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A la question de savoir quelles sont les problèmes recensés en priorité
dans la commune de Misserghine, le maire répond
instantanément : Haï Wiam, le gaz et la maternité.
Malgré les efforts consentis, dit-il, beaucoup reste à faire pour le
développement local.
La ville, jadis célèbre par ses plantations d'orangers, notamment la clémentine qui doit son nom au Frère Clément (de son vrai nom Vital Rodier, 1839-1904) qui fut chef de culture de l'orphelinat de Misserghin, reflète aujourd'hui cette image d'une cité plus ou moins structurée, à mi-parcours entre ruralité et citadinité. En pleine expansion, notamment du fait des chantiers d'habitat (LPP, LPA, LSP, AADL, logement rural...) qui s'y greffent en continu, cette grande localité au toponyme berbère signifiant « Les Lieux chauds », aspire à mieux. La dynamique de développement y est, certes, mais elle reste en deçà du besoin d'une ville en pleine croissance démographique et qui connaît un vrai cycle de mutation, passant du rural et l'agropastoral au mode hybride rural-citadin, avec toutes les incohérences et les contrastes que ce mélange hétérogène suppose. Le développement reste non suffisant, mais surtout en mal de vision stratégique, tant il est difficile de faire dans la planification à long terme et selon les instruments d'urbanisation quand ni le contexte (social, économique, intellectuel...) ne s'y prête ni la « pression » du train-train quotidien ne s'en accommode. A défaut donc, la municipalité se développe ainsi par à-coups, où l'urgence et la priorité, -vue, celle-ci, sous un angle plutôt étroit- sont les maîtres-mots. Avant de lister les opérations finalisées, inscrites ou en cours de réalisation, le président de l'APC de Misserghine préfère énumérer les problèmes majeurs et prioritaires, au premier rang desquels figure le casse-tête de Haï Wiam. Avec sa population qui dépasse un peu les 7.000 âmes, cette localité à forte densité concentre tous les problèmes : manque de viabilisation, quasi-absence d'équipements publics, insécurité, précarité et déscolarisation, manque de transport, absence de structures de proximité (santé, commerce, sport, culture et jeuneuse, etc.). LE CAS SINGULIER DE HAÏ WIAM Quoi de plus normal lorsqu'un village est né, à l'origine, d'un bidonville sous forme de dizaines de constructions illicites, à la bordure d'une zone humide, « la sebkha », pour atteindre au fil des ans les dimensions d'un grand « haï » tentaculaire portant divers noms (Saint Pierre, Haï Ksab, Haï Wiam) où le « génie » de toponymie populaire l'emporte sur la culture officielle. Devant ce fait accompli, les pouvoirs publics n'ont eu d'autre choix que de « faire avec ». Plus facile à dire qu'à faire. En fait, le gros problème c'est que ce village se trouve là où il ne faut pas : il a quasiment un pied dans le plan d'eau de la Sebkha. Ce qui rend hypothétique tout acte de construction et de VRD, du moins plusieurs pans du quartier. Cela n'a pas empêché pour autant les autorités municipales d'y projeter nombre d'équipements, dont une salle polyvalente, pour un coût de 30 millions de DA, ainsi qu'une opération de mise en place de réseau d'assainissement, dont une tranche en est à 90% de taux d'avancement en travaux, alors que l'autre tranche est en retard à cause notamment de résiliation du premier contrat de réalisation. L'autre problème prioritaire pour Misserghine concerne le gaz de ville. L'opération est programmée et la couverture financière existe, mais l'exécution tarde à venir pour ce réseau d'énergie domestique qui aura à alimenter 800 foyers dans un premier temps. L'APC intensifie ses démarches auprès de la DAL et la Sonelgaz à l'effet d'accélérer les procédures préliminaires à l'opération d'amener du gaz naturel. Par ailleurs, le taux de prise en charge de la voirie urbaine s'est nettement amélioré dans la commune, à la faveur de nombreuses opérations PCD. Idem pour l'assainissement, qui a permis d'éradiquer plusieurs centaines de fosses septiques. L'éclairage public, les espaces verts, les marchés de proximités, les annexes administratives, l'aménagement urbain... autant de projets déjà achevés ou en cours d'exécution, notamment au niveau du chef-lieu, Haï El Badr, Haï Errahama, Hechaichi et Haï El Wiam. |
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