S'il fallait une confirmation de la dépression durable des
prix du pétrole, c'est l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui l'a
donnée, précipitant même une baisse des cours de l'or noir, ce vendredi, pour
conclure une semaine de déclin continu historique qu'on n'a pas vu depuis
presque sept ans. Des informations qui ne vont pas redonner confiance à
l'Algérie qui assiste, impuissante, à l'instar d'autres pays exportateurs, à
une véritable dégringolade des prix. Un marché qui reste sérieusement plombé
par la décision de la semaine dernière de l'Organisation des pays exportateurs
de pétrole (Opep) de continuer à produire autant de
pétrole qu'ils le peuvent malgré un profond déséquilibre entre l'offre et la
demande. Une équation qu'Alger et Caracas ont essayé de faire fléchir mais sans
trop de résultats devant l'obsession de l'Arabie Saoudite à imposer des choix,
de plus en plus décriés, de gestion de la crise. Si aujourd'hui, l'AIE estime que les cours resteront déprimés en 2016 à cause
justement de la politique de l'Opep, Moscou va plus
loin en affirmant que le prix du baril de pétrole restera inférieur à 60
dollars pendant au moins sept ans, ce qui contribue grandement au pessimisme du
marché. L'Algérie dans tout cela n'a d'autres choix que de constater les dégâts
de plus en plus visibles sur sa politique intérieure. Les prévisions des uns et
des autres, les analyses pessimistes des spécialistes et surtout
l'intransigeance saoudienne ne sont guère réjouissants pour l'avenir économique
du pays qui est exclusivement alimenté par les recettes pétrolières. La
position de l'Algérie risque encore d'être ébranlée avec le retour du pétrole
iranien qui devra noyer le marché. La levée des sanctions économiques contre
Téhéran, à partir de janvier 2016, devra se traduire par une augmentation des
exportations de pétrole iranien, ce qui induira automatiquement une baisse plus
conséquente des prix du baril. Des lendemains incertains s'annoncent, conjugués
à une augmentation des prix décidée par la LF 2016 et qui font craindre le pire. Pourtant et
face à ces nouvelles du front, les gestionnaires du pays continuent de prendre
des décisions controversées allant à l'encontre de la gouvernance en temps de
crise économique. Le découpage administratif décidé sous la pression populaire,
des projets, loin d'être d'utilité publique, financés à coups de milliards et
des cadeaux fiscaux offerts à l' « oligarchie » nationale discréditent un
gouvernement incapable de trouver des alternatives à l'économie fossile.