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Le phénomène des
remontées des eaux souterraines de Oued Rouina
au centre-ville, continue de constituer une véritable menace et une
source d'inquiétude permanente pour les habitants et autres commerçants de
cette zone. Deux facteurs majeurs laissent, désormais présager, une
accentuation du phénomène. En premier lieu, l'augmentation du volume des eaux
souterraines à la faveur d'une hausse de la pluviométrie, en prévision de cette
saison hivernale. Deuxième facteur, et non des moindres, l'exploitation des
eaux souterraines, comme ressource d'alimentation en eau potable, à travers,
notamment, le recours aux forages, tend à être, définitivement, délaissée dans
la nouvelle politique de l'AEP, à la wilaya d'Oran
qui sera, dès janvier prochain, comme l'avait annoncé, récemment, la SEOR, alimentée à 100% par
l'eau du dessalement. Ce n'est, certainement, pas par hasard que les premières
remontés d'eau constatées à la rue Khemisti, par
exemple, avaient coïncidé avec la cessation d'activité d'une douche publique
utilisant les eaux d'un forage, et qui a, depuis, été fermée pour changement
d'activité. Seules réponses qu'ont, aujourd'hui, les personnes touchées par ces
remontées d'eau, c'est le recours à des petits systèmes de pompage, une
solution palliative qui n'est pas viable à long terme, mais qui a le mérite de
permettre de maintenir au-dessous d'un certain seuil, le niveau d'inondation
des caves. C'est la direction de l'Eau de la wilaya d'Oran (SEOR) qui a doté
les immeubles touchés du centre- ville, en systèmes de pompages d'une valeur de
280 millions de centimes. Face à l'urgence de la situation, et aux
sollicitations des citoyens, la
SEOR ne pouvait pas rester indifférente et a donc mis en
place cette solution palliative, même si, estime-t-on, la prise en charge d'un
problème, ayant trait aux eaux souterraines, ne relève nullement des
prérogatives de la SEOR. S'agissant
de la zone située dans le périmètre de l'agence bancaire BDL, non loin de la
place Karguentah, le problème des remontées des eaux
a trouvé une tout autre solution. Nettement plus durable. On a, ainsi, opté
pour une solution de captage des eaux souterraines pour les acheminer via une
conduite de 200 m,
vers le réseau d'assainissement. Ce dernier étant situé au-dessous du niveau
des eaux souterraines a permis la réalisation technique de cette option,
contrairement, aux autres sites du centre-ville où le réseau d'assainissement
se trouve au-dessus du niveau des eaux, explique-t-on. Ainsi, la solution a
consisté en la déviation des cours de Oued Rouina et
de ses ruissellements secondaires, vers les ovoïdes héritées de l'ère
coloniale, principalement celui qui se trouve au-dessous du bd « Emir
Abdelkader ».Le drainage est, en effet, une solution efficace pour contenir et
expulser les eaux souterraines. Ce dispositif a, déjà, fait ces preuves, dans
le passé, à Oran et Alger. Les Français avaient, en effet, réalisé un réseau de
galeries visitables, en dessous des deux grandes villes pour dévier les cours
de plusieurs oueds.
LA SOLUTION EXISTE EN ATTENDANT LE FINANCEMENT A Oran, le réseau des galeries souterraines est subdivisé en 5 secteurs correspondant aux bassins versants topographiques de la ville. Il y a d'abord le secteur nord-ouest (ravin de Ras El Ain), dont les eaux sont rejetées en mer, au collecteur de «Fort Lamoune» puis les secteurs nord-centre et nord-est, dont le collecteur principal rassemble les eaux à proximité de l'entrée du port d'Oran, rejet de Cueva d'El Agua et les secteurs sud-ouest et sud-est, situés sur le versant orienté vers la Sebkha, dont les eaux collectées en direction de la Cheminée du Petit Lac, reliée par une galerie (collecteur visitable), permettant d'évacuer plus de 40 m³/s, vers la station d'épuration d'El Kerma. Selon la Direction des Ressources en eaux (DRE), ce phénomène de remontée des eaux souterraines a été constaté à partir de 2008, dans le sous-sol de quelques immeubles du centre-ville. Le phénomène a pris une ampleur importante à la fin de l'année 2012 où il a été ressenti au sous-sol de la banque BDL (Agence Ahmed Zabana). Au début de l'année 2013, la DRE d'Oran a été saisie par les responsables de cette banque pour étudier le phénomène et les mesures à prendre. C'est ainsi, qu'elle a lancé une étude pour établir un diagnostic et apporter les solutions adéquates. L'option retenue était le drainage des eaux souterraines via les ovoïdes. Il est donc apparu nécessaire de réhabiliter, en urgence, tous les collecteurs visitables et non visitables de la zone touchée par le phénomène de la remonté des eaux souterraines, sur un linéaire de 7.000 m. Estimation du coût de cette opération, 1milliard de dinars pour réhabiliter les collecteurs des boulevards Larbi Ben M'hidi, Mohamed Bhemisti, de le rue de la Paix, des boulevards Emir AEK et Hammou Boutlélis. Compte tenu de l'état de dégradation avancée des collecteurs du centre-ville d'Oran, la DRE préconise ainsi de réhabiliter, en priorité, le reste du linéaire des collecteurs classé niveau 01, soit 20 km, répartis en 2 tranches. La première concerne, comme sus-mentionné, la zone touchée par le phénomène de la remonté des eaux souterraines sur un linéaire de 7.000 m, pour un montant estimé à 1 milliard de dinars. La deuxième porte, quant à elle, sur l'achèvement de la réhabilitation des collecteurs classés, niveau 01, sur un linéaire de 13 km, pour un montant de 1,6 milliard de DA. Mais à ce jour, aucune enveloppe n'a été attribuée par les pouvoirs publics pour prendre en charge ce problème. Selon la DRE, la ville d'Oran est sillonnée par quelque 80 km de collecteurs d'assainissement visitables et non visitables. On entend par collecteur visitable, une conduite d'assainissement de différents matériaux, d'une hauteur supérieure ou égale à 1,60 m. Alors qu'un collecteur non visitable à une hauteur ne dépassant pas 1,40 m. Ces collecteurs, réalisés depuis l'ère coloniale, sont, pour la plupart, soit obstrués soit très dégradés. |
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