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SAÏDA: Oubliée, l'eau saumâtre ?

par Tahar Diab

Lors de son bilan présenté au dernier conseil exécutif de wilaya de fin de semaine, le directeur de l'hydraulique fait état de la réalisation de 10 km d'A.E.P en 2014, 5 km concrétisés cette année et 6.5 km en cours avec réalisation d'ouvrage de stockage dont 500 m3 en voie d'achèvement. Avec un réseau de 1.296 km, la dotation moyenne journalière enregistrée est de l'ordre de 170 litres/ jour par habitant grâce aux 199 ouvrages de stockage (réservoirs et châteaux d'eau). Par ailleurs, l'assainissement détient un important programme de 16 opérations destinées à l'épuration des eaux usées de 7 agglomérations. Avec un taux de raccordement évalué à 97%, l'assainissement se consolide avec 2 stations d'épuration, 3 stations de lagunage déjà en exploitation en attendant 3 autres en cours de réalisations (dont 1 en voie d'achèvement) et 4 « lagunages » dont 2 en voie d'achèvement .

La mise en place d'infrastructures d'irrigation à partir des eaux épurées a permis l'exploitation d'une superficie de 58 ha à Aïn El-Hadjar et 15 ha à Ouled Khaled.

Par ailleurs, l'hydraulique agricole ambitionne déjà de satisfaire l'exploitation de la plaine de Dhayet Zraguet sur une superficie de 1500 ha doublement expansible et qui puise sur les ressources hydriques de la nappe -non renouvelable- d'Ain Skhouna qui alimente parallèlement en eau potable saumâtre le chef-lieu de wilaya et les agglomérations de parcours.

A ce sujet, devant l'absence de réalisation d'une station de désalinisation (encore inscrite à l'étude), le wali intervint énergiquement en confrontant les différentes parties concernées autour de la protection de la nappe érigée arbitrairement en zone rouge. En mettant à l'index l'Agence nationale des ressources hydriques, M. Djelloul Boukarabila dira en substance que « l'interdiction absolue est un blocage économique, car les potentialités hydriques peuvent coexister en parallèle d'une exploitation contrôlée par la régulation au profit de l'agriculture stratégique axée sur l'intensification des céréales et les cultures de légumes secs conditionnées réglementairement par l'installation de débitmètres ».

Puis s'adressant au directeur de l'hydraulique, il l'instruit de délimiter dans les plus brefs délais les capacités existantes des forages actuels et la prospection d'autres limitrophes du chef-lieu notamment dans les communes d'Aïn El-Hadjar et Doui-Thabet. Avec tous ces apports, l'eau saumâtre de Skhouna ne viendrait qu'en appoint, dira-t-il, pour répondre seulement à des besoins de force majeure et c'est ainsi que le brassage actuel de ces eaux devrait être inversé en qualité, au grand soulagement de la population habituée à consommer l'eau minérale.

Le wali ne manquera pas de rappeler à ses subordonnés de coordonner étroitement leurs efforts pour solutionner définitivement ce problème épineux et réserver l'eau saumâtre d'Aïn Skhouna à la plantation d'arbres fruitiers déjà réussie par un investisseur privé qui est cité comme pionnier dans l'exploitation agricole en milieu steppique.