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Des cadres des différentes directions se penchent sur le phénomène : L'informel? un fléau qui gangrène l'Economie nationale

par K. Assia

Le commerce informel et son impact sur la production et surtout sur l'Economie nationale a été, hier, au centre d'une journée d'étude organisée au siège de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de l'Oranie CCIO. Animé par des cadres du Commerce, des Impôts, des Douanes et des responsables de la Commission du Commerce et des Investissements de la CCIO, ce séminaire a permis d'expliciter les causes à l'origine de ce fléau et définir les solutions à long terme. L'état des lieux et les statistiques avancées par M. Boudjillali, chef du service d'observation des marchés, à la direction du Commerce d'Oran ont révélé que 42 marchés informels sur les 65 recensés au 23 novembre 2012 ont été éradiqués, à décembre 2012. Cette opération a été initiée, pour rappel, par les services du Commerce, en collaboration avec ceux du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cette campagne, de grande envergure, a révélé l'existence de 6.088 commerçants informels. 1.377 intervenants ont été intégrés dont 421, dans des anciens marchés de la ville, alors que 956 le seront dans des marchés en cours de réalisation, a noté le responsable. L'intervenant a, également, souligné les conséquences néfastes, à la fois, pour l'Economie nationale et par le préjudice occasionné au Trésor public, notamment pour ce qui est du défaut de facturation.

En tentant de définir ce qu'est l'informel, le quantifier, en identifier les causes, puis agir en conséquence, le responsable a noté que 8 milliards de dinars ont été débloqués pour la réalisation de 23 marchés de proximité, un projet confié à «Batimetal». L'informel ne se limite pas, uniquement, aux commerçants ambulants, puisque des ateliers, des usines et même des commerçants détenteurs de locaux commerciaux activent, sans registre de commerce et sont considérés, selon les intervenants comme informels. Les propositions avancées, hier, ont été axées, principalement, sur la mise en place d'une stratégie à long terme, pour maîtriser le phénomène et la création de marchés de détail. Il est, également, question d'encourager l'intégration des intervenants, dans le circuit formel, la régularisation de la situation des commerçants des marchés, la création de nouveaux postes d'emploi, ce qui permettra de lutter contre ce fléau, l'encouragement de la création de PME pour absorber le chômage et la multiplication des campagnes de sensibilisation et d?information. En soulignant le travail colossal, effectué sur le terrain, M. Benhzil directeur régional du Commerce d'Oran, a souligné, pour sa part, l'intégration des intervenants informels, dans les sphères formelles de production, d'importation et de distribution et vise à résorber le nombre de commerçants, activant dans ce circuit. Sur le terrain, ceci s'est traduit par la création de 20 marchés de proximité et un véritable travail de recensement se fait, dans les communes, pour identifier les bénéficiaires. Vingt autres marchés seront, également, réalisés pour une enveloppe de 4 milliards de centimes. Ceci permettra une meilleure traçabilité de tout le circuit. Pour sa part, la sous-directrice de la communication et de l'informatique, à la direction régionale des Douanes d'Oran, Mme Benkhelifa a rappelé les missions des Douanes algériennes et axé son intervention sur les mécanismes mis en place pour lutter contre la contrebande, la contrefaçon et d'autres pratiques afin de protéger l'Economie nationale. Une série de mesures ont été prises dans le cadre de la lutte contre l'informel et ce, à travers la mise en place du statut de l'opérateur économique agréé, lequel sera élargi dans les tout prochains jours, aux commissionnaires en douane et aux transporteurs maritimes, a noté la responsable. Le partenariat entreprises-douanes a été positif et a permis une meilleure traçabilité, de sorte que les services des Douanes veillent à participer à l'élaboration du cadre législatif pour lutter contre la contrefaçon. Des directives ont été données, selon la responsable, par le patron des Douanes algériennes, pour consolider et renforcer la coopération entre les douanes et les autres acteurs, notamment les autres services, à l'exemple du Commerce, des Impôts entre autres. Le bilan de la direction régionale des Douanes d'Oran, en matière de lutte contre l'informel fait état de la saisie de 165.933.528 unités d'effets vestimentaires, téléphones portables et autres équipements saisis, en 2014.

Dans le cadre de la lutte contre la contrebande, 127 affaires ont été traités, l'année dernière et dont les pénalités avoisinent les 665.943.450 DA.

16.930 chaussures contrefaites ont été, également saisies et 19 affaires de transfert illicite ont été enregistrées pour un montant de pénalités dépassant les 5 milliards de centimes. Pour ce qui est des statistiques de l'année 2015, celles-ci n'ont pas encore été ficelées.

En expliquant les efforts consentis par les Douanes, quant à la modernisation des outils et des équipements de contrôle, la responsable a rappelé l'autre volet, lié à la formation et à la mise à niveau du personnel douanier, afin d'être au diapason du progrès.