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CHLEF: La pluie se fait désirer, premières restrictions

par Bencherki Otsmane

En l'absence de pluie, le niveau d'eau du barrage de Sidi-Yacoub, qui alimente aussi bien les populations situées au nord de la wilaya de Chlef que l'agriculture, notamment les vergers et les cultures maraîchères, continue de diminuer dangereusement. En effet, situé à 28 km au sud de la wilaya, le barrage de Sidi-Yacoub, implanté dans les gorges de l'oued Lardjem, qui a une capacité de rétention de 280 millions de m³, enregistre actuellement un taux de remplissage de près de 68%. Selon le relevé effectué dernièrement, l'eau emmagasinée est de l'ordre de 189 millions de m³, soit près de 100 millions de m³ de déficit. «Le taux de remplissage est nettement inférieur à celui enregistré pour la même période, du moins durant les trois dernières années », a indiqué Mlle Aïcha Baha, responsable du barrage. Cette situation a conduit les responsables locaux à interrompre, la semaine passée, le prélèvement d'eau destinée à l'irrigation. Selon la même responsable, « les lâchers d'eau pourront reprendre dès le début du mois d'avril dans la mesure où des précipitations viendraient combler les quantités d'eau utilisées à ce jour». Par ailleurs, concernant la sécheresse qui sévit sur le pays dont la wilaya de Chlef, M. Belaïd Mohamed Mokhtar, directeur des services agricoles, estime qu'« il n'y a pas le feu à la maison ». Néanmoins, ce responsable fera remarquer qu'« il est vrai que cette année, à l'instar des années précédentes d'ailleurs, les conditions climatiques sont préoccupantes d'autant. La pluviométrie de l'automne est relativement très faible sur la wilaya de Chlef ». Cependant, si les périmètres irrigués ne sont pas touchés par cette sécheresse, il en est autrement pour les cultures stratégiques, comme le blé, qui ont un besoin vital en eau. M. Belaïd considère qu' « en raison du réchauffement climatique qui affecte l'ensemble de la planète, il est devenu impératif d'utiliser les sciences de la terre et dépasser le seuil de l'agriculture traditionnelle ». Pour le directeur des services agricoles, «rien n'est encore perdu pour cette année». Et de recommander aux fellahs qui n'ont pas encore emblavé leurs terres d'utiliser des semences appropriées (de courte durée par exemple) répondant aux critères de la nature des sols et surtout aux conditions climatiques de la région. M. Belaïd tient à préciser que «conscients des bouleversements météorologiques qui affectent notre planète, nous avons pris plusieurs dispositions parmi lesquelles la nécessité de doubler nos surfaces irrigables et à ce titre, nous avons distribué l'année passée 298 kits d'aspersion de type A90 spécial céréales, sachant qu'un kit permet d'irriguer 10 hectares». Quant au programme tracé par la direction des services agricoles pour promouvoir l'agriculture au niveau de la wilaya de Chlef, le directeur des services agricoles fait état d'une feuille de route qui devra rendre à la wilaya sa première vocation à savoir l'agriculture. Pour cela, un nouveau périmètre qui s'entend sur 3.500 hectares, situé à Bir Saf-Saf (commune de Oued-Fodda), sera opérationnel dès l'année prochaine avec la pose des canalisations d'irrigation qui vient de s'achever. Un autre programme concernant un périmètre de 1.800 hectares dont 800 pour les céréales sera opérationnel également en 2016. Mais le plus important périmètre est sans aucun doute celui qui devra consacrer près de 10.000 hectares à la céréaliculture irrigable. Au total, pour l'échéance 2016, ce seront pas moins de 19.750 hectares qui bénéficieront de l'irrigation à partir des forages et des eaux provenant des barrages de Sidi-Yacoub et celui d'Oued-Fodda. A ce sujet, le directeur des ressources en eau, M. Sebti Kechoud, lance un appel à tous les intervenants dans l'hydraulique et l'agriculture d'utiliser les techniques modernes pour la rationalisation de l'eau afin de ne plus être tributaires des caprices de la météo.