
Lorsque nous avons évoqué avec ce cadre de la Société d'architecture et
d'urbanisme (SAU) de Constantine, Mme B. S., les causes qui empêchent
l'avancement du chantier de construction du fameux parc urbain du Bardo, projet
qui a été lancé le 24 novembre 2014 et dont la livraison complète était prévue
pour le mois de novembre dernier, ce chef de service au niveau de cet organisme
impliqué dans le projet, aux côtés d'une entreprise italienne pour la partie étude
et suivi, s'est mise à nous expliquer que le problème réside dans le
non-paiement des groupements d'entreprises qui y sont engagés. « C'est ça le
problème, a-t-elle affirmé en signalant qu'au début, la difficulté se posait en
terme de nature juridique des groupements. « Au lieu de solidaires, ces
groupements devaient être conjoints. Aussi, pour essayer de régler cette
question, nous avons, avec le maître d'ouvrage qu'est la direction de
l'environnement, saisi le ministère des Finances. Et il s'est avéré alors que
ce n'était pas ça le vrai problème. Le ministère a expliqué qu'il fallait
d'abord justifier la partie transférable en monnaie européenne, l'euro, qui est
évaluée à 28% ». Et Secundo, a poursuivi notre interlocutrice, c'est que la
caution de garantie pour l'entreprise étrangère n'avait pas été déposée. Et ce
sont ces défaillances qui ont contribué considérablement au ralentissement du
chantier. C'est alors que le wali de Constantine est intervenu pour débloquer
la situation en demandant le changement de chef de file du groupement de
réalisation algéro-espagnol formé par l'entreprise
Euro Casa et l'entreprise algérienne Rekima pour être
en phase avec la législation algérienne sur le transfert de devises. Les
directives du wali ont proposé de remplacer le chef de file espagnol par cette
entreprise algérienne, l'EG Rekima, qui sera appelée
à chapeauter l'opération réalisation du projet. « C'est toutes ces raisons qui
ont fait que l'entreprise Euro Casa est entrée en hibernation conduisant le
chantier pratiquement à l'arrêt puisqu'il n'avance qu'avec une cadence très
faible», a estimé notre interlocutrice en signalant que le projet a subi, une
première fois, un arrêt ordonné par le maître d'œuvre fin juillet dernier pour
une question de domiciliation bancaire d'un des partenaires et que la reprise
ne s'est effectuée qu'au mois de septembre suivant.
Sur notre demande, Mme B. S. a donné ensuite un petit aperçu sur ce
projet, disant que le parc urbain du quartier du Bardo est composé, grosso
modo, de 7 aires thématiques. Et elle cita quelques-unes comme le Jardin El-Manara, où seront plantés des oliviers provenant de
différentes régions méditerranéennes, Madinet Ezzahra contenant des variétés de fleurs, le Jardin
d'Averroès (Ibn Rochd), etc. Le projet, dans sa rive
gauche de l'oued Rummel, va de l'entrée de la vieille ville Souika
et de la place Kriki où se situera la porte d'entrée
du parc. Il va englober trois niveaux et un parking qui a une capacité
d'accueil de 250 véhicules. Au niveau du rez-de-chaussée, il est prévu des
locaux pour la vente de documentation pédagogique, de fleurs, des herbes, etc.
Plus bas, il y a un projet d'un grand parking. Rive droite, il y aura un
théâtre de plein air qui servira beaucoup plus aux enfants, aux élèves des
écoles, etc., et en parallèle, il y aura un atelier d'entretien et des garages
pour le stationnement des engins et du matériel d'entretien du parc urbain.
Et tout ce grand projet en est arrivé maintenant, selon Mme B. S., à un
taux de réalisation situé entre 35 et 40%.