitures par an.

ENERGIE, MINES: GRANDES POTENTIALITES

Dans le volet énergie, M. Bouchouareb a surtout parlé des grandes potentialités que recèle le secteur, autant dans la production de l'énergie solaire que les dérivés d'hydrocarbures pour la plasturgie. Et, dans le solaire, il a indiqué que le conseil de gouvernement «nous a donné de quoi produire 27.000 mégawats.» Sur le partenariat, il a surtout relevé «qu'il nous permet de rattraper le retard dans ce secteur. Les groupes industriels doivent mettre en place des centres de recherche-développement, un processus à concevoir avec l'université.». «Nous avons déjà, précise-t-il, un centre technique de l'agroalimentaire à Boumerdes, un centre technique à Oran pour élargir la base de production dans le pays», a-t-il expliqué, avant d'insister sur «la réouverture des mines fermées». « 2016 sera l'année des mines, selon le programme mis en place au 1er semestre 2015'', affirme le ministre de l'Industrie et des Mines qui a indiqué que «la loi de finances 2016 prend en charge le développement du secteur minier.» Entre autres projets, il a parlé de l'amélioration de la production de phosphates, de marbre et de minerais importants comme le palladium», avant d'annoncer que la mine de Gara Djebilet fait actuellement l'objet d'une grande attention du gouvernement. «Nous avons commencé l'étude de faisabilité du projet, car on veut arriver à une industrie minière forte. Nous sommes dans une phase de production industrielle forte, et pour cela on a besoin d'une production de fer pour son exploitation par les usines», souligne M. Bouchouareb. Il a expliqué que ces projets miniers vont permettre à l'Algérie de réduire de 500 millions de dollars ses importations de produits miniers en 2016. Enfin, il a annoncé que les groupes industriels ne vont dorénavant plus s'adresser eux-mêmes à leurs fournisseurs, la tâche sera dévolue aux centrales d'achat que chaque groupe doit mettre en place, et les négociations se feront directement avec le producteur et non plus l'intermédiaire. «Cela procède d'une nouvelle organisation du commerce extérieur», a-t-il dit.