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Clôture du Congrès sur la paix et la sécurité en Afrique, à Oran : Objectif atteint ?

par Houari Saaïdia

Le Congrès sur la paix et la sécurité en Afrique s'est clôturé hier. Qu'en retenir ? Sur la forme, ce conclave de haut rang s'inscrit désormais, dans le temps (une fois par an), mais « se localise » aussi dans l'espace (à Oran toujours). Sur le fond, 12 actions concrètes à mener.

Les leaders africains et leurs partenaires, hors continent, se sont quittés hier, se donnant rendez-vous pour décembre 2016, au même lieu. A Oran, où ils ont pu joindre l'utile à l'agréable, ils se sont, tous, mis d'accord pour perpétuer cette destination. Ramtane Lamamra l'a annoncé à peu près en ce sens, à la levée d'audience. En plénières, les diplomates s'expriment souvent en langage policé, romantique parfois même. Quelles sont donc les actions à mener sur lesquelles les leaders africains se sont entendus après de longues délibérations, trois jours durant ? Elles sont au nombre de douze.

En premier lieu, « le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) doit jouer un rôle de chef de file, dans la mobilisation de l'appui politique, diplomatique et technique au A3 (les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies), afin de leur permettre d'être des co-rédacteurs sur les points concernant l'Afrique, à l'ordre du jour, du Conseil de sécurité de l'ONU ». Outre de nouvelles démarches ayant trait au partage et à l'analyse des informations ainsi que la coordination entre les différentes structures, il sera question, pour les membres de l'A3 (l'Angola plus les deux membres entrants, à partir du 1er janvier 2016, l'Egypte et le Sénégal), à travers leur coordinateur , et avec l'appui de la Mission permanente d'observation de l'UA, auprès des Nations unies, d'élaborer et de soumettre un rapport sur leur activité au Conseil de sécurité de l'ONU, pour l'inclure dans le rapport du CPS au Sommet de l'UA. Ce nouveau mode d'emploi, en fait, est beaucoup plus important qu'il n'y paraît, et n'est guère un simple réglage procédural de forme. De plus, l'A3, le cas échéant, doit être informé par les envoyés et représentants spéciaux de l'UA, sur les questions concernant l'Afrique, qu'ils aborderont, lors des débats du CS des Nations unies. Dans le même ordre d'idée, les membres de l'A3 doivent renforcer leurs relations, avec le système des Nations unies, en particulier le conseiller spécial sur l'Afrique et les services du département des Affaires politiques, ainsi qu'avec le département des Opérations de maintien de la paix.

Pour tous les intervenants, qui se sont relayés, à la cérémonie de clôture, le Congrès d'Oran, dans sa présente 3ème édition, aura été une « réussite totale », en ce sens qu'il a atteint son objectif, consistant à renforcer les fondements jetés par les deux premières sessions de 2013 (Alger) et 2014 (Oran), à l'effet d'une meilleure défense des positions africaines communes sur les questions de paix et de sécurité du continent, dans le cadre du processus de prise de décisions du Conseil de sécurité des Nations unies. Treize points, entre thèmes et examen de situations, ont constitué l'ordre du jour de ce congrès, à savoir : un « briefing-débriefing » entre les membres sortants et ceux sortants du A3, la situation en Somalie, au Mali/Sahel, au Sahara occidental, en République centrafricaine, dans la région des Grands Lacs, au Burundi, en République démocratique du Congo, dans la région du Soudan/Soudan du Sud, en Libye, au Darfour (avec en amont, les activités de la MINUA), les efforts visant à neutraliser le groupe terroriste «Boko Haram» ainsi que la lutte anti-terroriste en Afrique, de manière générale.